Don d’organe : vers le consentement présumé ?
Pour remédier à la pénurie de greffons, le gouvernement envisage d’adopter le dispositif juridique dit de consentement présumé. Ce qui soulève un certain nombre de questions.
Le don d’organe est un véritable sujet de société depuis de nombreuses années. En France, quelques 24 000 malades ont ainsi besoin d’une greffe. Mais les listes d’attente sont longues. Si longues que seul un patient sur quatre bénéficie d’un greffon. Selon la législation en la matière, le prélèvement n’est possible que si le donneur donne expressément son accord de son vivant. Soit dans son testament, soit par une autorisation donnée à un établissement agréé. Des démarches pas forcément connues du grand public et parfois compliquées à mettre en œuvre.
C’est ce même dispositif, dit de consentement préalable, qui prévaut à Monaco. Mais, a priori, plus pour très longtemps. Car, pour faire face à la pénurie de greffons, le gouvernement, par l’intermédiaire du département des Affaires sociales et de la santé, est en train de finaliser un projet de loi qui devrait faire évoluer les choses. Il s’agirait de faire de chaque monégasque un donneur présumé, sauf s’il exprime son refus d’être prélevé de son vivant. Ce passage du consentement préalable au consentement présumé est d’ailleurs le chemin que semble suivre la France.
Des frictions au Conseil national concernant le don d’organe
« A la lumière des législations qui ont été ou sont en vigueur dans les pays voisins, force est de constater que seules celles basées sur le consentement présumé ont fait montre d’efficacité. Le fait que ce soit l’orientation choisie par le gouvernement ne peut que nous satisfaire », s’est félicité l’ordre des médecins de Monaco. Ce dernier rappelle également son attachement à la gratuité et à l’anonymat qui, comme pour le don du sang, doivent être inscrit dans le marbre concernant le don d’organes.
Le sujet provoque néanmoins quelques frictions au Conseil national. Si la majorité partage la même vision que le gouvernement, la minorité du groupe Horizon Monaco souhaite en effet que les individus expriment clairement leur intention de leur vivant. Béatrice Fresko-Rolfo et Jacques Rit proposent ainsi qu’un registre porte mention des volontés des Monégasques, quelle qu’elles soient. Affaire à suivre…