Des surveillants violemment pris à partie par un détenu de la prison de Monaco
Ce Lituanien, incarcéré depuis deux ans, a été présenté devant le tribunal correctionnel menotté et escorté de plusieurs policiers.
Cheveux longs ondulés, barbe et lunettes, ce grand gaillard au style atypique ne passe pas inaperçu, ni dans le box, ni à la maison d’arrêt où, comme l’indique le Président, « il cause des incidents très régulièrement ». Une centaine depuis son incarcération, apprendra-t-on plus tard, ce qui lui aura valu la cellule d’isolement.
Le 15 octobre dernier, cet homme condamné à 41 mois de prison pour avoir volé des coffres-forts dans des immeubles de la Principauté, a agressé sauvagement deux surveillants pénitentiaires.
La vidéo projetée à l’audience
Les images de vidéosurveillance sont projetées à l’audience mardi 10 janvier dernier. On y voit les deux agents s’approcher de la cellule du détenu pour l’emmener en promenade. Problème : l’homme est torse nu et refuse de remettre correctement le tee-shirt qu’il porte au niveau de la tête.
Il est rappelé à l’ordre – car se balader de la sorte est évidemment interdit par le règlement – mais la situation se tend un peu plus quand les deux hommes procèdent à la palpation habituelle de sécurité.
Alors qu’un des deux employés de la prison pose ses mains au niveau des épaules du détenu, ce dernier se retourne brusquement et lui crache au visage. Quelques secondes plus tard, il réitère son geste contre le deuxième surveillant, et lui assène de surcroit, un coup de poing au niveau du visage.
Harcèlement en prison ?
Pour sa défense, le prévenu évoque une situation malsaine, où il serait « harcelé par la direction. » Il a déclaré avoir été « battu et torturé » auprès d’un médecin, or, « aucune trace n’a été retrouvée sur son corps », précise le Président. Le ton monte, celui qui se présente en victime rappelle qu’il « travaillait en Lituanie », pour justifier de son honnêteté.
Légèrement agacé, le Procureur se lève : « Qui subit le harcèlement ? On le voit sur la vidéo, les agents ne sont pas sadiques, et les incidents le concernant sont nombreux. Il rend le quotidien en détention impossible. Un exemple parmi tant d’autres : il enferme les autres détenus dans la salle de sport. Mais le plus incroyable, c’est qu’il a exigé un interprète franco-lituanien – ce qui n’est pas simple à trouver – alors que le jour de l’audience, il parle un anglais quasi parfait», ajoute le Ministère public, qui requiert trois mois de prison ferme.
Le tribunal a suivi sa réquisition, et le quadragénaire quitte la salle direction la maison d’arrêt dans laquelle son séjour se voit quelque peu prolongé.