Récit

Un Carabinier condamné par le tribunal de Monaco après une rixe

carabinier
Le tribunal a prononcé une peine d'amende à l'égard de cet homme au service du Souverain - © Compagnie des Carabiniers du Prince via Facebook

La bagarre s’est déroulée au niveau du parking du Quai Antoine Ier, en mars dernier.

« De par ma fonction, ce n’est absolument pas une attitude à avoir », a d’emblée reconnu le prévenu. Le 11 mars dernier, une dispute éclate entre cet homme de nationalité française et une de ses connaissances présente à la Rascasse. Le ton monte au sujet de l’ex-compagne d’un des deux individus, à tel point que les vigiles finissent par les expulser de l’établissement de nuit monégasque.

Publicité

Mais l’altercation ne s’arrête pas là pour autant. Elle va se poursuivre dans la rue et jusque dans le parking du Quai Antoine Ier où la scène, qui dégénère, est entièrement immortalisée par les caméras de vidéosurveillance. À 3h35 du matin, la victime appelle la police et porte plainte. Après avoir été entendu par les fonctionnaires de police, il est temps pour l’agresseur de s’expliquer à la barre du tribunal correctionnel de Monaco.

Lorsque les images sont projetées dans la salle d’audience mardi 6 juin dernier, le prévenu fait grise mine et s’excuse. « C’est la première fois que je comparais devant un tribunal et ça n’arrivera plus jamais », promet le trentenaire qui risque gros. « En fonction de la condamnation, je peux perdre mon emploi », indique-t-il, d’autant qu’une suspension de neuf jours a déjà été ordonnée par sa hiérarchie.

Un devoir d’exemplarité

« Vous étiez alcoolisé sur la voie publique alors que vous êtes un représentant de la force publique ! Ce comportement est assez inquiétant », souligne le président. La victime, pâtissier au Yacht Club, ne se constitue pas partie civile, et ne réclame ainsi aucuns dommages-intérêts. Pourtant, la vidéo est « terriblement à charge contre le prévenu », insiste le procureur. Le Ministère public précise cependant qu’il ne « souhaite pas que ce Carabinier perde son emploi, même si la violence ne peut être acceptée ». Il requiert alors la peine de trois mois de prison avec sursis.

Pour assurer sa défense, l’avocat du prévenu insiste : « il s’agit d’un incident de parcours de vie et il aura des répercussions sur sa vie privée et professionnelle. Oui, mon client a un devoir d’exemplarité, mais c’est un moment d’égarement dont les conséquences peuvent être relativisées. La victime ne portait la trace d’aucune blessure et d’ailleurs, aucun jour d’ITT ne lui a été prescrit. Je vous demande la plus grande clémence ».

Le résident monégasque écopera finalement de la peine plutôt indulgente de 600 euros. Reste à savoir s’il parviendra à conserver son emploi au sein de la Compagnie des Carabiniers du Prince.