À la découverte d’Hugo Nys, membre de la Fédération Monégasque de Tennis en Coupe Davis
Représentant de la Principauté de Monaco en Coupe Davis, Hugo Nys (29 ans) s’affirme comme l’un des leaders de la Fédération Monégasque de Tennis, aux côtés de Lucas Catarina et de Romain Arneodo, avec qui il forme une redoutable paire en double. Parmi les meilleurs joueurs de la planète dans la discipline (ATP n°68/double), le natif d’Évian-les-Bains rêve de remporter un jour un Grand Chelem, tout en faisant briller Monaco sur la scène internationale. Portrait d’un élégant droitier au délicieux revers à une main.
Des bords du Lac Léman au littoral ensoleillé de la Principauté, il n’y a parfois qu’un pas. « Je suis descendu dans le Sud il y a près de dix ans, se remémore Hugo Nys, toujours un brin nostalgique au moment d’évoquer sa région natale. J’aime beaucoup retourner près de chez moi, faire des randonnées ou du bateau sur le lac avec mon père, sourit-il. Mais à Monaco, je me sens aussi à la maison. Nous sommes une petite famille. Je me sens complètement monégasque et je suis très fier de représenter la Principauté à l’internationale. » Car depuis bientôt sept ans, Hugo Nys écume les courts du monde entier en portant haut et fort les couleurs de Monaco. Un mariage de raison, une alliance de passion, fruit d’une rencontre bouleversante et d’une ambition renaissante. « La Fédération Monégasque de Tennis avait la volonté de briller à nouveau en Coupe Davis après la retraite de Jean-René Lisnard, explique l’Évianais, grand fan de la Roca Team. Ce projet très ambitieux et ce challenge excitant m’ont immédiatement donné envie de postuler. Représenter Monaco, disputer la Coupe Davis devant le Prince, c’est juste incroyable. »
Trois ans après son arrivée dans le Sud de la France, d’abord à l’ISP Academy (aujourd’hui reconnue mondialement sous le nom de Mouratoglou Tennis Academy), le droitier au revers à une main plante sa tente sur l’ocre du Monte-Carlo Country Club, avec un objectif en tête : celui de redorer le blason de la Principauté dans la plus prestigieuse des compétitions. « Depuis la réforme de la Coupe Davis, nous avons été relégués dans le Groupe III. Mais nos ambitions n’ont pas changé. Dès que la compétition reprendra, nous viserons une promotion dans le Groupe II, tout en visant dans les prochaines années une accession dans le Groupe I. » Un projet fou, qui pourrait permettre à Monaco de défier les plus grandes nations du monde et notamment la France, contre qui Hugo Nys pourrait croiser à nouveau la route d’un certain Pierre-Hugues Herbert, compagnon d’infortune durant toute sa jeunesse. « Nous sommes de la même génération. On disputait les mêmes tournois plus jeune. Aujourd’hui, Pierre-Hugues fait partie des meilleurs joueurs de double au monde. »
Hugo Nys ou la vie en double
Un costume qu’Hugo Nys se verrait bien enfiler dans les prochaines années. « J’ai décidé depuis bientôt trois ans de me concentrer presque exclusivement sur le double, afin de mieux gagner ma vie et disputer les plus grands tournois du monde. Mon jeu a toujours été plus adapté au double. Je rêve de faire partie des meilleurs joueurs du monde et de remporter un jour un Grand Chelem. » En pleine ascension depuis sa fabuleuse épopée jusqu’en demi-finale du Rolex Monte-Carlo Masters 2017 aux côtés de Romain Arneodo, son coéquipier en Coupe Davis, celui qui faisait la paire avec l’Argentin Andrés Molteni en début d’année à l’Open d’Australie espère bien poursuivre son irrésistible montée en puissance au moment où le circuit redémarrera. « À court terme, j’espère déjà intégrer le Top 50. » Une ambition mesurée, largement dans ses cordes pour son entraîneur, Guillaume Couillard. « Hugo possède encore une belle marge de progression, estime l’entraîneur de Monaco en Coupe Davis. Sur un tournoi, tout est possible. Quand il atteint les demi-finales du Rolex Monte-Carlo Masters avec Romain Arneodo, les meilleurs paires de double sont présentes. Je pense qu’il a le niveau pour atteindre un jour le Top 10 tout en essayant de remporter des gros titres en double. »
Dans la famille Nys, je demande le petit-fils, Hugo
Une juste récompense pour ce passionné de la petite balle jaune, qui a baigné dans le tennis très jeune grâce à un père entraîneur et un grand-père qui figurait parmi les meilleurs joueurs français dans les années 1950. « J’ai passé mon enfance dans le tennis. C’est une passion que j’ai depuis tout petit. Personne ne m’a jamais forcé, raconte ce fervent défenseur du double, discipline trop souvent dans l’ombre du simple et récemment décriée par l’ancienne lauréate de Wimbledon, Marion Bartoli, qui a déclaré que les joueurs de double touchaient trop d’argent. Le double est considéré comme une sous-catégorie, regrette-t-il. On entend souvent que les joueurs de double sont moins talentueux. Pourtant, cette discipline est un véritable laboratoire pour les joueurs de simple, qui peuvent s’améliorer au filet, au service, au retour. Nous manquons cruellement de médiatisation. Nicolas Mahut a eu une idée intéressante, qui consiste à disputer la finale des tournois en double le samedi entre deux demi-finales de simple, plutôt que de disputer la finale le même jour que celle du simple, souvent devant des tribunes moins remplies. » Très peu présent en simple en dehors de la Coupe Davis (il a atteint son meilleur classement en simple en 2019 avec une 327e place à l’ATP), Hugo Nys fait désormais partie de ces joueurs pleinement consacrés au double, en quête d’une juste reconnaissance pour cette discipline spectaculaire. « En plus d’être vif et rapide, Hugo possède de très bon réflexes, analyse Guillaume Couillard. Il aime raccourcir l’échange et finir les points à la volée. » La recette magique d’un excellent joueur de double, en route pour écrire sa propre histoire et celle de Monaco, plus que jamais déterminé à caresser les cimes de la légendaire Coupe Davis.