Elle déclare une adresse à Monaco mais vit à Beausoleil : le tribunal la condamne
Dans ce dossier volumineux, tout a été épluché : des factures d’électricité à la géolocalisation du téléphone.
C’est l’histoire de l’arroseur arrosé… Alors que cette ressortissante ukrainienne dépose plainte contre une personne influente de la Principauté, en lien avec le projet immobilier très convoité de « La Crémaillère », elle va éveiller les soupçons quant à son lieu réel de résidence. L’homme, qui est par ailleurs le père adoptif de la fille de la quadragénaire, va en effet confirmer vivre en couple à Beausoleil, et non à Monaco, comme le prétend madame.
Une enquête ouverte
Aussitôt, une enquête est menée pour en savoir un peu plus sur le statut de résident de cette femme. Interrogée par la police, elle a toujours déclaré habiter à Monaco, précisément dans l’immeuble « Le Granada », situé boulevard de Belgique, dans le quartier du Jardin Exotique.
Absente à la barre du tribunal correctionnel de Monaco, cette gérante de société ne s’est pas défendue des faits qui lui étaient reprochés. Difficile de toute façon de lutter contre les preuves dénichées par les enquêteurs, comme les factures SMEG pour constater la (non) consommation d’énergie électrique, ou encore les résultats du bornage du téléphone et du véhicule personnel pour constater le lieu de stationnement lié à l’habitation, qui serait plutôt du côté de L’Annonciade, soit en périphérie de Beausoleil. Les doutes s’amplifient peu à peu, et cette soi-disant résidente monégasque ne bénéficierait, en fait, que d’une adresse sur le territoire.
Le concierge de l’immeuble interrogé
Toujours dans son procès verbal, cette dame a affirmé être séparée de l’homme qui avait été interrogé, mais que ce dernier rêvait encore d’une vie commune. « Je suis installée à Monaco depuis 2020 », a-t-elle insisté. Mais le témoignage du concierge de la résidence où elle déclarait habiter à Monaco ne va que confirmer la thèse des enquêteurs : cette femme a obtenu une carte de séjour de manière indue pour profiter des aides sociales.
Après délibération, le tribunal a divisé par deux les réquisitions du procureur qui étaient de deux mois d’emprisonnement et 5 000 euros d’amende. La prévenue, sans antécédents judiciaires jusqu’alors, a ainsi été condamnée à un mois de prison avec sursis et 2 500 euros d’amende.