Pour le Prince Albert II, « la COP27 a été pour l’essentiel une déception » mais « d’autres formes d’action demeurent possibles »
La Fondation du Prince a relayé les propos du Souverain, qui appelle à multiplier les actions, à échelles locale comme internationale.
C’est dans une tribune publiée le 16 décembre dernier par l’agence de presse espagnole Efe Verde que le Prince Souverain a fait part de ses inquiétudes face à l’inaction des Etats dans la lutte contre le changement climatique. Des inquiétudes formulées alors que la COP15 de la Convention sur la Diversité Biologique se tenait à Montréal du 7 au 19 décembre.
« Il y a fort à craindre que la COP15 n’aboutisse à une déception similaire [à celle de la COP27] », a déclaré le Souverain. Le Prince Albert II déplore en effet que la COP27 de Charm el-Cheikh, malgré quelques avancées, n’ait « permis aucun progrès dans ce qui est l’enjeu premier de la préservation du climat : en finir avec les énergies fossiles. »
Très impliqué, par le biais de sa Fondation, dans la protection de l’environnement, le Prince Albert II regrette qu’ « alors même que la biodiversité mondiale fait face à une crise sans précédent, avec la perspective d’une sixième vague d’extinction des espèces, l’humanité ne [parvienne] toujours pas à se mobiliser autour d’un enjeu dont beaucoup ne mesurent pas l’extrême gravité. (..) Une fois de plus, l’anthropocentrisme nous conduit à négliger le sort de millions d’espèces qui risquent de disparaître. »
Rappelant les liens étroits entre biodiversité et climat, ainsi que l’extrême importance de protéger toutes les espèces si l’on veut garantir l’avenir de l’humanité, le Prince Albert II appelle à l’action : « face à cette situation, le pire serait de renoncer. Car si des accords multilatéraux ambitieux sont nécessaires, ceux-ci ne font pas tout. Surtout, en l’absence d’engagement suffisant de la communauté internationale, d’autres formes d’action demeurent possibles, en s’appuyant notamment sur le dynamisme des acteurs privés, sur la mobilisation des sociétés civiles et sur l’intelligence de la communauté scientifique. »
Et effectivement, le Prince n’a jamais renoncé. Le Souverain rappelle que le phoque moine, le thon rouge de Méditerranée et le tigre de l’Amour, des espèces en danger d’extinction, ont pu être sauvés grâce à « une action conjuguée des ONG, des scientifiques, des acteurs économiques et de quelques États déterminés », dont Monaco.
« C’est la raison pour laquelle la Principauté de Monaco a décidé d’accompagner le travail indispensable de l’UICN [Union internationale pour la conservation de la nature, ndlr], par un partenariat multi-annuel entre le Gouvernement monégasque, ma Fondation et l’UICN, afin d’en soutenir le programme emblématique de « Liste rouge ». Depuis près de soixante ans, cet inventaire régulièrement mis à jour offre à tous, décideurs, acteurs environnementaux et grand public, un diagnostic précis de l’état des lieux de la conservation des espèces animales et végétales », poursuit le Prince, qui précise que la dernière édition, datée du 9 décembre, a mis à jour le déclin de nombreuses espèces marines, principalement lié à l’activité humaine.
Pour clore son propos, le Souverain appelle à multiplier les actions, y compris à échelle locale, voire très locale. Avec un objectif, fixé par la communauté scientifique : placer sous protection 30% des zones terrestres et marines d’ici 2030. « Chacun peut agir, à son échelle, avec ses moyens, pour que nous inventions ensemble une manière de réconcilier l’humanité et la nature », insiste le Prince.