La grève des chauffeurs de bus de la CAM s’enlise
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Plus de deux semaines après le début de la grève, le conflit se poursuit. Les chauffeurs de bus de la CAM reproche à leur direction des cadences infernales.
La compagnie des autobus de Monaco, connue par les habitants du Rocher comme la CAM, connaît le plus long conflit social de son histoire, depuis sa création en 1939. Le trafic est assuré puisque 30% des salariés ont arrêté le travail. Mais ils étaient encore près de 80, dont une trentaine de grévistes, à manifester jeudi dernier sur la place Sainte-Dévote. Plus de deux semaines après le début de cette grève entamée par les chauffeurs de bus de la principauté, le conflit s’enlise. Ces derniers reprochent à leur direction des cadences qui nuisent à leur vie de famille et réclament un réexamen de leurs conditions de travail.
Le problème de la journée continue
En effet, l’actuel planning ne permettrait pas de programmer à l’avance un week-end de repos par mois. De manière générale, les cadences sont mises en cause. Dans le détail, si les chauffeurs réclament un temps de battement de 6 à 8 minutes à chaque terminus, contre environ 5 minutes à ce jour, le nœud du problème réside dans un imbroglio autour de la journée continue.
En droit, la journée continue permet de réduire la durée de la pause pour déjeuner en contrepartie, soit d’une indemnisation forfaitaire, soit de la possibilité de quitter plus tôt son travail. De fait, la pause-déjeuner n’est pas considérée comme du temps de travail effectif. Elle n’est donc pas payée au salarié, sauf disposition conventionnelle ou contractuelle contraire. Or, la CAM applique la journée continue depuis 1976, mais sans verser d’indemnités compensatoires comme l’accord le prévoyait, il y a plus de 40 ans.
Face aux réclamations d’une partie de son personnel, la direction a préféré rétablir la pause déjeuner pour ceux qui le réclame, plutôt que de payer une indemnité. Mais cela à créer un chevauchement de plannings entre pratiquants de la journée continue – et qui, n’étant pas indemnisés, partent donc plus tôt – et les autres. Difficile dans ces conditions de compenser les week-ends réclamés.