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Interview

Antonio Cecere (Monaco Diamond Exchange) : « nous nous assurons que le commerce de diamants ne finance pas des activités terroristes »

antonio cecere monaco
DR

Le fondateur et Vice-Président du Monaco Diamond Exchange nous explique son engagement pour les diamants éthiques.

Pourriez-vous nous présenter votre parcours ?

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Je suis le PDG du groupe Cecere, mais aussi fondateur et Vice-Président du Monaco Diamond Exchange. Cette association monégasque à but non lucratif s’assure de la conformité avec les systèmes de régulation KPCS*, pour éviter le commerce de diamants de conflits [des diamants bruts utilisés pour financer les guerres menées par des rebelles, visant à déstabiliser les gouvernements, ndlr] avec les pays sous embargo par les Nations Unies.

En 2016, j’ai reçu le Diplôme Honorifique de l’international Police Association à Monaco pour mes principes d’éthique. En 2006, j’ai aussi été récompensé au Royaume-Uni par sa Majesté la Princesse Royale [la Princesse Anne, ndlr], pour services rendus à cette industrie.

Au cours des derniers 25 ans, mes expériences professionnelles ont fait de moi un analyste opérationnel et un spécialiste du redressement. J’ai développé mes compétences en travaillant avec plusieurs entreprises, telles que les groupes Richemont et Swarovski.

Ciceres Consulting, la branche de conseil en entreprises du groupe Cecere, a travaillé avec de nombreux organismes, dans différents secteurs, comme HSBC, Microsoft MSN et Bentley Motors.

Monaco Diamond Exchange a fait de l’approvisionnement éthique sa priorité. Pourquoi est-ce si important ?

L’approvisionnement éthique est important à plus d’un titre. Il l’est à la fois pour les pays producteurs de diamants et à la fois pour les entreprises impliquées dans ce commerce.

L’objectif principal est de nous assurer que la richesse générée par le commerce de diamants ne finance pas des activités terroristes contre les gouvernements et qu’une part de cette richesse permettra aux communautés et à l’économie locales de prospérer.

Dans un second temps, il devient essentiel pour les entreprises commerciales d’être capables de prouver son empreinte éthique sur les produits des consommateurs. Le pouvoir d’achat des « Millenials » s’accroit avec le temps et ils sont particulièrement attentifs à l’impact que leurs achats auront sur le développement durable.

cecere monaco diamants
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Comment se traduit votre engagement dans le commerce éthique ?

Mon engagement dans le secteur du diamant est plutôt vertical, il va de l’extraction du diamant à l’état brut jusqu’à sa distribution auprès des consommateurs une fois qu’il est poli.

En tant que conseiller au sein du Comité du groupe Deriplast, producteur de tuyaux flexibles en plastique utilisés pour le curage, mon engagement commence au tout début de l’extraction, lorsque les composantes industrielles sont sélectionnées pour les mines.

En tant que représentant du Monaco Diamond Exchange et du Geneva Diamond Exchange, deux ONG enregistrées auprès du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU, mon rôle consiste à vérifier que toute entreprise impliquée dans le processus, par exemple pour les pièces et composantes pour le dragage, répond à des critères éthiques.

Pourriez-vous nous en dire plus à propos du groupe Cecere ?

C’est un groupe aux activités très diverses. Une partie du groupe, et mon occupation principale, est Ciceres Consulting : un cabinet spécialisé dans la gestion des entreprises des secteurs primaire, secondaire et tertiaire.

C’est une fonction très dynamique, qui me permet d’interagir avec différents organismes pour créer des opportunités, comme l’optimisation des activités commerciales directement et grâce à un grand réseau de consultants.

Un bon exemple de ce que nous faisons est notre travail avec Paladeri, une manufacture italienne extrêmement innovante de tuyaux en spirale, de systèmes de composites en acier et de polyéthylène, à l’heure où le changement climatique impacte nos modes de vie.

Leur capacité à fabriquer des réservoirs pour la plastification, la dispersion et le traitement des eaux de pluie ont suscité l’intérêt du Ministre de l’Industrie et des Technologies avancées des Émirats arabes unis, tout comme celui de nombre de ses homologues européens.

Cecere Monaco est la principale marque de diamants de notre groupe. Elle est réputée à travers le monde pour son commerce de diamants de couleur naturelle, ses investissements et ses bijoux sur mesure.

Par ailleurs, l’extension de la marque, Cecere Laboratories, nous a donné l’opportunité de proposer une gamme cosmétique aux consommateurs. Nous nous sommes associés à un grand laboratoire italien et développé des formules alignées avec la grande expérience de mon père, un éminent chirurgien esthétique.

Enfin, nous avons une branche de bijoux en argent : Regina Monte-Carlo. C’est la fusion du glamour et de l’élégance intemporels, inspirés par la vie sur la French Riviera.

Quel est le plus grand défi auquel vous avez été confronté ?

C’est, sans aucun doute, le moment où une marque de bijoux du groupe Swarovski a souffert d’une baisse de 70% de son chiffre d’affaires en seulement deux ans.

J’ai repensé la distribution européenne, et j’ai repositionné la marque. Grâce à cela, elle a pu doubler sa croissance en un an, ce qui a donné lieu au redressement le plus rapide jamais enregistré par le groupe depuis 1895.


*Le KPCS, ou processus de Kimberley, rassemble des administrations, des sociétés civiles et industrielles dans le but de réduire l’existence des diamants de conflits partout dans le monde.