Interview

Ezio Greggio : « à travers le sourire, on peut gagner de grandes batailles »

Ezio Greggio
Ezio Greggio a présenté la 20ème édition du festival lors d'une conférence de presse organisée au Fairmont mardi 25 avril 2023 (Photo © S.Chiappalone / MCFF)

À l’occasion du Monte-Carlo Film Festival de la Comédie qui se déroule du 24 au 29 avril 2023 au Grimaldi Forum, l’acteur, réalisateur et animateur de télévision italien a livré ses impressions sur l’événement qu’il a fondé et qu’il dirige encore aujourd’hui.

Résident monégasque depuis 30 ans, Ezio Greggio est toujours aussi enthousiaste lorsqu’il s’agit d’évoquer son bébé, le Monte-Carlo Film Festival de la Comédie crée il y a 20 ans. Unique en son genre, cette manifestation va présenter cette année au jury composé de Giancarlo Giannini, Neri Marcorè, Nathalie Poza et Richard Anconina 11 comédies, dont huit en compétition. Ces dernières pouvant être visionnées du public lors d’avant-premières gratuites et en libre accès.

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Comment est né ce festival ?

À l’époque, il n’y avait pas de festival dédié entièrement à la comédie, et cette idée est née à la suite d’une discussion avec mon ami Mario Monicelli, grand scénariste et réalisateur italien disparu il y a quelques année. Je suis venu à Monaco, j’ai soumis le projet au Prince Rainier III qui l’a approuvé. Depuis, le festival n’a cessé de prendre de l’ampleur et aujourd’hui nous en sommes déjà à la 20ème édition !

Quelles sont les personnalités qui vous ont le plus marquées ?

Si je regarde en arrière, je vois tous ces grands noms venus de France, d’Espagne de l’Italie ou des États-Unis… C’est incroyable. Claude Zidi, Claude Lelouch, John Landis… On a reçu énormément de grandes personnalités, et beaucoup de films qui ont été présentés ici ont connu un grand succès à l’international. Je pense que ce que nous avons réalisé en Principauté, est un grand miracle.

Combien de films visionne-t-on pour faire la sélection ?

Dès la fin d’un festival, on prépare immédiatement le prochain car cela nécessite un an de travail. D’abord nous nous intéressons aux comédies en préparation à travers le monde. Quand les oeuvres sont prêtes, ou presque, on rentre en contact avec les équipes lorsque l’histoire nous paraît agréable et attise notre curiosité. Il arrive aussi que ce soit les productions qui nous envoient les films. L’éventail de films que nous proposons lors du festival est international. On a des longs métrages qui proviennent d’Italie, de France, d’Espagne, du Danemark, de Finlande ou d’Argentine par exemple.

Vous présentez également un film ukrainien ?

Oui nous avons cette année un film venu tout droit d’Ukraine. C’est un grand message d’avoir un film ukrainien, en sachant les difficultés que traverse le pays en ce moment. C’est un honneur de pouvoir véhiculer un message d’espoir aussi à travers cette manifestation.

Quelle est la particularité de cette 20ème édition ?

Je pense que ce sont les thématiques qui seront abordées. On parle d’amitié, d’amour, de vie et de mort. Et la comédie, c’est l’histoire de la vie. La comédie permet, à travers des sourires, de l’ironie ou de la satire, de mesurer la situation sociale ou politique de chaque pays dont le film est issu.

Qu’espérez-vous pour le futur de ce festival ?

On s’efforce d’enrichir notre proposition à chaque édition, et cette année je suis très heureux de clôturer le festival en remettant deux prix « Legend Award » à des invités internationaux. L’un au réalisateur et producteur cinématographique grecque Costa-Gavras et l’autre à l’actrice et productrice américaine Mira Sorvino. Finalement, le message que je souhaite véhiculer à travers le monde, c’est qu’avec le sourire, on peut gagner de grandes batailles.