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Interview

Tout savoir sur les abeilles et le miel de Monaco

apiculteur
Le miel de Monaco est récolté deux fois dans l'année, en juin pour les APIdays et en août - © Monaco Tribune

Impossible de l’acheter et pourtant, le miel de Monaco a un goût exceptionnel.

Elles peuvent un peu effrayer lorsqu’elles nous titillent en plein pique-nique ou en balade, mais les abeilles sont très utiles à l’homme et peut-être devrions-nous apprendre à les aimer davantage. Saviez-vous par exemple, que 80% de notre alimentation est pollinisée par les abeilles ? « Sans elles, nous aurions beaucoup moins de choix pour se nourrir, et nous pourrions dire adieu aux pommes, aux poires, aux fraises, aux avocats, aux courgettes… », énumère Lucien Guerin, apiculteur à la retraite.

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Le frelon : principale menace

En marge des APIdays* organisés au Jardin de l’Unesco sur les terrasses de Fontvieille depuis jeudi 15 et jusqu’à ce samedi 17 juin, les passionnés informent le public, et notamment les enfants des classes de la Principauté, sur la protection de ce petit insecte dont la population diminue drastiquement dans le monde. Si les origines de ce désastre sont multiples, la dégradation de l’environnement et l’usage de pesticides sont des causes prépondérantes.

À Monaco, le principal prédateur de l’abeille porte le nom de frelon asiatique et européen. « Nous perdons chaque année une grande partie des ruches », déplore l’apiculteur. Autre menace pour nos amies jaune et noire : le varroa. Cet acarien s’attaque aux ouvrières et bourdons adultes mais également aux larves en les rendant invalides.

Une dizaine de frelons suffisent à décimer une colonie d’abeilles en quelques jours – © Monaco Tribune

Si en Principauté, des pièges sont régulièrement installés, vous qui jouissez d’un jardin ou même d’un petit balcon, pouvez aussi en réaliser de manière artisanale pour soutenir l’action des jardiniers. « De nombreux tutoriels sont disponibles sur le web, glisse l’un des professionnels présent. Ils sont facilement réalisables à l’aide de matériaux qu’on trouve chez soi comme des bouteilles. »

Le miel de Monaco, un goût « exotique »

Bien qu’il ne soit pas commercialisé, quelques chanceux ont l’occasion de goûter cet or jaune, « made in Monaco ». Il est distribué aux enfants lors de ces trois jours d’ateliers, mais aussi au Palais Princier ou aux maisons de retraite de la Principauté. « C’est un petit présent offert généralement à l’occasion des fêtes de fin d’année », indique Laurent Pasteau, contremaître à la Direction de l’Aménagement Urbain.

Le design de l’étiquette des pots de miel de Monaco est, chaque année, imaginé par des élèves de la Principauté – © Monaco Tribune

« Ce miel a un goût très particulier, confie Lucien. Il est légèrement exotique avec des notes de mangue ou de litchi. » Un produit d’exception qu’on ne retrouve nulle part ailleurs, et que l’on doit au climat, mais aussi à la grande diversité des fleurs et de la végétation en Principauté.

Les jardiniers de la Principauté sensibilisés

Si l’on trouve quelques ruches à Monaco, notamment au niveau du Musée des Timbres et des Monnaies, au pied de la Tour Odéon ou aux abords du Monte-Carlo Bay, les abeilles, elles, sont partout. Dispersées sur l’ensemble du territoire, elles ne sont cependant pas si nombreuses et les équipes de jardiniers veillent à les protéger autant que possible. « Tous les produits que nous utilisons sont biologiques et nous évitons de traiter les zones autour des ruches », témoigne l’un d’entre eux.

Mais cette année, avec la sécheresse, les fleurs dont les abeilles raffolent du nectar, ne se sont pas développées comme prévu. « Tout est devenu imprévisible pour nous, souffle un apiculteur. Les sécheresses, mais aussi les gros orages liés au dérèglement climatique, détériorent les végétaux, ce qui se répercute sur les abeilles qui s’en nourrissent. »


* APIdays est un rendez-vous annuel autour des ruchers partenaires « L’abeille, sentinelle de l’environnement et des apiculteurs ». Ces journées nationales sont une opportunité pour les apiculteurs de militer, d’informer et de sensibiliser les pouvoirs publics, les médias et l’ensemble de la population sur des mesures concrètes pour la protection de l’abeille et le développement de l’apiculture.

Savoir plus : l’entrée est libre et les animations sont gratuites de 9 heures à 16 heures