Dmitri Rybolovlev partage sa passion pour le foot et réaffirme ses ambitions pour le futur
Dans une interview accordée à Nice Matin, le milliardaire russe et patron de l’AS Monaco, Dmitri Rybolovlev, revient sur les raisons qui l’ont conduit à acheter le club de foot monégasque en 2011, sur la décennie écoulée et ses moments forts, joyeux comme douloureux. D’habitude réservé et laconique, le président du club monégasque n’hésite pas à exprimer ses émotions quand il parle de foot. Voici quelques extraits.
Le rêve de Dmitri Rybolovlev reste intact. Quand on lui demande quel était son objectif lorsqu’il a racheté l’ASM il y a de cela bientôt 10 ans, l’homme d’affaires évoque d’abord, humblement, le fait de « revenir en Ligue 1 et d’y occuper une bonne place » et, à plus long terme, de « remporter le titre de champion de France ». Mais il n’oublie pas la véritable raison de ce rachat, une ambition a priori un peu folle mais qui, à mieux y regarder, n’est peut-être pas si inaccessible que cela : « J’avais aussi un rêve, celui de gagner un jour la Ligue des Champions, et ce rêve n’a pas changé. »
L’AS Monaco est la seule équipe à avoir battu le Paris SG depuis 2013.
Dmitri Rybolovlev
Et pour cause. En moins d’une décennie, Dmitri Rybolovlev et son équipe ont réussi à redresser la barre d’un club que beaucoup, à l’époque, disaient à la dérive. « Nous avons atteint les objectifs que je m’étais fixés, et même au-delà : titre en Ligue 2, deux parcours en demi-finale et quart de finale de Ligue des Champions, cinq saisons d’affilée sur le podium. Nous avons aussi atteint deux fois la finale de la Coupe de la Ligue et bien sûr, nous avons remporté le titre de Champion de France. L’AS Monaco est la seule équipe à avoir battu le Paris SG depuis 2013 », rappelle le magnat russe avec une pointe de fierté.
Amoureux du ballon rond, Dmitri Rybolovlev profite du micro tendu par Nice Matin pour évoquer sa « formation » de supporter, ainsi que les plus belles rencontres auxquelles il a assisté aux quatre coins du monde : « J’ai beaucoup lu sur le sujet, j’ai vu de nombreux matchs, à la télévision et dans des stades un peu partout dans le monde. Après toutes ces années passées je me souviens de matchs pleins d’émotions : Boca Juniors contre River Plate dans la Bombonera, d’un derby de Manchester entre United et City, du Classico Real-Barça, d’un match entre le Real et l’Atlético. J’ai également assisté à plusieurs finales et demi-finales de Ligue des Champions. »
Quand on lui demande quel a été le moment le plus fort de ces dernières années, il évoque, d’instinct, une certaine rencontre à domicile contre Arsenal, en 2015 : « Après avoir encaissé le deuxième but, c’était tellement dur que j’ai dû quitter la tribune pour rentrer dans le salon. Je n’ai pas pu continuer à regarder le match. C’est la seule fois que j’ai ressenti cela. Arsenal était proche du troisième but et de la qualification. On a pu tenir, grâce à Subasic et toute l’équipe. C’était un match avec beaucoup de tension. Assurément un des moments les plus forts. »
Malheureusement, à un certain point, j’ai dû trop déléguer dans la gestion du club.
Dmitri Rybolovlev
Quant à la période la plus difficile, elle a eu lieu, selon lui, lors de la saison 2018-2019 : « Malheureusement, à un certain point, j’ai dû trop déléguer dans la gestion du club. (…) Au début, je ne voyais pas que le problème était aussi grand. Plus je me plongeais dans la situation du Club, plus il devenait clair pour moi que la situation était très sérieuse. (…) J’ai alors dû reprendre les commandes et corriger les erreurs accumulées à plusieurs niveaux. »
Pour Dmitri Rybolovlev, le moment le plus douloureux est sans conteste « la décision de remercier Vadim Vasilyev » qui « a beaucoup fait pour l’AS Monaco. Lorsqu’il était en poste, le Club a eu beaucoup de succès. C’était nos succès communs. Ensuite, il a commis des erreurs sérieuses dans la gestion du club. »
Quant à ses relations avec la dynastie Grimaldi, Rybolovlev se veut rassurant. Balayant d’un revers de la main les allégations de « guerre froide » avec le Palais princier, l’homme d’affaires affirme entretenir des « relations de travail normales » avec la famille princière. Avant de préciser : « Nous avons partagé ensemble de nombreuses victoires dans la loge au Stade Louis-II (…) Ensemble, nous avons aussi partagé les moments sportifs plus difficiles. On se rencontre et on discute des changements nécessaires. Durant ces années, nous avons toujours reçu le soutien de son Altesse. »
En outre, le président de l’ASM affirme commencer « un nouveau chapitre » de l’histoire du Club, « l’envie d’aller chercher de nouveaux succès » et éprouver de nouveau la fierté des victoires.
Ce n’est pas qu’un investissement financier, c’est aussi beaucoup de temps, d’efforts et d’émotions.
Dmitri Rybolovlev
Il montre que l’ASM occupe une place très importante dans sa vie : « L’AS Monaco représente une grande partie de moi-même et de ma vie. Cela fait presque neuf ans que j’en suis responsable. Ce n’est pas qu’un investissement financier, c’est aussi beaucoup de temps, d’efforts et d’émotions. »
Enfin, et c’est peut-être là le plus important, Dmitri Rybolovlev profite de cet entretien pour rejeter catégoriquement toute volonté de revendre le club : « Je sais qu’il y a parfois des rumeurs sur mes intentions de vendre Monaco. Nous les avons toujours démenties. Je crois dans le projet sportif du Club. Je suis toujours l’actionnaire et le Président du Club. Je m’occupe de son développement et j’investis dans son futur. » De quoi mettre un terme aux rumeurs et permettre au club, à ses joueurs et au staff de se concentrer sur l’essentiel : la conquête de nouveaux titres.