Comment les sapeurs-pompiers de Monaco coopèrent-ils avec leurs homologues français ?
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Lors de situations d’urgence, mais pas que, les pompiers des deux États sont amenés à travailler ensemble.
En cas d’extrême urgence, les pompiers de Monaco peuvent compter sur ceux présents de l’autre côté de la frontière, et vice-versa. Cette entraide mutuelle entre l’État français et la Principauté est formalisée dans un document du 16 avril 1970, conformément à l’Ordonnance Souveraine n° 4.465 du 29 mai 1970.
En complément de ce document, un arrêté préfectoral indique que les sapeurs-pompiers de Monaco interviennent sur les communes limitrophes : Beausoleil, Cap d’Ail et une petite partie de la Turbie et de Roquebrune-Cap-Martin, ce qui représente environ 25 % des interventions de la Compagnie des Sapeurs-Pompiers de Monaco.
Le cas de l’incendie de Roquebrune en avril 2023
Au-delà de ce secteur, les sapeurs-pompiers des Alpes-Maritimes peuvent demander le renfort de Monaco, qui est généralement accordé si l’activité opérationnelle de la Principauté le permet. Ce fut le cas lors de l’incendie survenu à Roquebrune-Cap-Martin le 25 avril dernier. « Dans ce cadre, les sapeurs-pompiers de Monaco ont dépêché un engin d’incendie armé à 6 militaires », ont précisé les autorités.
Quant au renfort français en Principauté, il se fait plus rare. « Au cours de ces dix dernières années, les sapeurs-pompiers des Alpes-Maritimes ne sont pas intervenus directement à Monaco », attestent les autorités monégasques, qui précisent cependant que ces derniers se tiennent prêts à intervenir à tout moment sur les lieux d’un sinistre ou lors de grandes manifestations, comme des matches à risques ou le Grand Prix.
Des entraînements ensemble
Pour toutes ces situations, la collaboration est quotidienne entre les centres opérationnels monégasque (CGECOS) et azuréen (CODIS). Ils disposent ainsi de lignes prioritaires pour se joindre. Aussi, les pompiers de Monaco et ceux des Alpes-Maritimes s’exercent régulièrement ensemble, notamment dans des lieux où les opérations pourraient être de grande envergure et impacteraient les deux États. À savoir la gare SNCF, le tunnel Rainier III ou encore le tunnel A500.
Pas de grandes différences en matière de codes, puisque les deux entités sont formées dans les mêmes centres. « En plus d’être formés en interne, les sapeurs-pompiers de Monaco sont formés par les centres de formation des unités militaires ou civiles des sapeurs-pompiers français* qui disposent des plateaux techniques nécessaires. » En France, ils bénéficient par exemple de la spécialité « lutte contre les feux de forêts » ou de la formation technique « conduite de véhicules hors chemin. » De quoi être complètement rodé et assurer une sécurité maximale sur les deux territoires.
* Bataillon de marins-pompiers de Marseille, Brigade de sapeurs-pompiers de Paris, Unité d’instruction et d’intervention de la sécurité civile, école nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers