Quartiers : la Place d’Armes, l’art de vivre à la monégasque
La Place d’Armes est un joyau qui a traversé les époques, en plein cœur de la Principauté. Fierté des Monégasques, la place se révèle être un berceau communautaire, où se mêlent pâtes à l’italienne, socca et barbagiuans. Après la Place Joséphine Baker le mois dernier, Monaco Tribune poursuit sa série dédiée aux quartiers monégasques du côté de La Condamine.
S’il y a bien un endroit pour symboliser la vie monégasque, c’est celui-ci. Lieu incontournable de ce côté de la ville, la Place d’Armes, au sein de la Condamine, est chérie de ses habitués et fascine ses visiteurs. Son caractère provençal et ses prix abordables sont à l’opposé du Monaco de Monte-Carlo.
« C’est le seul endroit de Monaco où on parle encore français voire un tout petit peu le monégasque », se réjouit une utilisatrice sur Facebook en commentaire de notre micro-trottoir sur le quartier de la Condamine. Un sentiment confirmé par des habituées sur place. « J’adore cet endroit, c’est tout simplement authentique« , nous confie une cliente de la halle marchande, à l’heure du déjeuner. Son conjoint renchérit : « c’est bon [la nourriture], et c’est beau. »
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De nos jours, la Place d’Armes est connue principalement pour son marché, installé depuis 1880. Fruits et légumes le matin, barbagiuans et afterworks le soir, la place est centrale pour le mode de vie monégasque : le Marché de la Condamine, les restaurants dans la halle, les grandes terrasses des établissements sous les arcades, l’aire de jeux pour enfants et… un sapin de Noël.
Si centrale que, le 22 novembre prochain, la ville s’illuminera depuis la place du marché de la Condamine, point de départ des fêtes de fin d’année.
Un parking sur la place
Dans le langage populaire, la « Place d’Armes » désignait le « lieu de rassemblement d’une petite troupe et un espace central accueillant les cérémonies importantes de la vie militaire. » Des traits que l’on retrouve sur cette place, notamment avec le commissariat de police.
Le quartier de la Condamine s’est urbanisé progressivement à partir du XXe siècle, puis a été désigné comme l’une des trois communes de la Principauté dans la Constitution monégasque de 1911. Avant cela, les alentours étaient verdoyants, la place était jonchée de jardins et servait d’articulation entre le Rocher, la route de la Turbie et la route de Nice.
La place a gardé cette fonction d’espace de transition dans les années suivantes : elle abritait un arrêt de tramway et un arrêt d’autobus. De plus, un parking longeait la façade du côté des arcades.
Une place chaleureuse
La Condamine, ou « condominium » en latin, à savoir le « domaine commun », reste marquée par cet esprit communautaire. Autrefois, les gens passaient acheter leur tabac au kiosque ou prendre le tramway. Aujourd’hui, ils viennent déjeuner ou prendre le café.
Malgré les transformations que la Place d’Armes a subies au fil du temps, l’essence même de ce lieu où les gens peuvent se retrouver a, lui, bel et bien perduré.