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Récit

Il squatte un bateau amarré à Monaco et se fait surprendre par le propriétaire

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Les faits se sont produits le 16 avril 2023, dans un bateau appartenant à trois copropriétaires - © Pixabay

Jugé au tribunal correctionnel de Monaco, cet homme d’origine roumaine a écopé de la peine maximale.

Il s’est offert le luxe dont beaucoup de promeneurs rêvent en déambulant sur le port de Monaco : celui de vivre à bord d’un bateau. Mais le rêve se transforme brutalement en cauchemar dimanche 16 avril dernier, lorsque ce quinquagénaire est pris en flagrant délit et aussitôt embarqué par la police pour être placé en garde à vue.

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Flash-back. L’un des trois propriétaires de ce navire d’une quinzaine de mètres, amarré sur le quai Riva, va s’apercevoir que son bien a été visité le vendredi 14 avril. Deux jours plus tard, il retourne sur les lieux et remarque des affaires personnelles qui ne lui appartiennent pas, ni à lui, ni aux deux autres propriétaires. Lorsqu’il revient en soirée à 22h30, l’embarcation est toujours occupée, la lumière qui en émane le prouve. C’en est trop pour l’homme qui décide d’appeler la Sureté Publique.

« Il s’est fait cuire des pâtes »

Dans l’une des trois cabines, le squatteur sans emploi et sans domicile fixe s’est visiblement senti à l’aise. « Il a étalé ses affaires personnelles, s’est fait cuire des pâtes et a même ouvert une bouteille de vin qui appartenait aux propriétaires », détaille le Président.

Arrivé menotté et escorté de deux surveillants pénitentiaires le jour de l’audience mercredi 19 avril dernier, le squatteur va même avouer s’être rendu à bord une dizaine de jours auparavant. Lorsque le juge le questionne sur la raison de sa venue en Principauté, l’homme qui comparait sans avocat, explique qu’il souhaitait rencontrer une amie pour du business.

Une justification quelque peu confuse, mais le prévenu insiste à l’aide de son interprète : « je n’avais pas les moyens de payer une chambre d’hôtel, c’était juste pour dormir ». Cela semble cohérent en effet avec ses dires en début d’audience, lorsqu’il déclarait vivre avec 200 voire 300 euros versés par sa famille.

« Pourquoi avoir choisi ce bateau en particulier ? », poursuit le juge. « Je ne sais pas, c’est l’intuition», rétorque l’ancien employé dans la restauration, en accentuant sur le fait qu’il était entré ce jour-là dans l’après-midi, par la porte qui était ouverte. Deux précisions importantes pour les Magistrats, puisque l’homme risque une sanction plus importante en cas de violation de domicile de nuit, et par effraction.

Un homme connu de la justice

Bien qu’il ne réclame pas de dommages et intérêts, l’un des copropriétaires était présent à la barre pour apporter quelques précisions. « Je dois dire qu’il a laissé le bateau propre et en bon état, il avait même pris un sac de couchage », tempère-t-il.

Sans se laisser attendrir, le Procureur rappelle que cet homme a déjà été averti pour ce genre d’agissement. En effet, six condamnations viennent entacher son casier judiciaire, dont certaines pour violation de domicile ou vol avec effraction. On apprend également au cours de l’audience que le prévenu était interdit de territoire français pendant plus de dix ans.

« C’est une habitude pour lui d’errer entre la France, Monaco et l’Italie, ajoute le Ministère public, mais son intérêt serait de trouver du travail loyalement et de s’insérer dans la société. Je demande la peine maximale pour ce délit, soit un mois de prison ferme ». Des réquisitions qui seront suivies par le tribunal. L’homme passera donc ses prochaines nuits derrière les barreaux, loin du confort du bateau de luxe qu’il s’était offert.