Faune marine : comment le corail des profondeurs s’adapte-t-il ?
Malgré les a priori, les coraux ne forment pas seulement des récifs coralliens peu profonds. Ils sont aussi présents dans des zones appelés mésophotiques. Zoom sur le fonctionnement de ces espèces des profondeurs.
Bien que la lumière nécessaire au développement des coraux en surface s’atténue avec la profondeur, certaines familles de coraux symbiotiques – qui contiennent trois fois plus de matière organique végétale que de matière organique animale– peuvent se développer jusqu’à 150 mètres. Ces coraux dits mésophotiques se sont adaptés pour capter différemment l’énergie lumineuse. Aussi fascinantes qu’infiniment riches, ces espèces ont un squelette flexible ressemblant à des arbres et forment de grandes « forêts » qui abritent de nombreux autres animaux.
Des techniques d’exploration limitées
Autrefois, il était difficile d’explorer ces forêts profondes, toutefois grâce aux sous-marins et à la plongée en grande profondeur, les études sont plus facilement réalisables. D’ailleurs, dans un souci de compréhension de la biologie des coraux noirs et plus particulièrement de l’espèce Antipathella subpinnata – un des coraux formant les forêts de la zone mésophotique de la mer Méditerranée – le Centre Scientifique de Monaco et l’Université de Gênes ont uni leurs forces. Les principaux objectifs ? Étudier la nutrition et le rôle des organismes microbiens dans la santé de ce corail.
La flexibilité : l’attrait principal du corail des profondeurs
Cette quête technique et physiologique, dont les résultats sont publiés sur le site du Centre Scientifique de Monaco, a donné lieu à plusieurs résultats. D’abord, il apparaît que Antipathella subpinnata peut ajuster son microbiote – ensemble des micro-organismes vivant dans son écosystème –pour s’adapter aux conditions locales dominantes. Afin d’y parvenir, le corail sélectionne les partenaires les plus bénéfiques au vu des circonstances, tout en conservant les principales fonctions du microbiote. Une flexibilité susceptible d’expliquer la large distribution de ce corail noir dans la zone mésophotique de la Méditerranée.