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Interview

« Les caméras de vidéoprotection sont volontairement visibles et contribuent au faible taux de faits de délinquance de voie publique »

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Les premières caméras ont été mises en service dans les années 1980 - © Direction de la Communication / Michael Alesi

La Principauté compte aujourd’hui plus de 1 000 caméras sur son territoire pour garantir la sécurité des résidents, des salariés et des touristes.

Alors que la ville de Beausoleil a décidé de renforcer son système de vidéoprotection grâce à l’installation de trente caméras supplémentaires d’ici 2024, comme le rapportaient nos confrères de Monaco-Matin en mars dernier, qu’en est-il en Principauté ?

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Bénéficiant d’une solide réputation à l’échelle internationale en matière de sécurité, Monaco compte aujourd’hui 1 057 caméras de vidéoprotection sur ses deux kilomètres carrés (contre 65 à Beausoleil à l’heure actuelle, toujours selon Monaco-Matin).

Quand ces caméras ont-elles été mises en service pour la première fois ? Ont-elles un effet dissuasif ? Permettent-elles la reconnaissance faciale ? Le Département de l’Intérieur de Monaco a répondu à nos questions.

Pourquoi ces caméras ont-elles été mises en place à l’origine ?

Les premières caméras sont entrées en service au début des années 1980. A l’initiative du Prince Rainier III, Monaco a été un précurseur dans le domaine. Les caméras ont contribué à renforcer l’image de la Principauté dans le domaine de la sécurité.  

Aujourd’hui, ces systèmes de caméras sont installés dans tous les grands pays européens, que ce soit par les Etats, les communes ou des personnes privées. C’est un outil indispensable à la sécurité des biens et des personnes, et qui est fortement réclamé par les populations pour leur protection. Ainsi on parle désormais de vidéoprotection pour l’Etat, et non pas de vidéosurveillance.

Il convient donc de bien faire le distinguo entre :

Les dispositifs de vidéoprotection qui filment la voie publique et les lieux ouverts au public : routes, places, rues, allées et galeries piétonnes, etc. Ces systèmes relèvent de l’Etat dans l’exercice de ses prérogatives de puissance publique.

Les dispositifs de vidéosurveillance qui eux filment les lieux privatifs ouverts au public : commerces, réserve d’un magasin, entrepôts, copropriété etc. Ces systèmes relèvent des personnes privées, ou bien des personnes publiques en dehors de l’exercice de ses prérogatives de puissance publique.

En quoi ces caméras de vidéoprotection sont-elles efficaces ?

La vidéoprotection est utilisée quotidiennement dans plusieurs domaines :

  • La protection des bâtiments et installations publics et de leurs abords
  • La sauvegarde des installations utiles à la préservation de la sécurité publique
  • La régulation des flux de transport
  • Le respect des règles de la circulation
  • La prévention des atteintes à la sécurité des personnes et des biens
  • La prévention des risques naturels ou technologiques
  • Le secours aux personnes et la défense contre l’incendie
  • La sécurité des manifestations ouvertes au public, ainsi que leurs installations

Ces caméras constituent un outil extrêmement utile et efficace pour gérer l’ensemble de ces sujets, au bénéfice de la population.

Ont-elles un effet dissuasif ?

Les caméras sont volontairement visibles et contribuent, par leur présence, au faible taux de faits de délinquance de voie publique.

La police et la justice peuvent-elles exploiter facilement les images ? Combien de temps sont-elles conservées ?

L’exploitation des images est très encadrée notamment par les règles sur la protection des données personnelles, mais également par la loi n° 1.430 du 13 juillet 2016 portant diverses mesures relatives à la préservation de la sécurité nationale.

Conformément à l’Arrêté ministériel 2017-576 du 19/07/2017, la durée de conservation des images ne peut excéder un mois à compter de la date de leur enregistrement.

Les enregistrements sont détruits dans le délai maximal fixé à l’article précédent sauf si leur conservation est nécessaire à :

  • Une enquête préliminaire, de flagrant délit ou une information judiciaire
  • Une enquête pour recherche des causes de la mort
  • Des recherches entreprises dans le cadre d’une disparition inquiétante ou la disparition d’un mineur
  • La coopération judiciaire ou policière internationale.

Dans ce cas, les enregistrements sont détruits dès le terme des procédures judiciaires ou des recherches qui ont justifié leur conservation au-delà du délai prévu à l’article précédent.

Y a-t-il des secteurs plus surveillés que d’autres ?

L’efficacité du dispositif doit s’examiner de manière globale et le maillage actuel permet de garantir un niveau homogène de sécurité sur l’ensemble de la Principauté.  

La Sûreté publique travaille-t-elle en collaboration avec Beausoleil ?

Les relations avec les services de police des communes limitrophes sont de qualité et sont encadrées par des accords bilatéraux.

Ces caméras permettent-elles la reconnaissance faciale ?

Actuellement, la Principauté de Monaco n’est pas dotée de cette technologie.

D’autres caméras seront-elles installées à l’avenir ?

Notre territoire étant en constante évolution, le nombre de caméras dans les années à venir est voué, en effet, à augmenter, notamment au regard de la finalisation de projets tels que Nouveau CHPG, Grand Ida, Entrée de ville Jardin Exotique, Testimonio II, Ilots Charles III, Anse du Portier, etc.