Maladies cardiovasculaires chez la femme : connaissez-vous les facteurs de risque ?
L’infarctus du myocarde et l’AVC constituent la première cause de mortalité chez la femme en France.
Ce mardi 25 avril, le Théâtre Princesse Grace accueillait la première Journée du Cœur de Monaco. Une journée initiée par l’association Femmes Leaders Mondiales Monaco, dont la Présidence d’honneur est assurée par la Princesse Stéphanie, et sa Présidente, Chantal Ravera.
Une journée dédiée à la prévention des maladies cardiovasculaires chez la femme, première cause de mortalité en France. Christophe Robino, Conseiller de Gouvernement-Ministre des Affaires Sociales et de la Santé, a par ailleurs introduit ce constat en préambule : « s’il est d’usage de dire que l’espérance de vie de la femme a été et est encore supérieure à celle des hommes, les évolutions sociétales ont eu pour conséquence d’exposer les femmes au stress et à la pénibilité de nombreuses carrières. De plus en plus de femmes se retrouvent confrontées aux conséquences de la consommation de tabac et à l’excès de consommation d’alcool dans le cadre professionnel ou privé. (…) Aujourd’hui, près d’une femme sur trois dans le monde meurt d’une maladie cardiovasculaire. (…) En France, l’infarctus du myocarde est désormais la première cause de mortalité chez la femme. 18% des décès féminins sont dus à un infarctus et chaque année, en France, environ 147 000 personnes meurent d’une maladie cardiovasculaire et 54% sont des femmes. »
Animée par le Docteur Armand Eker, Chirurgien thoracique et cardio-vasculaire au Centre Cardio-Thoracique de Monaco, cette série de conférences a permis aux personnes présentes d’en apprendre davantage sur les facteurs de risque de l’infarctus avec le Professeur Atul Pathak, Chef de Service de Cardiologie au Centre Hospitalier Princesse Grace.
Des facteurs de risque modifiables
Comme le rappelle le Professeur Pathak, un facteur de risque est une situation qui expose la personne à un risque accru de développer une maladie cardiovasculaire (infarctus du myocarde, AVC ou toute autre complication cardiovasculaire).
Alors, finalement, quels sont ces facteurs ? Le Professeur Pathak en dresse une liste bien précise de ceux qui peuvent être modifiés :
- Le tabac : entre 30 et 70 ans, 4 décès cardiovasculaires sur 10 sont dus au tabagisme. A noter que les cigarettes électroniques sont également concernées à cause des produits vasoconstricteurs qu’elles contiennent
- L’hypertension artérielle : une pression artérielle trop élevée (supérieure ou égale à 140/90)
- Le diabète : un excès de sucre dans le sang
- L’excès de cholestérol : un taux trop élevé de LDL – cholestérol dans le sang (attention : un taux trop bas de HDL – cholestérol est aussi un facteur de risque). Ces données sont disponibles grâce à une prise de sang.
- L’obésité et le surpoids : il faut être vigilant si le tour de taille est supérieur à 88 cm chez la femme et 102 cm chez l’homme
- La sédentarité
- L’alcool : plus de trois verres par jour chez l’homme et plus de deux chez la femme augmentent le risque de maladie cardiovasculaire
A noter que les changements hormonaux, comme la prise d’un contraceptif hormonal ou la ménopause, sont également facteurs de risque.
1+1 = 3
« Il existe des facteurs de risque que l’on peut modifier et d’autres que l’on ne peut pas changer, explique le Professeur. Si vous êtes un homme, âgé, et que l’un de vos parents a déjà fait un infarctus du myocarde, malheureusement on ne peut pas vous transformer en femme, on ne peut pas vous rajeunir et on ne peut pas modifier vos gènes. Ce sont des facteurs de risques incompressibles. »
En revanche, les facteurs de risques modifiables, eux, peuvent être écartés et doivent l’être autant que possible pour préserver sa santé. Car en matière de maladies cardiovasculaires, 1+1 = 3.
« Il n’y a pas de « petit » facteur de risque : il n’y a pas de « petit » cholestérol, de « petit » diabète ou de « petite » hypertension artérielle. Et ces facteurs de risque ne s’additionnent pas. Ce sont des facteurs de risque synergiques. (…) Si vous fumez et que vous avez une hypertension artérielle, ça peut se traduire par de grosses complications. »
L’hypertension artérielle : un facteur silencieux
Problème supplémentaire : certains facteurs ne présentent pas de symptômes. Aussi, la prévention et des examens réguliers s’imposent pour éviter de laisser le facteur de risque gagner en intensité.
C’est le cas, par exemple, de l’hypertension artérielle. 1,2 milliard de personnes dans le monde en souffriraient à l’heure actuelle.
« C’est une maladie qui peut être traitée, mais c’est une maladie silencieuse : 50% des hypertendus ignorent qu’ils souffrent d’hypertension artérielle », alerte le Professeur.
Et pour ne pas se tromper, le mieux est de ne pas se limiter à la prise de tension chez le médecin, car la marche (ou la course) pour venir en consultation et un éventuel stress peuvent augmenter cette tension. Sachez qu’il est possible de prendre la tension chez soi, en achetant un appareil dédié en pharmacie.
« Vous prenez trois mesures le matin, trois mesures le soir, trois jours de suite et vous faites une moyenne », précise le Chef de Cardiologie du CHPG.
Et le dépistage et le traitement sont d’autant plus importants que l’hypertension artérielle n’abime pas seulement le cœur. Tous les organes peuvent être touchés, le cas échéant.
Bien entendu, le tabagisme, la consommation d’alcool et le surpoids favorisent l’hypertension artérielle, ainsi que le cholestérol ou le diabète.