L’Expédition OceanoScientific : Yvan Griboval va étudier la pollution plastique en Méditerranée
L’Expédition OceanoScientific va permette d’étudier à grande échelle la pollution plastique et ses conséquences en Méditerranée. Pendant 20 jours, le circumnavigateur Yvan Griboval prélèvera des échantillons au large des côtes françaises, espagnoles et marocaines. Objectif : évaluer le degré de pollution plastique et communiquer sur la nécessité de protéger les océans.
Chaque année dans le monde, 8 millions de tonnes de plastiques sont déversées dans les océans, dont 200 000 tonnes en Méditerranée. Alors qu’elle représente seulement 1% des eaux marines mondiales, la « grande bleue » concentre 7% des micro-plastiques (fragments de moins de 5 mm). La Méditerranée accumule une telle quantité de déchets marins qu’elle est devenue la mer la plus polluée d’Europe ! Les niveaux record de pollution mettent en danger les espèces marines et la santé humaine.
L’Expédition OceanoScientific
Afin d’étudier la pollution plastique et ses conséquences en Méditerranée, Yvan Griboval a monté l’expédition « Contaminants 2020 ». « Lorsque le plastique est rejeté dans l’environnement, les polymères se fragmentent en macro-plastiques, puis en micro-plastiques, puis en nano-plastiques, pour devenir des oligomères ou des additifs », explique Yvan. « Ces additifs se trouvent dans le plancton – la première étape de la chaîne alimentaire – et finissent par arriver dans votre assiette. Deux domaines en particulier sont touchés au niveau mondial : la Méditerranée et l’Asie du Sud-Est, il est donc nécessaire que chacun comprenne ce cycle. »
Le navigateur et son équipe largueront les amarres cet été à bord du plus grand maxi-catamaran océanique au monde, l’ancien Club Med – vainqueur de deux courses de multicoques. Ils réaliseront une boucle de 20 jours de navigation, au départ de Monaco, puis le long des côtes françaises et espagnoles en direction du Maroc. La navigation retour passera par les Baléares. A bord, une douzaine de marins et une scientifique de l’Ifremer (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer) effectueront une vingtaine de prélèvements sur ordre des scientifiques à terre en fonction des informations satellitaires, afin de collecter les échantillons aux endroits les plus intéressants pour la science.
Le nettoyage et l’analyse de ces échantillons de contaminants en laboratoire prendront vingt semaines. Il faudra ensuite environ 20 mois pour étudier et comparer les résultats obtenus à d’autres études de la communauté scientifique internationale, puis pour rédiger collégialement une publication de référence.
Communiquer sur la nécessité de préserver l’océan et la biodiversité
L’expédition, qui servira de test pour de futures expéditions, mettra l’accent sur la communication. A bord, un reporter équipé d’un drone réalisera plusieurs formats de vidéos. « Il ne suffit pas de dire » Vous ne devriez pas faire cela « , il est temps de dire » Vous pouvez changer le monde si vous le souhaitez » », explique Yvan. « Il est également important de leur montrer que si vous avez des rêves dans votre vie, vous devez les réaliser. »
Dans ce but, OceanoScientific a organisé un grand nombre d’événements avec des écoles et des enseignants, principalement à destination des 8 à 12 ans. « Parce qu’à cet âge, ils sont assez intelligents pour comprendre et ils sont à un moment de leur vie où ils s’intéressent à tout », explique Cécile, responsable du programme de sensibilisation des enfants. « Ils rentrent également chez eux et parlent à leurs parents. C’est pourquoi il est important pour eux de développer un intérêt et un amour pour l’océan avant qu’ils n’atteignent la puberté, avant que d’autres choses ne retiennent leur attention. »
* Le départ de l’Expédition OceanoScientific Contaminants Méditerranée 2020 est reportée au 8 juin à l’occasion du World Oceans Day sur le parcours Monaco, Marseille (France), Barcelone (Espagne), Nador (Maroc) et retour à Monaco lundi 22 juin. Décision de confirmation ou de nouveau report le 15 mai.
Nadège Delalieu