Martine Ackermann : l’engagement au tournant
Créée en 2012, l’association Child CARE Monaco organise un rallye féminin de voitures anciennes, dont la prochaine édition se tient sur le Rocher, ce dimanche 8 septembre. Monaco Tribune a rencontré Martine Ackermann, fondatrice de l’organisme et créatrice de cette initiative à destination de la scolarisation d’enfants pauvres d’Inde.
Martine Ackermann habite en Principauté depuis plus de 25 ans. Etudiante, elle travaillait à Nice dans la pâtisserie de ses parents, Place Garibaldi. Une expérience du commerce mais aussi de la solidarité : les invendus de la boutique étaient distribués aux plus démunis le soir, à la fermeture. Martine Ackermann a depuis mis son master en marketing et management au service d’une cause : l’éducation des enfants défavorisés.
Pourquoi un rallye au féminin à Monaco ?
C’est une façon d’être solidaire entre femmes. A Monaco, elles sont généralement privilégiées mais toujours prêtes à s’investir et à soutenir les associations.
Le rallye, c’était une occasion de renverser les préjugés ! Les voitures vintages sont souvent conduites par des hommes. Ceux-ci me demandent d’ailleurs si je vais leur organiser un rallye 100% masculin. Ils sont prêts à payer 3 fois le prix !
En quoi consiste ce rallye ?
L’idée m’est venue en 2013. Je venais de créer une école de filles en Inde, et je cherchais une idée pour récolter des fonds en impliquant des femmes : j’ai donc pensé au rallye. Il a lieu depuis 6 ans mi-septembre, au départ de la place du Casino, et se termine sur la place du Palais de Monaco. Merci d’ailleurs au Gouvernement Princier de nous soutenir dans notre action ! La Principauté est très engagée dans le domaine de la solidarité. J’étais seule au départ, mais je suis maintenant accompagnée d’une équipe et de bénévoles.
Comment est née l’association Child Care Monaco ?
L’association a vu le jour à la suite d’un tour du monde en famille en 2011. Nous voulions découvrir des pays tout en donnant un caractère humanitaire à notre voyage. Nous ne sommes pas restés indifférents face à la pauvreté infantile. A notre retour, j’ai décidé d’agir et j’ai créé l’association Child CARE Monaco (CARE qui signifie Charity Association for the Right to Education). Son objectif est simple : promouvoir l’éducation des enfants démunis.
Et concrètement ?
En 2012, 20 enfants des « slums » ( bidonvilles) de Jaipur ont pu aller à l’école. En 2013, nous avons créé une école de filles, puis nous en avons construite une autre en 2015. Depuis janvier 2019, un bus bibliothèque offre la possibilité aux enfants des quartiers slum de pouvoir rêver en lisant. Nous leur prodiguons des cours de lecture, et ils ont accès à des jeux éducatifs.
Avez-vous déjà été en Inde ?
Je vais en Inde tous les ans depuis 20 ans, pendant un mois, pour passer du temps avec les enfants, contrôler l’évolution des projets, et aider sur place.
En 2018, j’y suis allée deux fois pour inaugurer un bâtiment de myciculture, afin de permettre aux femmes de gagner en indépendance, en cultivant et vendant des champignons.
Quels souvenirs en gardez-vous ?
Je discute avec des gens qui n’ont rien matériellement mais qui sont heureux. Là-bas, on se contente de ce que l’on a et on le partage s’il le faut.
Je suis surtout présente dans les régions rurales et les castes sont encore très marquées… Les tribus vivent à l’écart et ne se mélangent pas. Ce qui est douloureux, c’est de voir des enfants dans de situation de pauvreté extrême.
D’autres initiatives caritatives auxquelles vous êtes attentive à Monaco ?
En tant que plongeuse qualifiée, je suis très attentive à la protection des océans.
Cela me rend dingue de voir des mégots, des sacs et tous les déchets que l’homme déverse dans la mer. La protection des espèces menacées me tient également à cœur. Je soutiens d’ailleurs le travail de la fondation Albert II.
Vos trois lieux fétiches à Monaco ?
La plage du Larvotto, le jardin japonais, et le musée Océanographique.
Pour plus d’informations sur le Child CARE et le rallye : www.childcaremonaco.com/