Portrait

Éric Gorjux, directeur et véritable « couteau suisse » du Café de Paris

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Romain Boisaubert/Monaco Tribune

Nommé directeur du Café de Paris en début d’année pour succéder à Stefano Brancato, en poste depuis vingt-six ans, Éric Gorjux s’attaque au plus grand défi de sa vie. Mais ce n’est pas pour déplaire à ce passionné au CV riche, qui connaît les établissements de la Principauté comme sa poche.

Il est tout de suite tombé sous le charme. « Je venais de débarquer à Monaco et mon père m’a amené boire un café sur la terrasse du Café de Paris, raconte Éric Gorjux, sourire en coin au moment de se rappeler de cette première rencontre avec l’établissement de la Société des Bains de Mer. Ce jour-là, je me suis dit waouh, quel endroit sublime. »

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Trente ans après, voilà Éric Gorjux à la tête du Café de Paris. Une véritable fierté pour celui qui a débarqué sur la Côte d’Azur depuis sa Corse natale à l’âge de vingt-deux ans. « Je suis né à Nice, mais j’ai grandi en Corse. J’ai fait toute ma scolarité là-bas, où une partie de ma famille est toujours. »

Une ascension phénoménale

Quitter l’Île de Beauté n’a pas été simple. Mais à Cannes, où il est arrivé au début des années 1990, puis à Monaco, quelques années plus tard, Éric Gorjux s’est rapidement fait un CV, aujourd’hui impressionnant.

J’ai fait beaucoup de belles ouvertures, j’en suis fier

Éric Gorjux

« J’ai commencé par réaliser quelques extras au Monte Carlo Bar, explique-t-il. À côté de ça, je faisais aussi le DJ. Cela m’a permis de connaître pas mal de monde sur Monaco. » Pendant plus de dix ans, le Niçois écume tous les établissements de la Principauté, du Zebra Square (aujourd’hui Zelo’s Monaco) au Tip Top, en passant par le Thirty-Nine Monte-Carlo. Serveur, chef de rang, assistant maître d’hôtel… Éric Gorjux enfile tous les costumes.

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Jusqu’à hisser les voiles, direction la capitale. « Je suis parti sur Paris au milieu des années 2000 pour rejoindre le groupe Frères Blanc, qui gère les quatorze plus grandes brasseries de Paris. » Une aventure de deux ans, « très formatrice », avant un retour sur les bords de la Méditerranée, au sein du Dalton Group.

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Le nouveau Café de Paris sera inauguré à l’été 2023/ © Perrot & Richard Architectes/Alexandre Giraldi

« L’appel du Sud était trop grand, sourit ce passionné de kitesurf, qui ne manque pas de se rendre dans la baie de Hyères quand le vent souffle et que son agenda lui permet. J’ai fait un an à Cannes, avant de postuler à nouveau à Monaco. »

La SBM dans la peau

Cette fois, l’aventure monégasque et belle et bien lancée. Et la carrière d’Éric Gorjux va prendre un tournant majeur. « J’ai postulé au Maya Bay, au moment de son ouverture, en 2007. Une expérience formidable. »

L’objectif est de faire revenir les locaux et les Monégasques au sein de l’établissement

Éric Gorjux

Un passage remarqué qui le fait entrer à la SBM, à l’occasion de l’ouverture du Buddha Bar. Un succès immense. « Mais pour des raisons familiales, j’ai préféré arrêter après quatre belles années, confie-t-il. J’ai ensuite travaillé pour une family office pendant deux ans. »

Véritable « couteau suisse », Éric Gorjux ressent un certain manque. L’opportunité de remettre le Rampoldi Monte-Carlo sur les bons rails est trop grande. « J’ai fait beaucoup de belles ouvertures, lance-t-il. J’en suis fier. »

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Après le Rampoldi, Éric Gorjux se voit proposer l’ouverture du restaurant COYA Monte-Carlo. Encore un succès énorme. « Cette ouverture a été fantastique. Les listes d’attente étaient immenses. » Au détour d’une conversation, le fan d’automobile se voit proposer le rôle de directeur du Café de Paris pour prendre la suite de Stefano Brancato. L’émotion est palpable. Trente ans après ce premier café sur la place du Casino, Éric Gorjux voit son rêve se concrétiser.

« Je n’ai pas hésité une seule seconde ! » Un défi important l’attend désormais. Celui de faire du Café de Paris « The place to be ». « L’objectif est de faire revenir les locaux et les Monégasques au sein de l’établissement. Avec la concurrence, l’affluence s’est un peu étiolée. » Mais nul doute qu’avec le savoir-faire d’Éric Gorjux, le nouveau Café de Paris s’apprête à offrir la meilleure expérience possible à ses futurs clients.