Georges Marsan partant pour un 5e mandat à la mairie de Monaco
Le maire sortant, Georges Marsan, briguera un 5e mandat à l’élection communale du 17 mars prochain. Il est le seul candidat déclaré.
Maire de Monaco depuis… 2003, Georges Marsan se verrait bien prolonger l’aventure. Et, pour l’instant, la perspective se précise. Il est en effet le seul candidat déclaré à l’élection du 17 mars prochain. Briguant un cinquième mandat, le maire sortant, entouré d’une équipe dont seuls trois ou quatre noms devraient changer, entend faire campagne sur la continuité.
Pour 2018, les travaux d’aménagement du hall monumental de l’hôtel de ville ou l’ouverture de la salle « Hercule fitness », en avril, sur le port éponyme, figurent au nombre de ses satisfactions. Georges Marsan se réjouit également que les inquiétudes exprimées par le conseil communal sur le projet de téléphérique au départ du Jardin exotique aient été entendues. Comme celles concernant les jardins de l’Hôtel de Paris, menacés par les travaux de la place du Casino. « Notre avis sur l’impact des projets immobiliers n’est, certes, que consultatif, souligne l’édile. Pour autant, il est souvent écouté parce qu’il est l’expression d’un compromis ».
Un « bon bilan » mais encore beaucoup de travail
Celui qui est également président de l’Ordre des pharmaciens de Monaco considère ainsi avoir un « bon bilan ». Mais souligne aussi volontiers tout le travail qu’il reste à accomplir. « De nombreux dossiers ont pris du retard et sont encore en cours. La transition énergétique et le lancement de la smart city vont monter en puissance. Nous investissons massivement sur l’environnement. C’est l’enjeu majeur pour parvenir à réduire de 50 % l’impact de CO2 d’ici 2030. C’est la première fois qu’il y a autant de projets en attente, ce qui est très motivant pour continuer. »
En effet, si les compétences de la commune de Monaco sont moins larges que celles des municipalités françaises, elles concernent néanmoins des sujets à forte valeur ajoutée. Crèches, manifestations publiques, attributions des subventions, gestion des salles de sports mais aussi des jardins publics, des marchés et des cimetières, programmation culturelle de l’espace Léo Ferré et de la future médiathèque, livrée en 2022… sans oublier la gestion de la police municipale et l’organisation des élections. Et si « les maires se désengagent en France et même en Italie parce que les communes ont moins de moyens », à Monaco, le conseil communal dispose d’un budget confortable.
Une des plus anciennes institutions monégasques
Les responsabilités ne manquent donc pas pour cette institution, l’une des plus anciennes de la principauté, puisqu’elle remonte au XIIIe siècle. A l’époque, elle est une sorte de Parlement composé de citoyens élus et présidé par le seigneur de Monaco. Après diverses réformes, la refonte de la loi sur l’organisation communale de 1974, modifiée en 2006, lui donne sa forme actuelle : quinze membres élus au suffrage universel direct et au scrutin de liste plurinominal majoritaire à deux tours avec panachage, pour un mandat de quatre ans. Le maire, élu par les membres, préside le conseil communal. Il est chargé de faire appliquer ses décisions.
Cette fonction, certes prestigieuse, est conçue avant tout comme un service, non comme une position de pouvoir. Contrairement à la France, on ne fait pas carrière en politique en principauté. Est-ce la raison pour laquelle Georges Marsan est le seul candidat à s’être déclaré ?
Mobiliser les électeurs
En 2015, sa liste, baptisée « L’évolution communale », avait emporté tous les postes de conseillers avec 78% des voix face à « Un regard neuf », l’autre liste menée par Franck Nicolas. Mais le taux de participation était resté bloqué à 60,61 %.
L’enjeu essentiel de la future élection est donc la mobilisation des électeurs : « J’en ai besoin pour asseoir notre légitimité. Je mènerai campagne même si je n’ai personne en face. Il faut que les Monégasques aillent voter », insiste le sortant. Ramener un électorat démobilisé à la chose publique : voilà au moins une préoccupation commune aux hommes politiques monégasques et français.