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Récit

Connaissez-vous les légendes autour de Monaco ?

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La Famille Princière embrase la barque pendant les célébrations de la Sainte Dévote. ©Direction de la Communication / Manuel Vitali

À l’occasion des célébrations de la Sainte Dévote, Monaco Tribune vous conte trois histoires qui entourent la Principauté.

La légende de la Sainte Dévote

Cette semaine, la Principauté célèbre la Sainte Dévote. « La légende de la Sainte Dévote » est au cœur de l’histoire de Monaco, relatant la vie de Dévota, jeune chrétienne martyrisée dont le corps est arrivé à Monaco (qui ne s’appelait pas encore Monaco) dans une barque.

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© Direction de la Communication / Manuel Vitali

Depuis 1874, la tradition est perpétuée chaque année : une barque, sur son bûcher, est brûlée en présence du Souverain et de la Famille Princière. Ce jeudi soir, la Princesse Charlène, la Princesse Gabriella et le Prince Héréditaire Jacques ont tous les trois embrasé la barque, sous les yeux de plusieurs centaines de personnes, dont de nombreuses personnalités monégasques. Un instant solennel, bercé par la chaleur du bûcher et les chants corses.

© Direction de la Communication / Manuel Vitali

Alors que la barque finissait de se consumer, un spectacle de drones a clôturé la soirée. Une nouveauté, organisée par la Mairie de Monaco, venue ajouter une dernière touche de magie en racontant l’histoire de Sainte Dévote, au-dessus du Palais Princier.

Vertu et Fortune à Monte-Carlo

Cette légende est extraite de l’ouvrage Nice et Monaco à travers les âges, Chroniques et Légendes, paru en 1884 et écrit par Alexandre Lacoste, avocat, professeur et homme politique canadien.

Il était un temps où le Prince de Monaco était très malheureux, car la Principauté était une terre aride et ses sujets connaissaient la misère. Un jour, alors qu’il se promenait, le Prince aperçut le corps inanimé d’une jeune femme. Elle avait les yeux bandés, les pieds liés et était vêtue comme les déesses et les matrones de l’Antiquité Grecque. Il la fit transporter jusqu’à la plus belle chambre du Palais et lui fit prodiguer des soins.

La nuit suivante, la femme se redressa et dit au Prince : « Prince, je suis la Fortune. Touchée de tes maux, je veux essayer de les réparer. Il ne m’est pourtant pas permis de te rendre immédiatement heureux en accordant la prospérité à tes sujets (…) tout ce que je puis pour toi, c’est de te laisser un talisman qui, si tu sais t’en servir, procurera un jour à ton petit État la richesse en y créant l’industrie. » Elle lui laissa une simple roue et disparut.

Les jours passèrent et le sort des Monégasques restait le même. Un beau matin, un brocanteur passa à Monaco et fut reçu par le Prince. Après de multiples négociations, l’intérêt du brocanteur s’arrêta sur la roue qu’avait laissée la Fortune. Il proposa alors au Prince de lui donner une rente annuelle qui assurerait prospérité à Monaco, en échange de la roue. Le Prince accepta.

Le brocanteur était en fait un dieu : Plutus. D’un coup de baguette, il dressa un magnifique palais et ses superbes jardins. Grâce à la Vertu et à l’Industrie, la prospérité revint à Monaco et le commerce porta ses fruits. La roue de la Fortune avait fonctionné.

La Chèvre d’or

Connaissez-vous L’Hôtel Château de la Chèvre d’Or ? C’est un excellent restaurant gastronomique situé à Eze. Mais saviez-vous que son nom tient pour origine une légende provençale, non loin de Monaco ?

Pour comprendre l’origine de la Chèvre d’or, il est important de s’immerger dans l’histoire provençale. Les raids sarrasins se déroulent de 730 à 973 en Provence. Les Maures arrivent de l’Espagne et continuent de remonter vers le nord. Ils s’y établissent et pillent de nombreux endroits, récoltant d’importants butins.

Château de la Chèvre d’Or © Wikipédia

Sous la pression du Roi de Provence Conrad III, quelques sarrasins prennent peur et songent à cacher leurs trésors. L’un d’entre eux, Abdelraman, cache son butin dans une peau de chèvre qu’il veut dissimuler dans les grottes du Val-d’Enfer, situées dans les Alpilles.

Arrivé sur place, le sarrasin est guidé par une chèvre jusqu’à la Taven, une sorcière, qui lui lance alors un défi particulier. S’il arrive à vaincre un monstre, il pourra cacher son trésor dans les grottes, comme bon lui semble. Abdelraman, avide d’argent et de richesse, accepte. Après deux jours et deux nuits d’affrontement, le sarrasin son adversaire meurent tous les deux.

Quelques temps après, les acolytes d’Abdelraman voient une chèvre d’or, des cornes jusqu’aux pattes, sortir de la grotte. Cette chèvre est désormais la gardienne du trésor des Maures du Fraxinet. Certains disent qu’il est possible de l’apercevoir, gambadant sur les crêtes de la montagne, laissant des fils d’or sur son chemin…