Richard Anconina à Monaco pour le 20ème Monte-Carlo Film Festival de la Comédie
Connu notamment pour son rôle dans la saga culte « La vérité si je mens ! », l’acteur a été choisi pour juger les huit longs métrages en compétition cette année.
Sourire ravageur et regard séduisant, du haut de ses 70 ans, l’acteur français n’a rien perdu de son charme. Après une brillante carrière au cinéma, Richard Anconina a fait ses premiers pas au théâtre récemment pour incarner un policier dans la pièce « Coupable ». Depuis le 24 et jusqu’au 29 avril, il est au Grimaldi Forum pour partager son avis sur les oeuvres présentées lors de ce rendez-vous incontournable fondé par Ezio Greggio.
Être membre d’un jury, c’est un exercice que vous avez déjà effectué par le passé ?
Oui, plusieurs fois. J’ai été par exemple dans le jury avec Nicole Garcia à Cannes pour le prix de la Caméra d’or. C’est à chaque fois très agréable, ces quelques jours en immersion dans le cinéma. On voit trois films par jour, ce que je fais jamais (rires). Je n’en vois pas trois par mois !
Êtes-vous toujours d’accord entre juges ?
Non, on n’est pas toujours d’accord, et là en l’occurrence, je suis entouré d’Italiens, donc je ne vais pas argumenter longtemps car je ne parle pas la langue. Ça va plutôt être simple : ça me plais ou ça me plais pas.
À quoi jugez-vous une bonne comédie ?
Comme un spectateur normal. Je me demande si le propos est drôle, pertinent, intelligent, est-ce que j’ai rigolé ou éclaté de rire ? Est-ce que les situations sont bien écrites ? C’est un festival de comédie donc l’idée première est que cela nous fasse rire, sourire, et que les sujets soient traités avec légèreté. Car on peut très bien raconter des choses graves. Il suffit de se référer à Charlie Chaplin qui a créée des oeuvres extraordinaires dans lesquelles on aborde des sujets tels que l’amour, le social, la politique…
Comme cela a été dit par Ezio Greggio, êtes-vous d’accord pour dire que la comédie est le genre le plus difficile au cinéma ?
C’est effectivement le genre le plus difficile, pourtant, il n’est absolument pas primé aux Césars ou aux Oscars. Je pense que c’est une grande injustice car être acteur de comédie est un exercice très compliqué. Vous savez, quand vous êtes en train de cuisiner avec votre fils, car la maman est partie et le petit pleure, c’est très triste et touchant, et c’est sûr que c’est efficace au niveau de l’émotion. Un film dramatique n’est pas compliqué à jouer, mais susciter le rire, c’est autre chose.
Pensez-vous qu’il pourra y avoir un nouveau volet de « La vérité si je mens ! » ?
On ne sait pas de quoi est fait demain, mais a priori non, ça n’intéresse plus les producteurs. On en a déjà fait trois, ce n’est pas mal !
Être sur la Côte d’Azur, cela vous rappelle-t-il de bons souvenir ?
Comme beaucoup d’autres à 20 ans, je pense à Thierry Lhermitte ou Patrick Bruel, j’ai fait des petits boulots d’été, et j’ai été animateur dans un village de vacances à Menton. Concernant Monaco, je suis invité à quelques événements, mais cela faisait longtemps que je ne m’y étais pas rendu.
Comment avez-vous vécu votre première expérience au théâtre ?
C’était une expérience extraordinaire. Nous avons joué 235 fois pendant un an et demi dans 60 villes à travers la France. La pièce a fait 105 000 spectateurs, c’est énorme, certains films ne font pas ça. Je pense que le succès était au rendez-vous d’abord parce que « Coupable » est l’adaptation extrêmement bien réussie du film danois multirécompensé, « The Guilty ». Pour l’anecdote, je me souviendrai toujours de cette représentation au théâtre Anthéa à Antibes, car c’était mon anniversaire. Quand la salle s’est allumée je me suis aperçu qu’il y avait 1 000 personnes en train d’applaudir. On m’a apporté un gâteau avec des bougies, et tout le public a chanté. C’était très fort, et évidemment ça me donne envie de remonter sur les planches.