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Obradovic, le roc monégasque

Si les changements d’entraîneur en cours de route comportent une part de risque, à Monaco on se réjouit d’avoir substitué le Slovène Saso Filipovski par le Serbe Sasa Obradovic.

La Ligue nationale de basket (LNB) a mis du temps a homologuer le contrat de Sasa Obradovic, arrivé début février dans le club de la principauté. Des problèmes administratifs l’ont en effet empêché de prendre place sur le banc lors de ses premiers matchs. Mais tout le monde avait compris que c’est lui qui dirigeait désormais la Roca Team. D’une main de fer, sa marque de fabrique.

Et  depuis son entrée en fonction, les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’ASM a remporté sept victoires en sept matches en Jeep Elite. Sa moyenne de points est de 88,6 pour 73,0 encaissés et l’évaluation est montée à 109,8. En débarquant le Slovène Saso Filipovski, les dirigeants monégasques n’en espéraient sans doute pas tant même si la Roca Team avait déjà gagné trois fois en janvier après son échec en Eurocoupe. Mais après 12 journée de Jeep Elite, l’équipe stagnait à 5 victoires contre 7 défaites.

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Le titre en fin de saison ?

Aujourd’hui, avec 17 victoires et 9 défaites, elle est confortablement installée à la deuxième place du classement, juste derrière l’ASVEL. « Avec l’ASVEL et Strasbourg, Monaco me parait au-dessus du lot », reconnaissait récemment l’entraîneur de la JL Bourg Savo Vucevic, après la défaite des siens (85-74). « Restons les outsiders. C’est notre position et c’est ainsi que l’on doit être », rétorquait prudemment Obradovic de son côté dans un entretien à Nice Matin. Outsiders ? Voire. La saison dernière, son prédécesseur Zvezdan Mitrovic avait échoué en finale contre Le Mans. Avec son nouvel homme fort, Monaco semble aujourd’hui en mesure de soulever le titre en fin de saison.

Une Roca Team au complet

Empoisonnée par les blessures en début d’exercice et confrontée à de récurrents soucis de rotation d’effectif, la Roca Team a désormais récupéré la quasi-totalité de ses troupes. Reste le capitaine Amara Sy qui devrait revenir sous peu après son opération au poignet. Avec des leaders au niveau (Lacombe, Kikanovic et les recrues hivernales Bruckner et Dee Bost) et un jeu bien en place, l’équipe dégage une force collective qui fait d’elle clairement un favori. Et impose un rythme d’enfer en tête du classement.

Des « coups de gueule » légendaires

Evidemment, le coach serbe n’est pas pour rien dans cette renaissance qui a un petit goût d’épopée. Réputé pour sa rigueur, l’homme de 50 ans a mené la saison passée les Russes de Krasnodar en finale de l’Eurocoupe, perdue contre le Darussafaka Istanbul. Désigné entraîneur de l’année en Europe, il s’est néanmoins séparé à l’amiable du club russe début novembre. Pour le plus grand bonheur de Monaco.

Sur la touche, ses « coups de gueules » sont légendaires. « Je vis les choses à fond, je suis comme ça », a-t-il confié au journal L’Equipe. Les Roca Boys se souviennent encore de la soufflante de leur entraîneur pour son premier match sur le banc, lors d’un temps mort contre Le Mans (match gagné… 82-65). C’est que le Serbe ne tolère pas le manque d’implication. Et il sait faire passer le message à ses hommes. La preuve. Ces derniers récitent aujourd’hui un basket intense défensivement. Ils s’appuient surtout sur un nouveau credo collectif qui récite un jeu rapide, agressif, tourné vers l’avant. En un mot : alléchant. Qu’on se le tienne pour dit. Avec son nouvel entraîneur, Monaco est de retour !