« À Monaco, l’ordre règne » : deux jeunes avertis par le tribunal après une rixe
La bagarre a eu lieu devant le Sass café en avril dernier.
Âgés d’une vingtaine d’années, ces deux jeunes n’étaient pas connus des services de police. Leur convocation au tribunal correctionnel de Monaco mardi 20 juin dernier sonnait comme un rappel à l’ordre. Et pour cause, le vendredi 7 avril dernier, ils ont, comme l’a rappelé le procureur, « causé du trouble à l’ordre public », en se bagarrant à la sortie d’un établissement de nuit monégasque.
Aucun n’a déposé plainte, et aucun ne demande de dommages-intérêts. Les deux reconnaissent « s’être emportés sous l’effet de l’alcool » ce soir-là. En effet, il aura suffi d’un effleurement d’épaule à épaule pour déclencher des insultes, et très vite une bagarre entre les deux étudiants qui sortaient d’une soirée bien arrosée au Sass café, situé sur l’avenue Princesse Grace.
Des violences réciproques
L’un est de nationalité française et réside à Marseille, l’autre de nationalité espagnole et habite en Principauté. Le premier affichait un taux d’alcoolémie de 0,55 milligramme par litre d’air expiré, le second 0,35. Dans cette affaire, « personne n’est capable de dire qui a donné le premier coup, indique le président en feuilletant le dossier. Ce que l’on sait en revanche, c’est que chacun a porté des coups à l’autre. »
Le procureur se lève pour apporter quelques précisions : « il était 3 heures du matin lorsque la police a été contactée pour une rixe survenue entre deux groupes d’individus. Messieurs, vous avez causé cette nuit-là un trouble à l’ordre public, un mouvement de foule, et c’est ce qui justifie votre comparution aujourd’hui devant ce tribunal. Si vous n’aviez pas été alcoolisés, vous auriez surement fait preuve de plus de civisme, mais ce comportement n’en reste pas plus acceptable, surtout à Monaco où l’ordre et la tranquillité règnent. »
Le ministère public n’a pas omis de préciser que, pour de tels faits, les prévenus encourent jusqu’à 10 ans de prison. Il n’ira pas jusque-là dans ses réquisitions et demandera une peine de 1 000 euros d’amende chacun.
S’ils dépendent tous deux de leurs parents financièrement, leurs avocats respectifs s’accordent pour demander une dispense de peine. À défaut d’opter pour la relaxe, le tribunal a, après délibération, déclaré coupables les deux prévenus en leur accordant une dispense de peine et la non-inscription de la condamnation au bulletin n°2 du casier judiciaire. Une décision qui résonne comme un avertissement pour ces deux jeunes hommes qu’on ne devrait pas revoir de sitôt devant les magistrats.