L’économie monégasque en 2022 : 8 chiffres à retenir
Dans l’ensemble, les nouvelles sont bonnes.
C’est avec un certain enthousiasme que le Conseiller de Gouvernement-Ministre de l’Économie et des Finances, Jean Castellini et le Directeur de l’IMSEE, Alexandre Bubbio ont présenté le bilan économique de l’année écoulée mercredi 15 mars dernier.
L’économie monégasque est en bonne santé, la reprise amorcée en 2021 se poursuit malgré la guerre en Ukraine et la turbulence des marchés. La majorité des indicateurs ont même dépassé leurs niveaux d’avant crise.
Un excédent budgétaire de 32 millions d’euros
Premier chiffre frappant : l’excédent budgétaire de 32 millions d’euros que connait l’économie monégasque à la fin de l’année 2022. « Cela renoue avec des niveaux que nous n’avions plus depuis 2018, note le Ministre qui précise que l’impact de la crise du Covid-19 a été grandement mitigé en Principauté », notamment grâce aux différentes aides du Gouvernement Princier. Après un passage dans le rouge avec le budget de l’Etat en déficit lors de la crise, Jean Castellini se réjouit de constater que Monaco « a traversé ce trou d’air ».
Un taux d’occupation des hôtels de près de 60%
Concernant le volet touristique, le taux d’occupation des hôtels en 2022 est toujours en léger retrait par rapport à celui pré-pandémique en 2019 mais s’établit tout de même près de 60 %. En revanche, le revenu moyen par chambre disponible (RevPar qui signifie la rentabilité de chaque chambre occupée) affiche une hausse significative de 16% par rapport à 2019. De bons chiffres que l’on doit notamment au retour de la clientèle internationale et en particulier aux Américains qui semblent avoir « profité de l’embellie du dollar », selon le Ministre, qui table déjà sur une belle saison en 2023.
« En mars, les prévisions du taux d’occupation et du RevPar assurent une performance commerciale meilleure qu’en 2022 », en particulier grâce aux événements « affaires » comme le One to One Monaco qui se déroule entre le 14 et le 16 mars et l’Aesthetic & Anti-Aging Medicine World Congress (AMWC) qui aura lieu du 30 mars au 1er avril.
Héliport : 42 000 passagers transportés
Le secteur « très loin de son niveau d’avant crise » est celui de l’héliport de Monaco. Si en 2018, 80 000 passagers ont été comptabilisés, nous en comptons aujourd’hui presque la moitié moins, soit 42 000. Le Directeur de l’IMSEE note tout de même un léger mieux en 2022 par rapport à 2021. Pour le Ministre, il s’agit de « verdir » cette activité de transport aérien dans les années à venir pour s’adapter à l’évolution des comportements.
Bonne nouvelle cependant du côté de l’aéroport de Nice qui a récemment annoncé de nouvelles destinations pour l’Europe et l’Arabie Saoudite. Le Ministre rappelle à ce sujet qu’une liaison pour Riyad sera établie dès l’été 2023 et que Bari et Birmingham seront également desservies. « Un renforcement de ces liaisons ne peut que contribuer à une fréquentation commerciale et touristique encore plus importante », espère Jean Castellini.
Un mot sur les croisières : avec 109 jours d’escales et 54 522 jours croisiéristes, les niveaux de 2022 sont en deçà de ceux enregistrés avant la crise (respectivement 173 et 190 707 en 2019), mais une progression significative est à noter. « Plus des 2/3 des croisiéristes sont des Américains et des Canadiens », précise Alexandre Bubbio.
Plus de 3 000 emplois créés
En 2022, 3 083 emplois ont été créés, pour un total de 60 000 emplois dans le secteur privé. C’est une augmentation de 5,4% par rapport à l’année précédente. Quasiment tous les secteurs ont progressé sans que tous aient retrouvé leur niveau d’avant crise, notamment celui de l’hébergement/restauration. Environ 8 000 personnes sont employées dans ce secteur, or en 2019, ce chiffre était plutôt aux alentours de 8 400 personnes.
Ces 60 000 emplois correspondent à plus de 97 millions d’heures travaillées à Monaco sur l’année 2022. « Un niveau jamais atteint, c’est presque 8 millions de plus qu’en 2021, note Alexandre Bubbio qui, pour comparaison, indique que cela correspond à un treizième mois ».
1 société créée chaque jour
On peut dire que les entreprises poussent comme des champignons en Principauté, qu’elles soient créées par des monégasques notamment avec l’appui de l’incubateur de startups MonacoTech et de la pépinière d’entreprises MonacoBoost, ou par des étrangers. Les Monégasques, les Britanniques, les Français, les Allemands et les Italiens contribuent en effet pour plus de 75% des demandeurs en matière de création d’entreprise.
Précisément, l’IMSEE relève 408 créations nettes d’établissements sur l’année, cela signifie que « tous les jours, plus d’une société est créée en Principauté, en enlevant celles qui ont été radiées ».
Plus 18% d’échanges avec l’extérieur
En 2022, le volume global des échanges de la Principauté affiche une augmentation de 18% par rapport à 2021. « Avec 3,5 milliards, nous sommes encore légèrement en dessous des niveaux de 2019 (3,7 milliards) », indique Alexandre Bubbio.
Le Directeur de l’institut monégasque de statistiques observe en parallèle que, sans compter la France, l’Italie est toujours le premier partenaire commercial de la Principauté avec plus de 22% des échanges. Vient ensuite l’Allemagne avec environ 12% des échanges et le Royaume-Uni avec 10%.
3,4 milliards d’euros de transactions immobilières
Après un creux de deux ans causé par la crise sanitaire, l’immobilier repart de plus belle en Principauté. Avec 520 transactions réalisées, « nous sommes, en volume, légèrement en dessous des résultats de 2014 – 2016 où nous étions aux alentours de 560 », commente Alexandre Bubbio.
Mais en valeur, nous sommes largement au-dessus ! L’immobilier atteint en effet un montant inédit de 3,54 milliards d’euros. Une hausse de 51,8 % due principalement au marché du neuf et l’apparition de nouveaux chantiers comme celui de l’extension en mer. « Beaucoup de ventes ont été réalisées sur plan », précise le Directeur de l’IMSEE.
19 milliards d’euros de chiffre d’affaires
Approchant les 19 milliards d’euros à la fin de l’année 2022, le chiffre d’affaires de la Principauté a augmenté de 2,5 milliards par rapport à 2021. « Un niveau jamais atteint », s’étonne le Directeur de l’IMSEE qui relativise cependant l’effet prix indéniable en cette période d’inflation. Les plus gros contributeurs à la croissance du chiffre d’affaires monégasque sont par ailleurs : le commerce de gros, les activités scientifiques et techniques et la construction.
« L’économie monégasque est très résiliente, elle a su montrer sa solidité face aux crises et turbulence », a très justement conclu le Conseiller de Gouvernement-Ministre de l’Économie et des Finances, Jean Castellini.
L’ensemble du bulletin est à retrouver sur le site de l’IMSEE.