Brève

Le Centre scientifique de Monaco à pied d’oeuvre contre le réchauffement climatique

manchots

Créé il y a 20 ans, le Centre scientifique de Monaco étudie notamment les évolutions des écosystèmes polaires. Il vient de mener une mission d’étude de trois mois en Antarctique.

Elle vient de passer trois mois aux confins du monde, au sein de Neumayer III, une station de recherche scientifique allemande située en Antarctique. Céline Le Bohec est chercheuse au Centre scientifique de Monaco (CSM). Docteur en écologie, elle travaille pour le département de biologie polaire.

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Les scientifiques monégasques se concentrent les manchots

Depuis 20 ans, les chercheurs du CSM, en partenariat avec le CNRS et les programmes des instituts polaires français et allemand, étudient les évolutions des écosystèmes polaires. Un sujet sensible à l’heure du réchauffement climatique. Côté monégasque, on se focalise sur les oiseaux marins et, plus particulièrement, sur les manchots. Les scientifiques de la principauté opèrent ainsi des marquages d’individus afin de suivre leur évolution. Mais des robots sont également introduits au sein des colonies pour glaner un maximum d’informations tandis que des capteurs embarqués miniaturisés permettent de suivre les manchots lorsqu’ils se déplacent en mer.

Car le comportement de ces animaux emblématiques des terres australes est un indicateur précieux de l’état de l’écosystème dans lequel ils vivent. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est que ces indicateurs ne sont pas bons. Les scientifiques ont mis en évidence que la survie des manchots royaux diminuait de 10% chaque fois que la température de la surface de la mer augmentait de 0,3°C. Inquiétant quand les glaciers fondent… Au point que des études d’impact pointent un risque d’extinction de ces populations d’ici 2100.

Pour éviter d’en arriver à une extrémité aussi dramatique, la communauté scientifique tente de mettre en place des aires marines protégées. Mais le combat est semé d’embuches, notamment à cause de puissants lobbies qui défendent d’autres intérêts. « Si on ne fait rien, on va droit dans le mur« , met pourtant en garde Céline Le Bohec, plus que jamais convaincue de l’urgence de la situation après son séjour dans les pôles.