Récit

Crack, alcool, médicaments : comment cette soirée a viré au cauchemar à Monaco

alcool
© Pixabay

Dans cette affaire « abracadabrantesque », comme la décrit le Procureur, un Enfant du Pays est mis en cause.

La victime, une jeune femme d’une trentaine d’années, a porté plainte pour violences dans la nuit du 7 au 8 mars dernier. Retrouvée ensanglantée dans une jardinière avenue Crovetto Frères, elle dit avoir reçu un coup de tête au cours d’une soirée où tous les participants semblaient être mal en point.

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« J’ai eu le nez fracturé, mais ce qui s’est passé après le coup de boule, je ne m’en souviens pas », glisse-t-elle d’une petite voix à la barre du Tribunal correctionnel, mardi 21 mars dernier.

Une insulte comme élément déclencheur

L’organisateur de la soirée, bien connu de la justice monégasque, était présent dans la salle d’audience. Il témoigne : « Monsieur a été très patient tandis que madame était insupportable, elle l’a insulté après avoir consommé de l’alcool, de la drogue pure, des médicaments. Elle a tapé sur les murs, a détruit la porte d’un de mes placards et ma télé. J’ai encore des traces de sang chez moi. »

Un comportement provocateur et autodestructeur qui ressort également des déclarations des autres témoins interrogés par la police : « Elle donnait des coups de tête sur les murs et au sol », a révélé l’un d’entre eux.

Un état de détresse absolue

« On ne sait pas exactement comment les faits se sont déroulés, concède l’avocat de la victime, mais le coup de boule ne fait aucun doute, le prévenu l’a reconnu. Maintenant, on est en train de dire qu’elle l’a cherché. Je souligne tout de même que monsieur n’a jamais présenté ses excuses, ni après les faits, ni même aujourd’hui à l’audience. Ma cliente était dans un état de détresse absolue. Toute personne avec un minimum d’empathie aurait prévenu les pompiers ou la police pour la calmer, mais évidemment, personne ne voulait que les autorités interviennent. On a donc opté pour la violence. C’est effrayant. »

De son côté, le prévenu semble lui aussi avoir une addiction aux substances illicites. « Il consomme des stupéfiants depuis quatre ans. Je suis inquiet, souffle le Procureur. Monsieur doit sortir de cette consommation dangereuse pour sa santé et pour les autres ». Le Ministère public requiert trois mois de prison avec sursis et un placement sous le régime de la liberté d’épreuve.

Face à une jeune femme « qui fait absolument tout pour se détruire », l’avocat de la défense s’inquiète des conséquences administratives que pourrait avoir la condamnation de son client qui, il le rappelle, vit de l’ANL (Aide Nationale au Logement) et de l’allocation adulte handicapé. « Il a 33 ans et a tout à perdre. Je ne sais pas où est-ce qu’il va finir s’il est refoulé hors de ce cocon que représente la Principauté. »

Compte tenu de son casier judiciaire vierge, le Tribunal va trancher pour deux mois de prison avec suris et ordonnera une expertise afin d’examiner le préjudice de la victime.