Publicité »
Publicité »
Interview

Concierge à l’Hôtel de Paris Monte-Carlo, Mathieu détient les clés d’un séjour réussi

concierge hotel paris monaco
Mathieu Adélaide s'est vu décerner les célèbres Clefs d'Or - © Camille Esteve / Monaco Tribune

Ce nouvel article de notre série consacrée aux métiers de la Monte-Carlo Société des Bains de Mer nous emmène au cœur de l’Hôtel de Paris.

En traversant le superbe hall de l’Hôtel de Paris, vous trouverez, près du grand escalier central, la conciergerie de l’établissement de luxe, où Mathieu Adélaide et ses collègues exercent avec discrétion et élégance ce métier rare, typique des grands palaces.

Publicité

Cela fait désormais deux ans que Mathieu, 38 ans, a rejoint le prestigieux hôtel monégasque, après un parcours qu’il qualifie lui-même d’« atypique » : « je suis arrivé dans l’hôtellerie complètement par hasard. Je n’ai pas suivi de cursus hôtelier. J’ai étudié la communication, le marketing, et je me suis présenté un jour dans un hôtel à Nice qui cherchait un réceptionniste. Je ne savais même pas en quoi consistait exactement le poste. J’ai rencontré le directeur de l’hôtel et il m’a laissé ma chance. J’étais réceptionniste, voiturier, bagagiste… J’ai découvert l’hôtellerie et ça a été une révélation ! »

Convaincu d’avoir finalement trouvé sa voie, Mathieu a renforcé son expérience pour se rapprocher d’un nouveau but : intégrer l’hôtellerie de luxe. « Mon objectif était de rentrer à Monaco, ce que j’ai pu faire au bout d’un an et demi, en travaillant à l’hôtel Port Palace. J’étais réceptionniste, mais j’avais découvert, grâce à une précédente expérience, la conciergerie. Et ça avait attisé ma curiosité », confie Mathieu.

Concierge : un métier très large… et très rare !

Bien décidé à suivre ce chemin-là, le jeune homme est retourné sur les bancs de l’école, grâce à une formation parisienne en conciergerie. Après un an d’études, et un passage au sein du prestigieux Mandarin Oriental, Mathieu Adélaide est finalement venu retrouver le soleil monégasque à l’hôtel Fairmont, où il est resté six ans avant de rejoindre les rangs de la Société des Bains de Mer.

« Le Fairmont était une très belle école, mais je voulais vraiment m’orienter vers un établissement de luxe, explique-t-il. L’Hôtel de Paris et l’Hôtel Hermitage étaient pour moi les deux plus beaux hôtels de Monaco. J’ai toujours été attiré par une architecture classique. Les beaux hôtels, pour moi, sont ceux qui ont une histoire. J’ai donc intégré la SBM, dans un premier temps à l’Hôtel Hermitage. Le Covid a arrêté mon contrat, mais par chance, j’ai pu rejoindre l’Hôtel de Paris quand l’activité touristique a repris », détaille-t-il.

Nous sommes à la disposition du client pour l’aiguiller, le conseiller et rendre son séjour encore plus agréable

Une grande chance, à plus d’un titre, car le métier est malheureusement de plus en plus rare. Au point d’être, finalement, assez méconnu. « Nous sommes là pour apporter au client tout ce qui s’écarte des services classiques de l’hôtel, pour rendre son séjour aussi agréable que possible et pour lui apporter le côté local. Nous réservons les restaurants, nous l’aidons pour les transports, nous lui apportons un côté culturel et découverte s’il a besoin d’un guide… C’est un métier très large. Nous sommes à la disposition du client pour l’aiguiller, le conseiller et rendre son séjour encore plus agréable. (…) C’est ce que j’aime dans mon métier, surtout si le client nous fait confiance et qu’on arrive à le faire sortir des sentiers battus », sourit le concierge.

Savoir réagir avec calme et diplomatie

Des missions plus complexes qu’elle n’en ont l’air : chaque jour est un défi quotidien, pour trouver des solutions à chaque problème. Perte d’une valise, annulation d’un transport etc. Les concierges travaillent à flux tendus. Et se retrouvent parfois confrontés à des situations… inédites !

« Pas plus tard que la semaine dernière, une cliente est arrivée avec un chien Golden Retriever. Elle n’avait pas vu que nous n’acceptions que les chiens de petite taille. C’était très tôt le matin, un dimanche, et elle avait réservé tout son séjour avec nous. La réception nous a demandé de trouver une solution. Nous avons passé des appels, nous avons heureusement quelques contacts, et nous avons trouvé un dog sitter qui a réussi à se déplacer très vite pour rencontrer Madame et prendre le chien en pension chez lui. Voilà comment nous avons transformé la déception de la cliente en une surprise positive », se remémore Mathieu.

Sang-froid, diplomatie, rigueur et gestion du stress font donc partie intégrante des prérequis pour exercer cette fonction. Mais pas seulement : la curiosité est également de mise, pour découvrir régulièrement de nouvelles adresses et de nouveaux lieux touristiques à recommander aux clients.

Passionné par son métier – et affirmant avoir déjà réalisé la plupart de ses rêves – Mathieu s’est même vu décerner les très célèbres Clefs d’Or, qu’il arbore avec fierté. Des insignes qui attestent de son sérieux, de son souci du détail et de sa grande discrétion. « Je ne suis pas l’homme le plus extraverti du monde, je suis assez contenu et mesuré dans mes échanges avec le client, quand d’autres sont davantage exubérants », confesse Mathieu dans un sourire. Le jeune homme a d’ailleurs parrainé deux collègues cette année, pour les aider à rejoindre la prestigieuse association.

Très heureux et fier de son parcours, Mathieu Adélaide n’envisage pas, pour l’instant, de changer de service. « La conciergerie, c’est une passion. Aurai-je envie d’intégrer un jour un poste de chef concierge ? Peut-être, si l’opportunité se présente. Il faut savoir apprécier ce que l’on a », conclut-il avec philosophie.