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Récit

Il a rallié Monaco depuis Calvi, l’exploit retentissant de Rémi Camus

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Rémi Camus a rallié à la nage les 180 km qui séparent Calvi de Monaco (Photo © Baroudeur)

L’explorateur est arrivé mardi sur la plage du Larvotto au bout de 14 jours d’efforts et 180 km parcourus dans la Méditerranée depuis la Corse.

On lui avait promis une mer calme, une traversée longue, mais paisible.

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« Après mon tour de France à la nage en 2018, certains m’ont dit : « la Méditerranée, c’est calme, tu verras ». Ce n’est pas tout à fait ça. On a tout eu, elle était déchainée ! » a confié l’aventurier au moment de son arrivée officielle sur la plage du Larvotto, mardi, en milieu d’après-midi, après avoir été amarré dans la baie de Roquebrune-Cap-Martin dès lundi soir.

Pendant près de deux semaines, à raison de huit heures de nage par jour, Rémi Camus a dû braver les intempéries et dompter une Méditerranée capricieuse. Au point de l’empêcher par moments de réaliser ce défi sans assistance.

« En totale autonomie, c’était impossible. J’ai eu besoin de l’assistance de l’équipe pour me sortir des zones de houle et des courants très forts. J’ai vraiment senti la puissance de la mer.»

Une pollution près des côtes inquiétante

Si la traversée entre Calvi et Monaco représente 180 km, ce sont près de 250 km au total qui ont été parcourus par le natif du Cher, en raison des courants.

« On a eu des orages, des courants très forts, mais c’est ce qui rend l’exploit fun, relativise-t-il. Et on a pris le temps. Pendant quinze jours, on a vu des baleines, des dauphins, des tortues, des raies. Nous avons une chance incroyable d’être dans de tels écosystèmes.»

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La nuit, Rémi Camus dormait dans sa couchette, qu’il a lui-même tracté tout au long de sa traversée (Photo © Baroudeur)

Si Rémi Camus a souligné la beauté de la Méditerranée, il s’est aussi montré alarmant quant à la qualité de la mer, une fois les côtes en approche. « On a l’impression d’être dans Star Wars, avec des morceaux de plastique qui partent dans tous les sens… Il y en a vraiment de partout, c’est impressionnant. Si on veut continuer à profiter de la mer, il faut la préserver.»

Parti dans une démarche environnementale et scientifique – l’explorateur est en collaboration avec le CHU de Grenoble pour voir comment le corps réagit lorsqu’il est confronté à un stress important dans un environnement hostile – Rémi Camus a réalisé des tests salivaires tous les matins au cours de son expédition.

Sensibiliser à la protection de la Méditerranée

Une traversée de la Méditerranée qu’il a régulièrement partagé dans des storys sur Instagram, pour décrire et montrer les coulisses de son aventure, qu’il a préparé en amont pendant trois ans.

L’occasion notamment de le voir nous expliquer comment pomper directement l’eau de la Méditerranée, pour la désaliniser et la rendre ensuite potable. 

« J’apercevais les équipiers qui buvaient tranquillement à côté sur le voilier… C’est là qu’on voit que la vie est facile avec l’eau du robinet.»

Une aventure humaine extraordinaire, que Rémi Camus n’a pas tout à fait achevé. S’il a remis les pieds sur le terre ferme, le Mike Horne à la française a débuté une nouvelle étape de son défi : la sensibilisation auprès de la jeune génération, mais aussi des plus grands.

Après avoir donné une conférence de presse au Musée Océanographique de Monaco mercredi soir, « l’homme des mers » a pris la direction du Var, avant de s’envoler pour Paris. Avec une volonté : expliquer pourquoi la mer Méditerranée a un besoin urgent d’être protégée.