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Interview

Romain Giubbi, chef de brigade en réception à l’Hôtel de Paris : « Dans les palaces, rien n’est impossible »

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Romain Giubbi gère une quinzaine de réceptionnistes - © Camille Esteve / Monaco Tribune

Célébrités, demandes extravagantes… Dans ce nouvel article de notre série consacrée aux métiers de la Monte-Carlo Société des Bains de Mer, Romain nous dévoile les coulisses de sa profession.

« Une réception d’hôtel de luxe fonctionne comme une cuisine : avec une brigade et un chef de brigade. » Dans l’une des superbes suites de l’Hôtel de Paris Monte-Carlo, Romain Giubbi sourit en évoquant son métier. A seulement 30 ans, le jeune homme, né à Nice, occupe un poste qui implique de grandes responsabilités.

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Aux côtés d’un second chef de brigade sénior, il encadre deux juniors et une équipe de 14 réceptionnistes : les premiers visages que les clients verront. Aussi, tout doit être parfaitement organisé. Romain gère cette équipe et leur amplitude d’horaires de travail, tout en les accompagnant dans leurs tâches quotidiennes. Il assure également la coordination avec les gouvernantes, pour que les clients n’aient pas à attendre. « Je dois faire en sorte que toute cette organisation ne s’effondre pas. Le moindre grain de sable peut venir polluer la journée », explique Romain, qui travaille essentiellement « depuis les coulisses. »

« Je ne suis au contact du client qu’en cas de problème ou s’il a un besoin particulier, précise-t-il. Dans ces cas-là, il faut que le réceptionniste puisse se dégager du temps pour traiter cette demande. En tant que chefs de brigade, nous sommes là pour pallier le manque de temps. »

Une clientèle bien particulière

Cette fonction nécessite donc un grand sens de l’organisation, mais aussi une vraie capacité à gérer son stress et à garder son calme. Des qualités que Romain Giubbi a renforcées sur le terrain, à l’issue d’une licence en études d’Hôtellerie au sein de l’école Paul Augier à Nice. « Je suis parti à Paris pour faire mes armes, nous raconte-t-il. J’ai fait l’ouverture d’un boutique-hôtel dans le XIIIe, puis j’ai voulu travailler dans un établissement un peu plus grand et je suis passé chez Shangri-La. C’est là que j’ai appris l’art du luxe, c’était très intéressant. Au bout de deux ans et demi, j’ai eu envie de soleil et de rentrer à la maison. J’ai sollicité le groupe Monte-Carlo Société des Bains de Mer : ils n’avaient à l’époque qu’une place de réceptionniste. Or, j’avais aussi postulé à Paris à l’Hôtel Bristol, où ils étaient prêts à me proposer un poste de chef de brigade, pour ensuite devenu Duty Manager*. J’ai beaucoup hésité entre le soleil ou l’avancée de ma carrière. J’ai finalement choisi le soleil ! »

Évoluer dans un hôtel comme celui-là, pour notre culture, notre développement personnel ou même notre CV, c’est formidable

Et sans le savoir, Romain Giubbi avait fait le bon choix. Seulement deux mois après son arrivée au sein de l’Hôtel de Paris Monte-Carlo, une cheffe de brigade a été promue et Romain a pu prendre sa place. En septembre, cela fera cinq ans que le jeune homme travaille dans ce palace, qu’il n’envisage pas de quitter. « Ça me plait beaucoup d’être ici, témoigne-t-il. Nous devons garder les pieds sur terre et réaliser la chance que nous avons de travailler dans un tel décor. Évoluer dans un hôtel comme celui-là, pour notre culture, notre développement personnel ou même notre CV, c’est formidable ! J’aimerais bien gravir les échelons, mais je voudrais rester à l’Hôtel de Paris. Je n’ai pas envie de m’en détacher. »

Au-delà de la beauté des lieux, le chef de brigade apprécie la clientèle particulière qui occupe les chambres du palace. « Nous avons la chance de croiser beaucoup de personnages illustres : des PDG, des hommes d’affaires, des hommes politiques, des célébrités… J’ai l’habitude, désormais, de travailler avec ce genre de personnes, mais le jour où nous avons reçu le couple Obama, j’ai vraiment pris conscience de l’endroit où je me trouvais. Tous deux ont un charisme incroyable, et ils sont vraiment gentils », se souvient-il.

L’adrénaline au cœur du métier

Romain Giubbi se remémore aussi les demandes extravagantes auxquelles il a déjà été confronté : « quand j’étais à Paris, on m’avait demandé de repeindre une suite en rose. C’était l’anniversaire de la petite-fille du client, et elle adorait le rose. Je n’ai pas encore eu ce genre de requête à Monaco, mais nous avons eu, par exemple, des demandes en mariage dans la suite Princesse Grace avec une mise en place fabuleuse ! C’est le propre des palaces : rien n’est impossible et moi j’adore ça, cette extravagance ! »

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La suite Princesse Grace de l’Hôtel de Paris est un lieu idyllique pour une demande en mariage – © Monte-Carlo SBM

Autre facette du métier que Romain apprécie particulièrement : l’adrénaline. « C’est ce qui me motive le plus. Là, il est onze heures, c’est notre coup de feu ! Les clients arrivent et partent en même temps. Et les réceptionnistes sont très sollicités, c’est un vrai défi. Mais quand je vois mes jeunes réceptionnistes, j’en suis très fier », confie-t-il en souriant.

Ne souhaitant pas, pour l’instant, devenir Duty Manager afin de rester près de ses clients – ou plutôt « de ses hôtes » – Romain Giubbi considère que la Monte-Carlo SBM et toutes ses équipes ont « leur rôle à jouer » pour faire découvrir aux touristes « le nouveau Monaco. »

« La SBM est très différente des autres groupes. Avec les hôtels et les restaurants du groupe, Monaco n’est plus une Principauté : c’est LE resort, où vous pouvez vous déplacer », conclut-il.


*Poste qui diffère selon les établissements. Au sein de la SBM, le Duty Manager n’est pas affilié à la réception, mais à la direction