Pratique

Comment profiter de la Monaco Art Week ? Suivez le guide !

monaco-art-week
La Monaco Art Week a débuté ce mardi 4 juillet - © Alice Bensi

Qu’y a-t-il à voir ? Dans quel ordre visiter ? Quels sont nos coups de cœur ? Monaco Tribune vous embarque dans un magnifique voyage à travers l’art.

Cette semaine, et jusqu’au 9 juillet, la Principauté vibre au rythme de l’art avec la Monaco Art Week, événement placé sous le Haut Patronage du Prince Albert II. 14 galeries monégasques vous invitent à découvrir des collections exceptionnelles, peu visibles du grand public.

Publicité

1. Galerie Lebreton : au cœur de la céramique

Notre tour commence juste à côté de la gare (sortie Pont Sainte-Dévote), dans la galerie Lebreton. Ouverte en décembre en Principauté, mais tout droit venue de Californie, cette galerie vous invite à découvrir ses céramiques, la plupart provenant de collections privées, datées des années 1950 et 1960.

suzanne-ramie-galerie-lebreton-monaco
Ces céramiques colorées ont été exécutées par Suzanne Ramié – © Camille Esteve / Monaco Tribune

A ne pas manquer : les céramiques de Suzanne Ramié, « la femme derrière Picasso. » Etablie dans son atelier Madoura, à Vallauris, elle a accueilli le peintre espagnol pour lui enseigner les secrets de son art. Admirez les couleurs éclatantes des céramiques, aujourd’hui interdites à la production en raison de la toxicité des teintures.

Galerie Lebreton, 31 Boulevard Rainier III

2. Ward Moretti at Moretti Fine Art : dans le regard des Impressionnistes

En vous dirigeant ensuite vers Monte-Carlo, rendez-vous au Park Palace. Empruntez l’escalier en colimaçon à l’entrée : vous trouverez sur votre droite la galerie Moretti. Si le lieu est plutôt habitué à présenter des tableaux issus de la Renaissance italienne, pour la Monaco Art Week, il a finalement été décidé de rendre hommage aux Impressionnistes et Pointillistes, en écho à la grande exposition estivale du Grimaldi Forum consacrée à Monet. Vous pourrez découvrir toute une collection de toiles, généralement peu connues du grand public car collectionnées par des privés, et notamment le plus petit Renoir jamais peint.

monaco-moretti-cross
Henri-Edmond Cross, Ponte Moro, Rio Grimani – © Camille Esteve / Monaco Tribune

A ne pas manquer : l’œuvre lumineuse d’Henri-Edmond Cross, peintre pointilliste : Ponte Moro, Rio Grimani, (Venise). Toutes les belles couleurs du sud se retrouvent sur cette toile, où le peintre joue avec les nuances de rose et de violet pour représenter une scène idyllique.

Ward Moretti at Moretti Fine Art, Park Palace, 27 avenue de la Costa

3. Artcurial : l’art se cache aussi dans le meuble

L’art ne se limite pas aux tableaux ou aux sculptures. La maison Artcurial, à deux pas du Park Palace, l’a bien compris en accueillant une collection de meubles italiens, qui seront prochainement mis aux enchères. Des pièces uniques, réalisées notamment pendant les années 1950, à l’instar d’un set de canapé et fauteuils verts signés Ico Parisi, ou un fauteuil d’Augusto Bozzi. Mais pas seulement ! Artcurial met également en avant des pièces d’art contemporain, qui feront partie de la vente aux enchères, le 19 juillet prochain. La « lampe de poche », loin d’être aussi petite qu’on l’imagine, de Martine Bedin complète ce tableau qui mêle les styles avec élégance et audace.

artcurial-monaco-freres-campana
Les frères Campana sont célèbres pour leurs fauteuils élaborés à base de peluches et de jouets – © Camille Esteve / Monaco Tribune

A ne pas manquer : le fauteuil pour le moins original qui trône à gauche de la galerie, réalisé par les frères Campana. Ces deux Brésiliens ont fondé leur société en 1984 et se distinguent par leurs fauteuils élaborés à partir de peluches. Vous pourrez donc découvrir cette assise faite en oursons, unique au monde.

