Analyse

Niko Kovac, l’atout qu’il manquait à l’AS Monaco pour retrouver les sommets ?

Niko Kovac (AS Monaco)
Niko Kovac est le nouvel entraîneur de l'AS Monaco

Nouvel entraîneur de l’AS Monaco, Niko Kovac a été officiellement présenté à la presse mardi, en fin d’après-midi, dans les salons de l’hôtel Fairmont. Tout sourire, l’ancien entraîneur du Bayern Munich a évoqué son arrivée et ses ambitions. Après deux dernières saisons décevantes, le Croate entend bien remettre le club de la Principauté au sommet de la Ligue 1.

Ils sont arrivés, en ligne, costumes noirs, la démarche bien droite. Dans le sillage d’Oleg Petrov (qui, pour la première fois, a répondu aux journalistes entièrement en français) et Paul Mitchell, Niko Kovac est apparu, mardi, en fin de journée, dans les coulisses du luxueux hôtel Fairmont, pour son premier rendez-vous face à la presse, quinze jours seulement après la conférence de présentation de Paul Mitchell qui devait lancer le nouveau projet de l’AS Monaco. Mais sur le Rocher, tout va très vite, et Robert Moreno en fait les frais, en étant remercié quelques semaines seulement après l’arrivée de l’Anglais au poste de directeur sportif. Un changement de cap brutal au poste d’entraîneur, qui a conduit l’ASM à porter son choix sur Niko Kovac (48 ans), ex-milieu de terrain international croate, passé par l’Eintracht Francfort (2016-2018) et le Bayern Munich (2018-2019). « J’ai toujours entendu parler de Niko de manière positive, a confié le directeur sportif monégasque. Je ne l’avais encore jamais rencontré, mais nous avons tous les deux travaillé en Allemagne. Il est le candidat idéal, qui incarne parfaitement ce que représente le club aujourd’hui. »

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Je joue un football intensif. Cela nécessite d’être en bonne forme pour pouvoir le pratiquer

Déterminé à retrouver l’Europe rapidement – « J’ai choisi l’AS Monaco pour une raison simple : c’est un grand club, avec une grande histoire. Ces dernières saisons n’ont peut-être pas été à la hauteur mais notre but est de ramener l’AS Monaco au sommet de la Ligue 1. » – même si Oleg Petrov se montre désormais prudent en n’évoquant plus systématiquement la Ligue des champions, Niko Kovac n’a pas manqué d’afficher son ambition au cours de ce premier rendez-vous, qu’il a entamé dans un français presque parfait. « Bonjour. Je tenais à vous dire que je suis désolé, car je ne parle pas encore français, mais j’espère apprendre rapidement. » Preuve de son arrivée express sur le Rocher, le Croate n’a pas encore eu le temps de potasser les livres de grammaire de la langue de Molière, ce qui ne l’a pas empêché d’expliquer ses préceptes, entrevus durant trois saisons en Allemagne. « Tous les entraîneurs ont leur propre philosophie. Je vais observer les joueurs et ensuite on verra la meilleure tactique à mettre en place. Mon vécu en tant que joueur m’aide énormément en tant que coach aujourd’hui. J’ai eu la chance de connaitre de grands entraîneurs avec lesquels j’ai pu travailler et c’est de l’expérience que j’ai pu utiliser en tant qu’entraîneur et en tant que sélectionneur. Ce sont des outils dont je me sers, dans lesquels j’essaie de puiser le plus possible. Je joue un football intensif. Cela nécessite d’être en bonne forme pour pouvoir le pratiquer. J’ai eu l’occasion de faire beaucoup de préparations dans ma carrière et je sais qu’il est important d’être en bonne forme physiquement, mais aussi au point techniquement et tactiquement. » Un football de transition donc, plus orienté sur l’agressivité et le combat, une recette qui colle davantage à la perception de Paul Mitchell, à l’opposée de celle de Robert Moreno, axée sur la possession.

Un recrutement tourné vers la Bundesliga ?

Fin connaisseur de la Ligue 1 – « Bien sûr que je suivais le championnat français. Le football français est renommé, l’équipe nationale est deux fois championne du monde et beaucoup de grands joueurs sont passés par cette sélection et l’AS Monaco » – Niko Kovac s’est montré prudent quant aux questions relatives au mercato, même s’il a tenu à préciser qu’il n’avait aucun problème à travailler avec de jeunes joueurs, plutôt qu’avec des joueurs d’expérience aux CV reluisants. « L’important, c’est d’avoir un bon mix. L’AS Monaco est célèbre pour son centre de formation et son Academy, qui a sorti de nombreux grands joueurs. Les jeunes bossent bien et font travailler les plus anciens. Derrière, les prestations s’en ressentent, c’est vraiment une bonne chose. » Si le nouvel homme fort de l’ASM a expliqué qu’il avait encore besoin de temps « pour avoir une vue d’ensemble de l’effectif et des forces en présence », le recrutement monégasque pourrait rapidement s’intensifier. Et au vu de l’expertise allemande de Kovac et Mitchell, le mercato de l’AS Monaco pourrait bien prendre l’accent de la Bundesliga, un championnat qui regorge de talents qui pourraient venir renforcer le groupe monégasque cet été. Si certaines rumeurs, plus ou moins sérieuses, font déjà écho d’un intérêt de Monaco pour l’international allemand Mario Götze, libre depuis son départ du Borussia Dortmund, d’autres pistes estampillées Bundesliga devraient rapidement animer les gazettes dans les prochaine semaines. « Oleg et Paul m’ont dit qu’ils feront le nécessaire pour mettre à ma disposition une bonne équipe. Je les crois et c’est pour ça que je suis venu. Et je les remercie. Je remercie aussi Dmitri Rybolovlev. J’ai confiance en eux. Et je veux leur rendre cette confiance en atteignant les objectifs élevés qu’on a tenus. » Une confiance déjà réciproque, puisque l’AS Monaco a signé son nouvel entraîneur pour trois saisons, dont une en option. Peut-être, enfin, le signe d’un début de stabilité et de succès après quatre entraîneurs différents en dix-huit mois ? Réponse dans quelques semaines.