L’emblématique Palais des Festivals de Cannes accueille les sans-abri
L’ensemble de la Côte d’Azur vit désormais au ralentie à cause du confinement pour endiguer le coronavirus, avec ses rues vides et des contrôles de police accrus. Alors que les mesures de restriction des déplacements ont été annoncées il y a plus d’une semaine, beaucoup se sont posés la même question : que va-t-il arriver aux sans-abri ? Les villes de la Côte d’Azur répondent à ce problème en ouvrant les portes du Palais des Festivals de Cannes.
Le Festival International du Film de Cannes 2020 a été reporté en raison du coronavirus et on ne sait pas quand et si le prestigieux festival du film aura lieu cette année. En attendant, le célèbre Palais des Festivals accueille les sans-abri de la ville pendant le confinement national. La municipalité de Cannes met à disposition 82 lits jour et nuit, des repas, des douches ainsi que des livres, des jeux et la télévision.
Un homme au Palais des Festivals s’est exprimé à un journaliste de TF1, en disant : « Ça fait des années que je vis dans la rue et puis il y a eu ce problème-là donc je sais pas comment on va devenir. On prend le mal en patience, mais c’est bien […] Un minimum d’hygiène et puis pour nous, ça fait du bien un peu de se reposer »
La @villecannes ouvre un deuxième centre d’accueil des SDF au Palais des festivals pour que le confinement puisse s’appliquer à chacun et lutter contre la propagation du virus.
➡ https://t.co/rFC7mvV56H#solidarite #Cannes pic.twitter.com/tPswo6mqQL— Palais des Festivals (@CannesPalais) March 20, 2020
« Un symbole de solidarité »
Pour éviter la propagation du nouveau coronavirus, le Centre communal d’action sociale de la Mairie de Cannes vérifie la température et les bagages de chaque personne avant qu’elle n’entre dans le pavillon. Les lits sont séparés en fonction de la réglementation relative à la distanciation sociale.
« C’est tout un symbole de la solidarité » a souligné Dominique Aude-Lasset, directrice générale adjointe des services de la ville de Cannes. « Elle peut s’exercer dans un lieu qui d’habitude est réservé aux congrès, aux évènements artistiques et bien là, actuellement la priorité c’est le confinement et le confinement des plus vulnérables »
Le Palais n’accueillera pas le Festival de Cannes en mai prochain en raison de la pandémie du coronavirus. Bien que plusieurs options soient envisagées, rien ne garantit que le festival du film se déroule cette année.
Nice cherche à éviter la surpopulation
Bien que le gouvernement français prévoie de mettre à disposition 2000 chambres d’hôtel supplémentaires dans tout le pays pour loger les sans-abri, de nombreuses associations ont fermé leurs portes face à la crise sanitaire. La région des Alpes-Maritimes est l’un des seuls départements à avoir décidé de prolonger les heures d’ouverture des centres d’hébergement.
À Nice, une organisation de bénévoles a pris des mesures pour que tous les refuges restent ouverts, mais le nombre de lits a été réduit pour éviter le surpeuplement. Alors que tous les refuges de Nice sont pleins, le centre communal d’action sociale (CCAS) a fourni à 50 sans-abri un logement dans dix hôtels de la ville. Toutefois, environ 130 autres personnes sont toujours à la rue. Selon les autorités françaises, plusieurs dizaines de sans-abri ont été infectés par le virus COVID-19.
Menton demande aux hôtels de fournir un abri
Le long de la côte méditerranéenne, la Mairie de Menton a pu héberger 12 personnes sans domicile fixe dans un hôtel. Le propriétaire de l’hôtel, qui désire rester anonyme, a déclaré qu’il ne souhaitait pas être payé pour ce service, mais il reçoit une compensation pour l’eau et l’électricité.
Le CCAS de Menton recherche toujours des logements d’urgence pour 19 sans-abri car ils sont plus vulnérables faces au virus. Cependant, la mairie de la ville souhaite éviter d’utiliser ses salles de sport, affirmant que même si les lits respectent la distance d’un mètre entre chacun, les espaces confinés entraînent un risque accru de contagion.
Pour rappel, en France les personnes qui souhaitent se déplacer à l’extérieur doivent être munies d’un certificat déclarant la raison de leur déplacement et risquent une amende de 135 euros si elles ne peuvent pas fournir de justificatif.