Artcurial, Monte-Carlo Palace, 3/9 Boulevard des Moulins

4. Hauser & Wirth : pour l’amour de la sculpture

Amateurs d’art moderne, ne manquez pas l’exposition temporaire de la galerie Hauser & Wirth, qui restera en place jusqu’en septembre. Le lieu accueille en effet les immenses sculptures de l’artiste expressionniste américain John Chamberlain, reconnaissable à ses carcasses de voitures écrasées, et s’inscrit pleinement dans le programme de la Monaco Art Week.

john chamberlain exposition monaco
L’exposition restera au sein de la galerie jusqu’au 2 septembre prochain – © 2023 Fairweather & Fairweather LTD / Artists Rights Society (ARS), New York

A ne pas manquer : les poèmes du sculpteur qui ornent l’un des murs. Ces pièces uniques, écrites dans les années 1950 alors qu’il était au Black Mountain College, n’avaient jusque-là jamais été révélées au grand public. Ces poèmes accompagnent les sculptures et dévoilent une autre facette de l’artiste.

Hauser & Wirth, One Monte-Carlo, Place du Casino

5. Sotheby’s : la légende Marc Chagall

Après le noir et blanc des photographies consacrées à Michael Schumacher, Sotheby’s orne ses murs de couleurs avec pas moins de 21 œuvres du célèbre peintre Marc Chagall. Toutes ces toiles, appartenant à un même collectionneur privé, invitent à la rêverie et à la poésie. Des pièces uniques, peu connues du grand public, qui valent le coup d’œil !

monaco-sothebys-chagall
Marc Chagall a représenté la Baie de Nice dans sa toile – © Camille Esteve / Monaco Tribune

A ne pas manquer : la Sirène avec le Poète, qui vous accueille dès votre arrivée. Cette œuvre datée de 1967 n’est pas seulement onirique. Si vous prêtez attention aux détails en bas du tableau, vous reconnaîtrez quelques palmiers et passants se promenant le long de la mer : le peintre a en effet immortalisé la Baie de Nice, témoignant ainsi des liens l’unissant avec la Côte d’Azur. Pour rappel, Marc Chagall s’est établi à Vence à la fin des années 1940, puis à Saint-Paul-de-Vence vingt ans plus tard.

Sotheby’s, 20 avenue de la Costa

6. HOFA : dans les yeux de Mary Ronayne

monaco-art-week-hofa
Mary Ronayne accorde beaucoup d’importance au regard de ses personnages – © Camille Esteve / Monaco Tribune

En entrant dans la galerie HOFA, peut-être vous sentirez-vous observés… Rien d’étonnant à cela : les nombreux personnages qui ornent les peintures colorées de Mary Ronayne, peintre irlandaise, sont pourvus de yeux immenses. Selon l’artiste, présente pour l’occasion, ces grands yeux traduisent l’expression de ses protagonistes, qui évoluent dans des toiles à mi-chemin entre le réel et l’imaginaire. « Vous pouvez peindre toutes les couleurs que vous voulez, mais l’expression des visages est la première chose que vous voyez. (…) Ma peinture, à l’origine, est amusante. On pourrait se dire que même un enfant pourrait le faire, mais j’y cache quelques détails qu’il vous appartient de trouver », nous confie-t-elle dans un sourire. Peignant avec passion depuis une dizaine d’années, Mary Ronayne consacre tout son temps à son art. Un art loin d’être aisé : Mary Ronayne peint sur des supports où il est difficile de fixer la peinture. « C’est un honneur d’être ici, à Monaco, mais cette réussite n’est pas arrivée par hasard. Je ne regarde pas la télévision, par exemple : je travaille, je travaille, je travaille. Sans relâche », affirme-t-elle.

monaco-hofa-paravent
Le paravent représente plusieurs saynètes de cavaliers et de leurs montures – © Camille Esteve / Monaco Tribune

A ne pas manquer : le superbe paravent, dans la seconde pièce, où de beaux cavaliers et leurs montures s’adonnent tantôt à la course, tantôt à la simple promenade champêtre. Pas moins de 30 tableaux ornent ainsi chaque côté de cet élément décoratif unique !

HOFA, YellowKorner Monte-Carlo, Palais de la Scala, 1 avenue Henry Dunant

Poursuivant votre chemin le long de l’avenue Henry Dunant, passez les portes de l’imposante Opera Gallery, qui réunit une impressionnante collection d’œuvres modernes et contemporaines de tous horizons. Une cinquantaine de toiles ornent les murs du lieu, où vous pourrez admirer tour à tour Pierre Soulages, Fernand Léger, Fernando Botero ou encore Yayoi Kusama.

monaco-opera-gallery
Cette immense toile colorée vous cueille dès votre arrivée – © Camille Esteve / Monaco Tribune

A ne pas manquer : le noir intense et si caractéristique de l’œuvre du regretté Pierre Soulages, au premier étage. Un noir profond, qui tranche avec les notes très colorées, voire « cartoonesques », que l’on retrouve par ailleurs dans la galerie, notamment au rez-de-chaussée…

