Marie-Gisèle Fringant-Pedrozo, nouvelle Présidente de la JCEM : « Monaco m’a offert une ouverture d’esprit dès le départ »
Avec sept langues étrangères à son actif, Marie-Gisèle a pu compter sur son profil international pour évoluer au sein de la Jeune Chambre Economique de Monaco (JCEM).
Passionnée, ambitieuse, citoyenne du monde, discrète mais un peu rebelle : Marie-Gisèle Fringant-Pedrozo est la nouvelle Présidente de la Jeune Chambre Economique de Monaco depuis le 1er janvier dernier.
Elue pour un an, comme le veut la tradition, la jeune femme de 34 ans prend la suite de Mélanie Dupuy pour un mandat bien particulier : celui des 60 ans de la JCEM.
« Je commence mon mandat sur les chapeaux de roue, sourit-elle. Il y a un an, Mélanie a reçu un appel : le pays qui devait accueillir la réunion des Présidents européens en 2023 s’est désisté et on nous a demandé si on pouvait prendre le relai pour février 2023. Pour l’anecdote, nous nous étions positionnés pour 2025, sous la présidence de Marion Soler. Sans grande hésitation, j’ai immédiatement pensé à l’opportunité pour nos membres de fêter les 60 ans de notre mouvement avec un événement international à domicile ! »
Un challenge de taille, mais Marie-Gisèle n’en est pas à son premier défi. « Je suis issue d’une famille modeste, nous raconte-t-elle. Mes deux parents sont philippins et je dois tout à Monaco, puisque c’est ici qu’ils se sont rencontrés et c’est ici que je suis née. J’ai fait toute ma scolarité en Principauté et j’ai obtenu un Bac L option internationale, une section qui n’était accessible qu’à condition d’avoir de bons résultats. Mon éducation en Principauté m’a offert cette ouverture d’esprit dès le départ. »
Cette ouverture d’esprit se traduit notamment par un goût prononcé pour les langues étrangères. En plus de ses notions en russe et en libanais, Marie-Gisèle parle couramment français, anglais, espagnol, tagalog (la langue officielle des Philippines) et italien, malgré elle. « Quand j’étais petite, je refusais d’apprendre l’italien, explique-t-elle en riant. C’était sans doute par rébellion. Mais au final, cela m’est très utile dans ma vie professionnelle et j’ai accepté de l’assimiler. »
Un coup de cœur pour la Jeune Chambre Economique
Une vie professionnelle marquée par de nombreux challenges, car Marie-Gisèle confie « s’être beaucoup cherchée ».
« Après une licence et un Master 1 en Droit des affaires à la faculté de Nice, je me suis rendu compte que je cherchais un sens à mes études, et ce n’était pas l’environnement autour des affaires qui me passionnait le plus. Alors, je me suis redirigée vers l’Institut du Droit de la Paix et du Développement pour ma dernière année de Master. J’ai fait un Master en Droit de l’Environnement, des Espaces et Ressources maritimes et Aménagement du Littoral. Mais on était un peu trop en avance : quand j’ai été diplômée, le marché du travail n’était pas aussi ouvert sur ce secteur », résume-t-elle.
Des études menées en parallèle d’emplois dans le luxe, au sein de prestigieuses maisons, comme Dior Monaco, puis Pretty You, fondée par Madame Véronique Alexandre. L’occasion pour la jeune Présidente d’aiguiser son sens de l’excellence, tout en découvrant les défis de l’entreprenariat.
Aujourd’hui, et depuis sept ans, elle travaille au sein de la Succursale du Crédit Agricole de la Principauté. Et c’est grâce à la banque qu’elle a découvert l’un de leurs partenaires : la Jeune Chambre Economique de Monaco.
« J’ai eu un coup de cœur pour la JCEM, affirme-t-elle. Je suis très observatrice, alors j’ai d’abord eu besoin d’assister aux formations et événements, de voir si elle me correspondait bien, pour ne pas être déçue mais aussi pour être sûre de pouvoir répondre aux attentes du mouvement. Je voulais être sûre que la Jeune Chambre était en adéquation avec mes valeurs. »
Des opportunités à l’international
Et ce sont des valeurs de transmission et d’échange de savoirs, notamment grâce aux programmes Graine d’Entrepreneur, qui ont convaincu Marie-Gisèle de présenter sa candidature en 2017. Un an plus tard, elle rejoignait le prestigieux réseau : « on est tous volontaires et engagés, et ce qu’on y gagne n’est pas financier. C’est une satisfaction qui dépasse tout entendement. »
Parmi les apports de la Jeune Chambre : les opportunités sur la scène internationale, dont Marie-Gisèle a pu rapidement bénéficier.
