L’e-éducation, cerise sur le gâteau du plan numérique scolaire
Quatre ans après le plan lancé par le gouvernement monégasque, où en est la transition numérique dans le milieu scolaire ?
C’est à la rentrée 2014, à l’occasion d’une visite à l’école Saint-Charles, que le prince Albert II a lancé le plan numérique scolaire. Soit, un programme quinquennal pour mettre l’école monégasque à l’heure du 2.0. 2,2 millions ont été dégagé du budget de l’Etat pour réaliser l’opération qui passe notamment par l’achat, échelonné sur les 5 ans, de 1 000 tablettes numériques, 130 tableaux blancs interactifs pour le primaire et 130 vidéo-projecteurs interactifs pour le secondaire. Sans oublier les licences et logiciels dédiés.
Dernière ligne droite avec l’e-éducation
Quatre ans et demi plus tard, le dernier bilan d’étape est plus que positif. Le système éducatif monégasque s’est renouvelé en profondeur, notamment grâce à l’e-éducation, cerise sur ce gâteau numérique scolaire. La direction de l’éducation nationale de la jeunesse et des sports (DENJS), produit ainsi un nombre important de données liées à la vie scolaire, aux évaluations et aux résultats des élèves. Ces datas sont collectées, stockées et interprétées pour créer de nouvelles solutions pédagogiques : supports en ligne ou hors-ligne, apprentissage individuel ou collectif, formations vidéo, fourniture d’aides et de corrections interactives.
Des formats interactifs
Avantage non négligeable, ces formats flexibles permettent de proposer des contenus différenciés. Les élèves travaillent ainsi à leur rythme et ont la possibilité de se connecter depuis n’importe quel ordinateur. L’autonomie des apprenants s’en trouve renforcée et encouragée : grâce à ce suivi personnalisé et à cette continuité dans le temps, les élèves monégasques sont invités à s’inscrire dans une démarche proactive et à être acteurs de leur propre apprentissage. La matière numérique en elle-même n’est pas oubliée puisque les 2700 élèves du public primaire et secondaire sont formés au « coding » depuis la rentrée 2019.
Un chatbot et un cloud pédagogique pour l’orientation des élèves
L’e-élève monégasque dispose donc d’un environnement digitalisé lui permettant de faire le point sur ses besoins et d’accéder à des aides adaptées. La plateforme Teams facilite ainsi la collaboration et le partage des cours et exercices. Chaque enseignant ou élève a accès aux outils pédagogiques grâce aux objets connectés. Voire à des parcours pédagogiques spécifiques, objectif annoncé d’Isabelle Bonnal, le directeur de la DENJS. Pour ce faire, un « Chatbot » nommé Hello Charly suit l’orientation des élèves. Grâce à cette application utilisant Facebook messenger, ces derniers peuvent affiner leur projet d’orientation en complément des conseillers d’orientation et du centre d’information de l’éducation nationale (CIEN).
2,4 appareils informatiques par foyer
Le plan numérique scolaire semble donc remplir toutes ses promesses. D’autant plus que 98 % des 12 à 17 ans disposent aujourd’hui d’un ordinateur à la maison. Selon l’Institut Monégasque de la Statistique et des Etudes Economiques (IMSEE), 2,4 appareils informatiques sont recensés dans chaque résidence principale monégasque ! Cependant, précise Isabelle Bonnal, « Il ne s’agit en aucun cas d’externaliser le travail numérique à la maison, mais, plutôt, d’intégrer les pratiques numériques au quotidien de la classe ».
En effet, si les enfants sont immergés tôt dans la culture numérique, il leur reste à acquérir des compétences liées à une utilisation spécifique, en l’occurrence pour ce qui concerne leur scolarité. Une expérimentation récente menée au collège Charles III a par exemple révélé que l’utilisation de tablettes numériques nécessitait un certain apprentissage pour les adolescents. « Je tiens à ce que le triptyque utiliser, comprendre, créer soit mis en œuvre. Et que chaque élève sera ainsi un citoyen numérique autonome et responsable », insiste le directeur de la DENJS. Ainsi, le système éducatif monégasque, entré de plein pied dans la transition numérique, se positionnera comme partie prenante de la « smart city » monégasque.