Opera Galley, Palais de la Scala, 1 avenue Henry Dunant

8. M.F. Toninelli Art Moderne : l’art moderne à l’honneur

Pénétrez dans l’imposant Palais de la Scala, où se niche la petite galerie M.F. Toninelli Art Moderne, qui s’apparenterait presque à un cabinet de curiosités. Peintures et sculptures, surtout, s’entremêlent pour vous guider à travers l’art moderne du XXe siècle.

monaco-galerie-toninelli
Cette toile de Jacques Monory trône en ouverture de la galerie – © Camille Esteve / Monaco Tribune

A ne pas manquer : l’œuvre de Jacques Monory qui vous accueille – ou vous surprend – dès votre arrivée dans la petite galerie. Les personnages semblent vouloir sortir de la toile et vous accompagner pour votre visite.

M.F Toninelli Art Moderne, Palais de la Scala, 1 avenue Henry Dunant

9. Elisabeth Lillo-Renner : la puissance du titane

Dans cette toute petite galerie, découvrez les superbes bijoux en titane réalisés par Martin Spreng, ancien ébéniste. Ce dernier utilise toute la force du titane, matière qui fait son entrée dans le monde de la joaillerie, pour créer des bijoux tout à fait uniques. Sautoirs, bagues, boucles d’oreilles, bracelets… Osez un style plus imposant avec ces créations originales, dont vous pouvez suivre la genèse grâce à une vidéo diffusée en arrière-plan, montrant toutes les étapes de la fabrication.

monaco-galerie-titane
Martin Spreng explique comment il confectionne ses bijoux en titane – © Camille Esteve / Monaco Tribune

A ne pas manquer : Le bracelet collection Roseaux d’été, en titane rose serti de saphir rose et diamant sur de l’or gris. Une pièce qui allie subtilement la force de l’un et la délicatesse des autres, pour un bijou à nulle autre pareille.

Elisabeth Lillo-Renner, Palais de la Scala, 1 avenue Henry Dunant

10. Galerie Adriano Ribolzi : « Au cœur d’un regard »

Près de l’Hôtel Hermitage, se niche la galerie Adriano Ribolzi, qui met à l’honneur l’artiste canadienne Jane Gemayel. Sur les murs, des cœurs, des visages, des personnages qui vous attrapent et vous intriguent… Tandis que Donald Trump se confond avec Albert Einstein, des jeunes femmes prennent la pose du Penseur de Rodin… Jane Gemayel, présente pour l’exposition, vous invite à découvrir son univers troublant… au cœur d’un regard.

monaco-jane-gemayel
Jane Gemayel, devant son œuvre « Climate Change » – © Camille Esteve / Monaco Tribune

A ne pas manquer : Climate Change, l’un des tableaux phares de l’exposition qui, comme son nom l’indique, se concentre sur le changement climatique et dénonce l’inaction de ceux qui ferment les yeux, au détriment de ceux qui souffrent. L’œuvre est directement inspirée d’un article du New-York Times, accroché à côté. Une « boîte noire » vient compléter tout le travail de recherche mené par l’artiste dans la réalisation de sa toile.

Galerie Adriano Ribolzi, 3 avenue de l’Hermitage

11. Boghossian : la magie des pierreries

En pénétrant dans le superbe Hôtel de Paris, empruntez l’escalier central et montez au premier étage. Sur votre droite, vous attend la magnifique maison Boghossian, qui apporte sa contribution à la Monaco Art Week par de somptueux bijoux et pierreries. La vitrine donne le ton, ne serait-ce qu’avec un très beau pendentif orné d’un saphir taillé en forme de cœur, qui rappellera aux plus romantiques le célèbre « Cœur de l’Océan » dans le film Titanic. Cette pierre, et plus généralement la couleur bleue, sont d’ailleurs à l’honneur dans cette collection, même si l’une des pièces maîtresses est… multicolore ! L’une des manchettes est en effet composée de nombreux saphirs bleus, roses, jaunes, violets, verts ou même rouges… Prenez le temps d’admirer la façon éblouissante dont les pierres brillent sous la lumière.

monaco-boghossian
Cette bague est surmontée d’une tourmaline Paraíba – © Camille Esteve / Monaco Tribune

A ne pas manquer : la superbe bague ornée d’une Paraíba. Cette tourmaline turquoise extrêmement rare, venue tout droit d’Amérique Latine, décore le bijou au motif floral, incrusté par ailleurs de diamants. Pour l’anecdote, sachez que l’on trouve 10 000 fois plus de diamants dans le monde entier que de Paraíbas. Un ratio qui explique que le prix de la pierre dépasse généralement celui des autres pierres précieuses.

