En possession de 15 000 euros en cash à Monte-Carlo, un Ukrainien soupçonné de blanchiment devant la justice
Au-delà de 10 000 euros en espèces, toute personne entrant ou sortant du territoire de la Principauté est tenue de déclarer la somme à la Sûreté Publique, chose que cet homme semblait ignorer.
Comme beaucoup d’autres, il a quitté son pays au début de la guerre… Depuis, cet Ukrainien sans emploi est hébergé grâce à un ami à Beausoleil, et vit de ses économies. Une situation qui peut paraitre précaire, pourtant, le 9 décembre dernier, ce trentenaire a été retrouvé avec plus de 15 000 euros sur lui, dans un but plutôt étonnant.
À 10 heures, Place du Casino, l’attention de la police est attirée par une Mercedes immatriculée en Ukraine. À l’intérieur, un sac Louis Vuitton rempli de cash. S’il n’est pas interdit de posséder des sommes importantes en liquide à Monaco, la loi exige qu’au-delà de 10 000 euros, une déclaration soit établie à la Sûreté Publique. Une manière pour la Principauté de lutter contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la corruption.
En garde à vue, l’homme explique qu’il s’apprêtait à offrir un cadeau à son épouse dans la boutique Cartier. Un discours qu’il va maintenir face au Tribunal correctionnel de Monaco mardi 14 février dernier. « 15 000 euros pour un bijou, c’est beau, surtout quand on prétend vivre de ses économies », lance le Président. « Cet argent vient d’une dotation de ma mère à la suite d’une vente, et je ne voulais pas dépenser l’intégralité, juste une partie », répond, à l’aide d’un interprète, le prévenu aux casiers français et monégasque vierges.
Pour le Procureur, « la question de blanchiment colore le dossier » et les incohérences sont nombreuses. Le Parquet demande alors la confiscation de 5000 euros ou une amende à la même hauteur, qui correspond au montant dépassant les 10 000 euros. « Je n’étais pas malintentionné, ajoute le prévenu. Aujourd’hui, je m’inquiète pour mon casier, j’ai peur que cette affaire m’empêche de m’insérer. » En effet, ce dernier avait indiqué au cours de l’audience vouloir s’installer à Monaco pour y créer une société.
Après en avoir délibéré, le Tribunal le condamne à une amende de 1 000 euros. Un soulagement pour cet homme qui quitte la barre en remerciant les magistrats.