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Brève

Le bateau monégasque Malizia II a pris le départ de la Route du Rhum

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Participant à la Route du Rhum, l’Imoca 60 Malizia II arbore les couleurs du Yatch-Club de Monaco. Une grande première pour la principauté.

Partis dimanche dernier de la pointe du groin, située entre Cancale et Saint-Malo, ils se sont lancés à l’assaut de l’Atlantique. Depuis la création de la Route du Rhum, il y a quarante ans, navigateurs chevronnés et amateurs de voile se donnent rendez-vous ici tous les 4 ans pour rallier Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe. Au pied de l’ancienne cité corsaire, un public toujours plus nombreux se rassemble pour assister au départ de ces aventuriers du grand large.

Malizia II en course dans la catégorie Imoca 60 avec 19 concurrents

Cette 11e édition dont le coup d’envoi a été donné, conformément à la tradition, par un coup de canon tiré à 14h02 précises, n’a pas dérogé à la règle. Plusieurs milliers de curieux s’étaient déplacés pour voir les 123 marins, répartis en six catégories de bateaux, lever l’ancre en direction des Caraïbes. Parmi cette mêlée de voiles multicolores et de coques de toutes dimensions, un bateau à un lien particulier avec le Rocher. Et pour cause. Malizia II arbore les couleurs du Yatch-Club de Monaco. Engagé dans la catégorie Imoca 60 – des monocoques de 18 mètres, conçus pour être manœuvré en solitaire – il est le premier navire de la principauté à prendre le départ de cette course prestigieuse.

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Son skipper, l’allemand Boris Herrmann, ferraille actuellement avec 19 concurrents sur les 3 500 nautiques du parcours. Une course de fond à l’origine mais qui ressemble désormais presqu’à un sprint. Comme 10 de ses rivaux, Malizia II est équipé d’une technologie révolutionnaire : le foil, une « aile profilée » en carbone placée sous la carène. La portance hydrodynamique provoquée par l’action de cet appendice est capable de soulever partiellement la coque du bateau. Voire, à pleine puissance, de le soulever entièrement hors de l’eau tel un bolide échappé d’un film de science-fiction. Concrètement, la technique permet de réduire la traînée de la coque et, ainsi, de réduire la puissance nécessaire à la vitesse de croisière.

La Route du Rhum avant le Vendée Globe

Propulsés à des vitesses folles, ces Formule 1 des mers, équipées des technologies les plus en pointe, réclament un pilotage de précision. Tout est question de réglages et de détails : conditions météorologiques, optimisation des bords, calculs de trajectoires…

C’est précisément cette exigence de méticulosité humaine et technique qui motive Boris Herrmann, lancé dans cette Route du Rhum comme candidat au prochain Vendée Globe. La course reine de la catégorie. Qui impose aux compétiteurs d’avoir déjà pris part à une transatlantique en solitaire ou en double… et nécessite de connaître parfaitement son navire et ses réactions.

« J’ai parcouru plus de 16 000 milles nautiques cette année pour apprendre à apprivoiser Malizia II. Supervisé notamment par Michel Desjoyeaux et autres spécialistes de la course au large, le stage intensif à Port-la-Forêt avec toutes les « Rockstars » de la discipline, a été très bénéfique pour moi. J’ai beaucoup d’expérience en course au large, notamment sur les records, mais beaucoup moins en solitaire sur ce type de bateau. Du coup, j’ai vraiment envie de m’éprouver à cet exercice. Je prends cette transatlantique comme une nouvelle aventure… », a déclaré le skipper allemand avant le départ.

Boris Herrmann vise les 5 premières places

A 37 ans, Herrmann est en effet un pur produit de la course au large. Il a déjà fait 3 fois le tour du monde en équipage, dont une fois en 47 jours. Mais l’Allemand commence à bien connaître son embarcation, taillée pour la course en solitaire. A son bord, il a décroché la 3e place lors de la dernière Rolex Fastnet Race. En 2017, il a terminé 4e de la 13e Transat Jacques Vabre et 2e de la Palermo-Montecarlo.

S’il vise les 5 premières places à l’arrivée, le navigateur a aussi comme objectif d’être un porte-parole de la cause environnementale chère à la Fondation Prince Albert II. Malizia II, conçu notamment par le neveu du prince souverain, Pierre Casiraghi, par ailleurs vice-président du Yatch-Club de Monaco, entend en effet promouvoir la protection des océans, la formation des jeunes et l’étude scientifique des fonds sous-marins. Lors des Monaco Globe Series, en juin dernier, écoliers et jeunes régatiers avaient été sensibilisés à cette cause nationale.