Boghossian, Hôtel de Paris, Place du Casino, 1er étage

En quittant progressivement le cœur de Monte-Carlo, et en rejoignant l’avenue Princesse Grace, faites un crochet par l’Hôtel Fairmont, où la Teos Gallery accueille le travail de l’artiste allemand Axel Crieger. A l’extérieur, Brad Pitt, mains dans les poches, se tient derrière Jack Nicholson, cigarette au bec, et à côté de Georges Clooney, qui semble avoir repéré une connaissance. Tous trois se tiennent devant une enseigne de la célèbre marque Tiffany & Co. Où un tel cliché a-t-il pu être pris ? La réponse est… nulle part : Axel Crieger agit en maître de l’illusion et compose des photos en très grand format, où il met en scène les plus grandes célébrités. De Marilyn Monroe à Monica Belluci, en passant par Romy Schneider, Karl Lagerfeld ou Leonardo DiCaprio… laissez-vous envoûter par ces photocompositions plus réalistes les unes que les autres.

monaco-teos-gallery-brigitte-bardot
« Bibiche » – © Camille Esteve / Monaco Tribune

A ne pas manquer : la photographie de « Bibiche », où la sulfureuse et iconique Brigitte Bardot prend la pose dans ce qui semble être une chambre d’hôtel. Ses éternels grands yeux noirs fixent l’objectif et mettent presque le spectateur au défi. « BB » fait d’ailleurs partie des rares modèles utilisés dans ces photocompositions qui ne détournent pas le regard…

Teos Gallery Monte-Carlo, Fairmont Hotel, 12 avenue des Spélugues

La peintre panaméenne Olga Sinclair a posé ses valises en Principauté, et plus précisément au Larvotto, où s’achève notre visite. Avec son sourire éclatant, Olga dévoile ses œuvres expressionnistes abstraites, toutes plus colorées les unes que les autres, alors qu’elle nous confie, paradoxalement, avoir été très influencée dans son travail par les peintures de Francis Bacon, pourtant nettement plus sombres. Mais ce qui caractérise aussi Olga Sinclair, c’est sa capacité à laisser les éléments naturels ne faire qu’un avec sa peinture. Comme les petites feuilles de son jardin, venues se poser sur sa toile et qui font désormais corps avec elle… Avec ses peintures, Olga Sinclair, femme active et engagée notamment auprès des enfants grâce à sa Fondation, célèbre le mouvement et la vie.

monaco-olga-sinclair-kamil-galery
Olga Sinclair est à Monaco le temps de la Monaco Art Week – © Camille Esteve / Monaco Tribune

A ne pas manquer : la petite mouche qui s’est glissée dans l’une des toiles… Saurez-vous la trouver ?

Kamil Art Gallery, 3 avenue Princesse Grace

14. G&M Design : Paul McCartney, Samuel L Jackson et Elizabeth II au naturel

Notre tour se clôture par les portraits de David Bailey, photographe de mode britannique, ancien ami et employeur de Mick Jagger avant qu’il ne devienne un Rolling Stone, et qui a notamment travaillé pour le célèbre magazine Vogue. Des photographies en noir et blanc, pour la plupart, de célébrités iconiques, décorent les murs de la pièce principale. En poursuivant votre visite, vous découvrirez un autre talent de l’artiste : la peinture, pour le coup très colorée. Une autre pièce propose également des portraits réalisés au cours de voyages, tranchant ainsi avec le milieu people. Mais toutes ces photographies possèdent un point commun : David Bailey avait pour habitude de photographier ses modèles dès les premières minutes, afin de capter l’expression la plus naturelle possible.

monaco-david-bailey
Avez-vous remarqué que le jeune homme emmitouflé en bas à droite est Paul McCartney ? Sermonné par le photographe, il dissimule ici un fou rire – © Camille Esteve / Monaco Tribune

A ne pas manquer : Le portrait de la regrettée Reine Elizabeth II. Cette photographie unique capte un sourire franc de la Souveraine, plutôt habituée, pourtant aux expressions protocolaires et aux sourires convenus. Alors, comment David Bailey a-t-il réussi ce tour de force ? En la faisant rire, tout simplement. Le photographe a en effet demandé à Sa Majesté si le collier qu’elle portait était vrai. Face à une question aussi singulière, la Reine n’a pu se retenir de rire, laissant David Bailey capturer ce précieux moment.

G&M Design, 11 avenue Princesse Grace