Portrait

Fédération Monégasque de Tennis : Lenny Petit, grand est le talent

Lenny Petit
© Romain Boisaubert/Monaco Tribune

Si Monaco brille en Coupe Davis autour d’une génération portée par Lucas Catarina, Valentin Vacherot, Hugo Nys et Romain Arneodo, la relève est déjà assurée derrière avec un certain Lenny Petit (14 ans). Portrait.

En ce jeudi après-midi ensoleillé, des rafales de vent frappent la Principauté. Le fond de l’air est glacial. Au Monte-Carlo Country Club, sur les courts en dur situés tout au fond du club, à l’abri des regards, Lenny Petit s’agace.

Publicité

Au milieu des rayons du soleil qui gorgent le terrain, le jeune tennisman de la Fédération Monégasque de Tennis voit la trajectoire de certaines de ses balles déviées par le vent.

Lenny est un joueur au jeu complet, qui s’appuie sur sa puissance. Il travaille de plus en plus pour aller vers l’avant et dicter l’échange

Guillaume Couillard

« Il n’accepte pas la moindre erreur, c’est son principal trait de caractère, sourit Guillaume Couillard, entraîneur de la sélection monégasque, qui a pris progressivement le jeune talent sous son aile depuis trois ans. Mais c’est aussi sa force. Sur un terrain, Lenny ne lâche jamais rien. »

Son père a défendu les couleurs de Monaco

À quelques jours de s’envoler pour Singapour, le premier grand périple de sa jeune carrière, afin de prendre part à une série de tournois, Lenny Petit poursuit ses entraînements intensifs aux côtés de Guillaume Couillard.

Après une saison 2022 riche en succès mais insuffisante en termes de progression selon son entourage, le jeune talent monégasque et son entraîneur ont décidé de tout miser sur les séances. Un travail qui semble déjà porter ses fruits.

« Je sens que depuis décembre, j’ai énormément progressé, reconnaît-il. J’ai un préparateur mental qui m’aide aussi beaucoup. L’année dernière, je m’étais mis trop de pression. J’étais trop nerveux sur le circuit. Cette année, tout change, avec un nouveau classement. La pression redescend. »

À l’image de ce déplacement à Singapour, Lenny Petit s’apprête à monter d’une catégorie en prenant part au circuit ITF Junior.

« Il va pouvoir affronter des -18 ans, des joueurs plus costauds, plus adultes, avec des enjeux sympas, explique Guillaume Couillard, avant de décrire le jeu de son protégé. Lenny est un joueur au jeu complet, qui s’appuie sur sa puissance. Il travaille de plus en plus pour aller vers l’avant et dicter l’échange. »

Ambitieux, celui qui prend Dominic Thiem, Stanislas Wawrinka et Nicolás Almagro comme exemple, rêve de devenir un jour numéro 1 mondial. « Je vais tout faire pour. Ça m’aide à avancer. »

Le tout sous les couleurs de Monaco. « Ma mère est monégasque, mon père a joué pour la Fédération. J’ai un attachement particulier à la Principauté. Je me sens bien ici. C’est le plus beau club du monde. »

Un diamant brut à polir

Encore considéré comme français sur le circuit, comme en atteste le petit drapeau tricolore qui vient se greffer sur les affiches des tournois, Guillaume Couillard l’affirme : « Lenny défendra les couleurs de Monaco plus tard. Il le fait déjà chez les jeunes aux côtés de Leonardo Ljubičić. » À la manière de Lucas Catarina et Valentin Vacherot chez les adultes.

Son autre rêve est d’ailleurs de les rejoindre dans quelques années pour défendre les couleurs de la Principauté en Coupe Davis. Une grande fierté pour son père, Émile, qui a lui-même défendu les couleurs de Monaco dans sa jeunesse.

Lenny Petit
© Romain Boisaubert/Monaco Tribune

« Monaco, c’est le choix du coeur, affirme celui qui a arrêté sa carrière à seulement 20 ans et qui depuis mène une carrière de joueur de poker professionnel. Lenny s’est rapidement pris d’affection pour le tennis. Il était très sportif, touche à tout, escrime, baseball, football, mais c’est vers le tennis qu’il s’est orienté. Je me souviens encore de sa première raquette, à l’âge de six ans. »

J’aime bien maîtriser mon sujet et m’en prendre qu’à moi-même. Le tennis est fait pour moi

Lenny Petit

Quelques années plus tard, Lenny Petit a eu ce déclic, ce désir : celui d’embrasser une carrière professionnelle. « J’aime bien maîtriser mon sujet et m’en prendre qu’à moi-même. Le tennis est fait pour moi, souffle celui qui se passionne également pour le padel, le golf et les échecs. Je vais tout donner pour y arriver. »

Pour atteindre les cimes du tennis mondial, Guillaume Couillard livre certains secrets, tout en se montrant prudent. « Je n’aime pas m’avancer sur un joueur et prédire de son futur. J’ai vu des exemples assez surprenants, dans un sens comme dans l’autre.

Lenny doit se concentrer sur l’essentiel, son jeu et pas sur le résultat. Ce n’est pas important d’être le meilleur à 15 ans. Il faut l’être à 22, 23 ans. Il doit encore progresser physiquement et dans les déplacements, ce qui est vital pour son jeu. Mentalement, il doit encore apprendre à se canaliser. »

Le chemin est long. Mais l’engagement du jeune champion est immense.