Enquête

Parfumeurs et producteurs d’arômes, des destins différents face à la crise

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Robertet

Alors que les producteurs de parfum sont frappés par les conséquences de la crise sanitaire autour de la Covid-19, les producteurs d’arômes tirent quant à eux leur épingle du jeu. Explications.

Ils ont été durant des mois parmi les oubliés du Plan de soutien au secteur touristique du gouvernement français. Les parfumeurs de Grasse ont attendu le mois de novembre et l’intervention de David Lisnard, président du Comité Régional du Tourisme Côte d’Azur, et de Jérôme Viaud, maire de Grasse, pour intégrer ce plan de relance, considérées désormais comme des entreprises touristiques de « savoir-faire. » Des entreprises du patrimoine vivant, qui jusqu’alors, étaient exclues des mesures de sauvegarde de l’emploi mises en place par l’Etat français pour lutter contre les conséquences de la pandémie de Covid-19. 

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Les producteurs de parfum lourdement impactés

Pourtant, les fabricants de parfum grassois subissent depuis près d’un an désormais les effets de cette crise sanitaire. 70% de leur chiffre d’affaire est assuré par les ventes de parfum à la clientèle étrangère. Une clientèle au fort pouvoir d’achat et absente durant toute l’année 2020, entre confinements et interdictions de voyager.

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Autre cause, même effet : la fermeture des duty free dans des aéroports vidés de leurs voyageurs. Julien Maubert est directeur de la division matière première chez Robertet, l’un des grands noms de l’industrie : « Au-delà du marché français en parfumerie qui souffre, vous avez un marché en travel retail qui a été à l’arrêt et qui a du mal à repartir, dû à la chute du nombre de voyages personnels et professionnels. »

Les producteurs d’arômes préservés par les grandes surfaces

Mais dans le domaine des fabricants d’arômes, tout le monde n’a pas été impacté de la même manière par la crise. Alors que la maison Robertet enregistrait une baisse de 4% de leur chiffre d’affaire à fin juin 2020 sur les six premiers mois de l’année, Julien Maubert confirme qu’« il y a des disparités selon les activités, ce qui permet de limiter la casse. »

Tout ce qui contient un arôme se maintient 

En effet, alors que la parfumerie fine est frappée de plein fouet, les fabricants de produis d’hygiène, d’entretien de la maison, les producteurs d’arômes alimentaires ont quant à eux profité du maintien de l’ouverture des magasins de première nécessité. Julien Maubert le résume ainsi : « Tout ce qui contient un arôme se maintient. »

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Conséquence : les 900 employés de la maison Robertet à Grasse, dont la moitié en production, ont pu poursuivre la fabrication, aucune fermeture n’ayant été appliquée, et le télétravail a été instauré pour les salariés administratifs. Pour Julien Maubert, « c’est globalement une industrie résiliente. Nous enregistrons une perte de chiffre d’affaire mais on ne se plaint pas. On fait parti des chanceux qui arrivent à passer cette crise dans de bonnes conditions. » 

Un secteur résilient qui s’adapte

Une industrie qui a également su s’adapter. « Nous avons été très proactifs pour la fourniture de gel et de solution hydroalcoolique, et ce grâce à une dérogation de la part de l’état français » explique Philippe Massé, président de PRODAROM, syndicat national des produits aromatiques, basé à Grasse. Le chiffre d’affaire des professionnels représentés par PRODAROM a ainsi baissé de 2,5% sur les neuf premiers mois de l’année 2020. Philippe Massé regrette l’absence des étudiants étrangers à cause des confinements. Et pourtant, l’association a su s’adapter avec des cours en visioconférence.

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