« La Jeune Chambre Internationale (JCI) organise des conférences de zones et celle d’Europe avait lieu à Lyon en 2019. La Vice-Présidente internationale de l’époque, Jessica Sebag avait vu mon profil international et m’a encouragée à accompagner la délégation sous la présidence d’Alexandre Maniloff pour représenter Monaco, alors que je n’étais encore que « membre-candidate », à l’époque. Les membres de la JCEM et le Conseil d’administration d’Alexandre ont cru en moi, et quand j’ai vu toutes ces nationalités réunies au même endroit, avec cette même envie de faire bouger les choses, c’était incroyable. J’ai eu un vrai sentiment d’appartenance », se souvient-elle.
Nommée membre après ce déplacement, Marie-Gisèle a par la suite évolué au sein de la JCEM en tant que cheffe de projet. En 2020, sous la Présidence de Marion Soler, elle accepte d’endosser un rôle qui lui correspondait parfaitement : « elle m’a demandé si je voulais prendre en charge le Pôle international. Évidemment, j’ai dit « oui »… Et puis, il y a eu le Covid. »
Si les deux années de crise sanitaire ont bien entendu été frustrantes pour la jeune femme, pas question pour elle, et pour l’équipe, de se laisser abattre : « en 2020, je m’étais positionnée pour participer à la JCI Academy : on nous proposait de nous accueillir au Japon pendant une semaine chez l’habitant, en immersion totale dans la culture nippone, avec des ateliers dirigés par d’anciens Présidents. Finalement, nous avons organisé une rencontre en ligne, sur Zoom. Émotionnellement parlant, c’était très fort : tout le monde était dans la même position, sans pouvoir bouger de son pays. Je n’attends qu’une chose : le congrès mondial en suisse cette année pour rencontrer certains participants, pour qui j’ai eu un réel coup de cœur. »
« Montrer au monde que Monaco est une terre d’entrepreneurs »
Et c’est en tant que Présidente de la JCEM que Marie-Gisèle participera à ce congrès. Une élection qui s’est faite « naturellement » et la jeune femme a déjà de nombreuses idées pour son mandat : « j’aimerais apporter l’intégration de la stratégie carbone pour les entreprises et entrepreneurs à l’international, cela me permettrait de boucler ma boucle. J’aimerais aussi qu’on propose à nouveau des candidats de Monaco pour le Concours des Ten Outstanding Young People (TOYP) : c’est une reconnaissance de la JCI pour les jeunes personnes qui ont contribué de façon inédite au développement de leur territoire. J’aimerais montrer au monde que Monaco est une terre d’entrepreneurs.
J’aimerais aussi, en interne, proposer une formation sur le protocole pour les membres de la JCEM. J’estime que le protocole est important pour nos membres, notamment lorsque nous organisons des événements avec un beau parterre de représentants de nos institutions. Même si les membres qui le composent sont jeunes, le mouvement est dans la recherche d’excellence en tout point. »
Consciente du travail que cela représente, la nouvelle Présidente sait qu’elle pourra compter sur le soutien de son prédécesseur : « je remercie vivement Mélanie pour son aide. Elle m’avait promis qu’elle ne me lâcherait pas au 31 décembre 2022. Pour elle, c’était une année de challenge, puisqu’on a mis en application les actions élaborées pendant la crise sanitaire et testées sous Marion Soler. Son mandat a été l’exemple même de la force tranquille : elle a géré des situations d’urgence et de crise avec une main de fer dans un gant de velours. »
A titre plus personnel, Marie-Gisèle aimerait fonder une famille auprès de son mari, également membre de la Jeune Chambre, et de son chat, qu’elle qualifie comme deux de ses passions. « J’ai tout de même mis des photos de mon chat et de mon mari dans ma présentation pour candidater, rit-elle. Mais ma famille n’est pas ma seule passion. Le voyage est la première, sans oublier la nature, la mer – je ne pourrais pas vivre sans – et cuisiner, ce qui, pour moi, est assez thérapeutique : j’ai grandi entre la cuisine libanaise, la philippine, la méditerranéenne et la française. (…) C’est un peu cliché, mais c’est vrai : je suis une citoyenne du monde. »
Autant de rêves, de projets et de passions qui, un jour peut-être, lui donneront l’impulsion nécessaire pour donner vie à l’une de ses dernières ambitions : devenir, à son tour, entrepreneur.