Cannes : Les frères Dardenne présentent « Le jeune Ahmed », un portrait intimiste de la radicalisation
Présenté hier en compétition, le dernier opus des frères Dardenne « Le jeune Ahmed » se penche sur la genèse de la radicalisation d’un jeune garçon de 13 ans, sous l’influence d’un imam intégriste, qui l’éloigne peu à peu des siens.
Référence incontestée de la Croisette, le duo fraternel revient briguer une troisième Palme d’or avec « Le Jeune Ahmed », une drame d’une résonance très actuelle. Entrés en lice à la suite d’Almodovar ou Terrence Malick, également membres du club des habitués de la sélection officielle, les frères Dardenne ont monté les marches pour présenter leur huitième film en compétition officielle depuis 1996, année de « La promesse ».
Après « La fille inconnue » avec Adèle Haenel en 2016, Jean-Pierre et Luc Dardenne choisissent cette année de nous narrer le récit de Ahmed (Idir Ben Addi), un jeune belge de 13 ans, vivant à Lièges avec sa mère et ses soeurs, musulmanes non pratiquantes. Il changera progressivement lorsqu’il fera la connaissance d’un imam intégriste, qui fera grandir son emprise sur l’adolescent, jusqu’à lui faire commettre un acte qui conduira Ahmed en centre de rééducation pour jeunes radicalisés.
Comme à leur habitude, les frères Dardenne s’attèlent, comme leur confrère Ken Loach, à nous conter une réalité sociale sous le prisme de la fiction. Ils nous livrent, à travers ce puissant portrait de Ahmed, une chronique de la bascule vers la radicalisation, qui frappent bien souvent les plus jeunes. Fidèles à lui-même, le duo de cinéaste se déleste de tout manichéisme, et nous invite à l’observation et à la prise de conscience face à un cheminement, mis en scène sans l’ombre d’un jugement.
« Le jeune Ahmed », à voir en salles dès le 31 mai 2019