L’État monégasque condamné à verser 150 millions d’euros à la société Caroli Immo
Le Tribunal suprême, plus haute juridiction monégasque, a rendu sa décision dans l’affaire opposant l’État au promoteur italien Antonio Caroli. Et la facture sera salée pour la Principauté.
150 millions d’euros. C’est la somme que devra verser l’État monégasque à la société Caroli Immo en préjudice de l’abandon du vaste projet immobilier et culturel sur l’Esplanade des Pêcheurs. Signé en 2014, ce dernier devait aboutir, entre autres, à la construction de deux musées, d’un immeuble d’habitation et de locaux destinés aux commerces, bars et restaurants. Le coût des travaux était estimé à 500 millions d’euros.
Presque un milliard d’indemnités
Mais il n’a finalement jamais vu le jour. La cause ? « Le promoteur n’a pas été en mesure de nous garantir la compatibilité de son projet avec l’organisation des Grands Prix », avait déclaré le Ministre d’État Serge Telle à Monaco Matin, en octobre dernier. Suite à la suspension du projet, Antonio Caroli avait donc riposté en saisissant le Tribunal suprême et en demandant la coquette somme de 800 millions d’euros d’indemnités. À cela s’ajoutaient également 180 millions d’euros réclamés par Franck Goddio, le président fondateur de l’Institut européen d’archéologie sous-marine, en charge de réaliser le Centre de l’Homme et de la Mer.
Ce jeudi 25 juin, le Tribunal suprême a donc tranché en condamnant l’État monégasque a verser 150 millions d’euros à Caroli Immo. « Cette somme est très correcte, même si elle ne correspond pas à ce que l’on avait demandé. C’est une indemnité qui répare le préjudice causé », a réagi Me François-Henri Briard, l’avocat représentant Antonio Caroli, à Monaco Matin. La requête de Franck Goddio, elle, a été jugée non recevable.
La nouvelle a été accueillie avec gravité du côté du Conseil National qui a déclaré, dans un communiqué, avoir « pourtant demandé à plusieurs reprises à ce qu’une concertation ait lieu entre le Gouvernement et le promoteur, afin d’éviter ce genre de condamnation, qui impacte aujourd’hui lourdement les finances publiques, sans que l’Etat ne bénéficie de la moindre contrepartie ». Une condamnation d’autant plus coûteuse, en cette période de crise économique liée à la pandémie de Covid-19.