Comment l’Association des Parents d’Elèves de Monaco parvient-elle a faire entendre ses idées ?
Raffaella Olivieri, Présidente de l’APEM, a répondu à nos questions.
Depuis le 13 octobre 2022, Raffaella Olivieri est à la tête de l’Association des Parents d’élèves de Monaco. Dans cette interview, Monaco Tribune fait le point sur le rôle, les objectifs et les défis de l’APEM, qui fait du bien-être des enfants une priorité.
Pouvez-vous rappeler les missions de l’APEM ?
L’APEM a comme mission principale d’être le lien entre les parents et la direction des écoles, et entre les parents et les autorités de la Principauté de Monaco. Notre objectif est de contribuer au bien-être des élèves.
Pouvez-vous retracer brièvement l’histoire de l’association ?
L’association a été créée le 4 février 1965. À l’origine, les membres étaient majoritairement des papas, les réunions avaient lieu le soir, après le travail. Plus tard, les mamans sont devenues plus nombreuses. Aujourd’hui, nous avons une grande majorité de mamans, mais les papas présents sont très investis. L’association a organisé beaucoup d’évènements : kermesses, tombolas, le gala des 40 ans, bals de collégiens et de lycéens, vide-greniers ou encore le Forum de Séjours Linguistiques de Monaco.
Comment est structurée l’APEM ?
L’APEM est ouverte aux parents des élèves scolarisés à Monaco. Chaque école – publique ou privée sous contrat – dispose d’une section ayant des contacts privilégiés avec la direction. Tous les représentants sont élus et bénévoles. Un bureau central constitué de bénévoles élus permet d’assurer la coordination entre les différentes sections et gère les contacts avec les autorités. Ces dernières années, le nombre de bénévoles augmente et aujourd’hui nous pouvons compter 86 membres actifs. Compte tenu de la variété des sujets à traiter et de leur complexité, une secrétaire à mi-temps assure une permanence dans nos locaux à Fontvieille et gère le secrétariat.
Comment fonctionne l’APEM ?
L’APEM est composée d’un Bureau Central et des 12 bureaux des sections de chaque école de la Principauté, publiques et privées. Nous avons plusieurs réunions tout au long de l’année pour être à l’écoute du ressenti des parents.
Combien comptez-vous d’adhérents ?
Le nombre s’accroît chaque année, nous pouvons compter environ 900 familles adhérentes. Les parents adhèrent plus volontiers lorsque leurs enfants sont en classe primaire ou maternelle.
Comment les mobilisez-vous ? Et comment mobilisez-vous les bénévoles ?
Les bénévoles se réunissent autour d’un thème, dans des commissions, qu’ils ont choisi, telles que la commission environnement ou la commission des enfants à besoins particuliers. Les réunions sont l’occasion d’échanger autour de ce thème et de dégager des idées ou des propositions d’action. Les bénévoles se réunissent également par section d’école pour organiser des actions pour les enfants, tels que des goûters de Noël ou des bals de fin d’année.
Quelles sont vos missions en tant que Présidente ?
Je suis au service de l’Association pour représenter au mieux les parents auprès des différentes autorités et trouver un dialogue toujours constructif pour le bien-être des enfants et leur épanouissement.
Que faisiez-vous avant de prendre ce poste ?
Je fais partie de l’APEM depuis 18 ans, j’était secrétaire générale de section de l’École des Carmes, de l’École de Saint Charles, de l’Institution François d’Assise-Nicolas Barré ainsi que trésorière et Vice-Présidente.
Y a-t-il un projet au sein de l’association qui vous tient particulièrement à coeur ?
Mon objectif est le bien-être des enfants et je soutiens donc tous les projets qui vont dans ce sens. Je privilégie un dialogue constructif pour réussir à apporter des réponses aux parents qui nous sollicitent. Plusieurs projets me tiennent à cœur, comme la réalisation de notre manifestation phare, Le Forum des Séjours Linguistiques à l’Étranger de Monaco, et l’avancement du travail de la commission des enfants à besoins particuliers.
Par quels biais portez-vous la voix des parents auprès des autorités scolaires de chaque école ainsi qu’auprès des autorités gouvernementales ?
Nous sollicitons des rencontres auprès des autorités chaque fois qu’il y a des sujets à aborder et l’accueil des autorités est toujours bienveillant. Bien sûr, lorsque des problèmes sont remontés par des parents, nous garantissons l’anonymat des enfants, d’ailleurs les problèmes concernent en général plusieurs enfants. Nous privilégions la recherche de solutions de proximité avec les Directeurs d’écoles. Lorsque les sujets sont plus importants, nous avons également un dialogue avec le Gouvernement et la Direction de l’Education Nationale, le Conseil national et l’Archevêque pour l’enseignement privé.
Quel a été le rôle de l’APEM pendant la crise sanitaire ?
Durant la crise sanitaire, l’APEM a continué à remplir sa mission de lien entre les parents et les autorités : en faisant remonter les difficultés, les questions, voire les angoisses des parents et des enfants, les problèmes liés à l’enseignement à distance et, pour les plus petits, l’absence de contact journalier avec leur maitresse.
Quels sont les défis à venir selon vous ?
Notre défi permanent est le bien-être des enfants, leur sérénité, leur réussite, leur épanouissement. Nous avons également un défi financier car si le nombre d’adhérents augmente, les dons diminuent et l’équilibre financier est précaire.
L’APEM organise des événements, quels sont les prochains sur le calendrier ?
L’évènement phare est Le Forum de Séjours Linguistiques de Monaco qui permet de mettre en relation les enfants et leurs familles avec des organismes qui permettent de découvrir ou perfectionner une des six langues enseignées dans la Principauté. Il est prévu le mercredi 11 janvier 2023 à l’Espace Léo Ferré. Nous aimerions aussi tenir une ou deux conférences sur des thèmes liés aux enfants mais nous n’avons pas encore les dates.
Quels sont les changements concrets impulsés par l’association ?
Les évolutions ont été au niveau de l’écoute de l’avis des parents par les autorités, en particulier pendant la crise sanitaire. Nous avons démontré être un lien important en nous faisant le porte-parole des familles dans leur diversité. Les changements sont mis en place par les autorités responsables, notre contribution est d’apporter la voix des familles. Cette voix a été souvent entendue. Par exemple, il n’y a plus de « 0 » à un contrôle lorsqu’un élève est absent une journée et n’a pas été voir un médecin, mais un rattrapage du contrôle ; l’enseignement du chinois à l’école ; l’amélioration des dispositifs mis en place pour les enfants à besoins particuliers (enfants dyslexiques, dyspraxiques, ayant un trouble du déficit de l’attention …).