Interview

Les Sites Grimaldi #1 : La Turbie, une histoire qui a de la hauteur

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Mairie de La Turbie

Le premier article de notre série consacrée aux Sites Grimaldi se concentrera sur cette commune, qui entretient des liens étroits avec la Principauté depuis plusieurs siècles.

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Jean-Jacques Raffaele – © Mairie de La Turbie

En tant que commune limitrophe qui surplombe les terres monégasques, La Turbie partage naturellement des liens étroits avec Monaco. Mais la proximité de la commune avec la Principauté ne se limite pas au partage d’une frontière. Toutes deux sont liées par une histoire très ancienne, que nous raconte le maire de La Turbie, Jean-Jacques Raffaele.

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« C’est une histoire qui a commencé lorsque la population turbiasque a reçu le Prince Florestan Ier, en 1853, explique-t-il. Se sont succédé ensuite un certain nombre de visites de Princes, comme Charles III en 1860, reçu par le curé, qui lui a fait visiter l’église Saint-Michel. En 1914, le Prince Albert Ier a été accueilli par le maire de l’époque. Le Prince s’intéressait alors à la restauration du Trophée d’Auguste, et il a offert l’horloge de l’ancienne mairie. Le Rondo a d’ailleurs été nommé Prince Albert Ier, à l’issue de cette visite. »

Des liens qui ne se sont jamais rompus depuis : en 1950, le Prince Rainier III s’est vu conférer la citoyenneté d’honneur à La Turbie. Un Rondo, inauguré en 2007 par le Prince Albert II, porte aujourd’hui son nom. Enfin, en 2017, le Prince Souverain était également présent pour l’inauguration de la piscine municipale Princesse Charlène.

« On a une histoire riche, depuis très, très longtemps », souligne Jean-Jacques Raffaele, qui nous rappelle également que cette histoire commune comporte quelques anecdotes. « Aujourd’hui on peut en rire, mais il y a eu de nombreuses querelles des frontières, sur sept siècles, entre Monaco et la commune, puisque La Turbie s’étendait jusqu’à la mer à l’époque. Ce n’est qu’en 1760 que les limites ont été définies », détaille-t-il.

Aujourd’hui, les querelles sont oubliées. En témoignent les lieux emblématiques qui attestent de l’héritage commun entre La Turbie et la Principauté. Pour le maire, difficile de n’en choisir qu’un même si, à ses yeux, le point le plus marquant reste le Cours Albert Ier, en hommage au Prince Explorateur et à ce qu’il a apporté à la commune.

« Pour voir l’avenir, il faut regarder le passé »

La Turbie a par la suite pu compter sur la Principauté à plusieurs reprises pour financer quelques infrastructures, à l’instar de la piscine municipale Princesse Charlène, du centre de performance de l’AS Monaco, du stade municipal, du nouveau stand de tir ou encore de la prochaine bretelle de sortie de Beausoleil. « La liste est longue, j’en oublie certainement, mais ce sont de gros investissements », souligne l’édile, qui précise que d’autres projets sont en cours d’étude. « Des projets d’importance, dans lesquels il y a un lien fort avec la Principauté », ajoute-t-il.

Liens historiques, culturels, économiques… Pour Jean-Jacques Raffaele, le réseau des Sites Grimaldi consolide les relations entre La Turbie et Monaco, mais aussi avec les autres communes, en France comme à l’étranger.

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« Je pense que ce réseau de sites manquait, pour retracer l’histoire entre La Turbie et Monaco, mais aussi entre la Principauté et d’autres communes. Il fallait démontrer que les liens du passé et les liens pour l’avenir que nous partageons sont vitaux, mais aussi attester des valeurs que nous partageons avec la Principauté. On dit toujours que pour voir l’avenir, il faut regarder le passé », confie le maire.

Grâce à ce réseau, La Turbie a pu tisser des liens avec les communes limitrophes, bien sûr, mais aussi avec des communes plus éloignées, comme Mur-de-Barrez, en Aveyron. « On a pu échanger avec le club cycliste et proposer une randonnée qui va de l’Aveyron jusqu’à la Place du Palais. On voit la portée de ces relations avec la fête des Sites Grimaldi : petit à petit les liens se tissent et les choses se mettent en place. On espère créer des liens forts entre communes, pour que l’on puisse progressivement organiser des actions avec la Principauté », conclut-il.


Bon à savoir :

La Grande Corniche, qui passe à La Turbie est restée longtemps la seule voie pour se rendre en Principauté, jusqu’à l’arrivée du chemin de fer en 1868 et de la route du bord de mer en 1883. Avec la formidable expansion économique de la région, sont nées les communes de Beausoleil, en 1904, et de Cap-d’Ail, en 1908, issues du territoire de La Turbie.