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Récit

Un deux-roues condamné pour avoir percuté une femme sur un passage piéton à Monaco

Passages-piètons-Monaco
DR

Fort heureusement, la petite fille de cinq ans qu’elle accompagnait s’en sort indemne.

Vers 19 heures, comme à son habitude, ce chef cuisinier récupère son deux-roues pour rentrer chez lui à Camporosso après sa journée de travail à Monaco. Mais le 4 mars 2022, les choses ne vont pas vraiment se passer comme prévu. Arrivé au niveau du boulevard des Moulins, il percute une piétonne qui traverse la chaussée sur le passage clouté et se retrouve poursuivi pour blessures involontaires.

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« Comment avez-vous fait pour ne pas voir cette dame traverser ? », l’interroge le Président. « Je l’ai vue trop tard. Il pleuvait et il commençait à faire nuit. J’ai mal dosé mon freinage », tente de justifier le prévenu encore le nez bandé, un an après les faits. « Mon nez a explosé, j’ai dû subir une deuxième opération récemment », précise l’Italien qui ce soir-là, transportait sa compagne à l’arrière. Sur la vidéosurveillance, la Sureté Publique a pu constater que le trentenaire avait bien actionné ses phares et qu’il roulait à une allure raisonnable.

Un choc violent

L’accident a également laissé des traces sur la victime, à qui ont été prescrits 45 jours d’ITT. Bien que cette dernière marchait, elle aussi, à une allure raisonnable, le choc n’en a pas été moins violent. « C’était choquant, pour madame et pour moi, se souvient le conducteur. Avec ma compagne, nous sommes immédiatement descendus pour aller les voir. »

« Avez-vous vu arriver monsieur ? », demande alors le Président en s’adressant à la victime. « Je ne me souviens de rien, répond-elle à l’aide d’un interprète russe. J’ai repris mes esprits seulement à l’hôpital où je suis restée plusieurs jours. Une fois chez moi, j’avais l’interdiction de me lever. J’ai eu plusieurs fractures, et mes dents ont été touchées. Je dois encore être opérée. » 

Son conseil, Me Zampori, brandit d’ailleurs les photos de madame, le visage plein d’ecchymoses. « Comprenez que cet accident réveille d’autres douleurs chez elles, notamment aux cervicales, au poignet et au genou. » L’avocate réclame une provision de 4 500 euros pour le téléphone cassé et l’indemnisation des soins dentaires.

Négatif à l’alcool et aux stupéfiants

« Je n’ose imaginer ce qui se serait passé si elle avait tenu la petite par l’autre main, commente le Procureur. Il ne l’a pas vue. Je m’en étonne mais je peux l’entendre, d’autant que le contexte était accidentogène. Je souligne qu’il était négatif à l’alcool et aux stupéfiants, que son casier judiciaire est vierge et qu’il est inséré socialement. Je pense qu’une faute d’inattention peut arriver à tout le monde. » Le Ministère public requiert ainsi 2 000 euros d’amende et une interdiction de conduire à Monaco pendant six mois.

Une durée que Me Campana va tenter de réduire dans sa plaidoirie, avec succès. Le conducteur sera en effet condamné à une seule amende avec sursis, à hauteur de 1 000 euros. Concernant les dommages et intérêts, une expertise aura lieu prochainement et en provision, l’homme est tenu de verser à la victime la somme de 3 500 euros.