De la prison ferme pour avoir mordu et étranglé un policier en pleine gare SNCF
L’agresseur a écopé de huit jours de prison ferme.
Une silhouette peu imposante entre dans le box du tribunal correctionnel de Monaco menotté et escorté de deux policiers. Le prévenu semble peu fier du comportement qu’il a eu quelques jours auparavant, le dimanche 16 juillet dernier. En effet en plein après-midi vers 17 heures, à une heure où la gare SNCF de Monaco est particulièrement fréquentée en cette période estivale, la police repère un jeune homme seul, assis sur un banc depuis un long moment, et décide de procéder à un contrôle d’identité.
Problème : le vagabond n’a aucun papier sur lui et tient un discours, selon les forces de l’ordre, confus et incohérent sur la raison de sa présence en Principauté. Comme le veut la procédure, les agents souhaitent amener l’homme à la Sûreté Publique afin de décliner son identité. Mais les choses se corsent, l’individu refuse de les suivre et se débat. Les injonctions provenant des fonctionnaires sont de plus en plus fermes et ils n’ont d’autre choix de le menotter, ou du moins d’essayer. « Le menottage était impossible, a déclaré un des deux policiers présents le jour des faits. Monsieur m’a mordu à l’épaule, m’a griffé et a tenté de m’étrangler. J’ai dû sortir mon bâton télescopique et effectuer une clé de bras pour le maîtriser ».
Une situation de détresse
Dès sa garde à vue, le jeune Tunisien de 23 ans demande pardon aux policiers. « J’ai eu peur car je dois quitter le territoire français, cela m’a été notifié le 5 juin 2022, indique-il à l’aide d’une interprète en langue arabe. Je n’aurais pas dû me comporter de la sorte, mais j’étais très fatigué, cela fait des jours que je n’ai ni dormi, ni manger ». Sur la raison de sa présence à Monaco, il explique avant de s’effondrer en larmes : « je n’ai pas d’abri et je voulais dormir dans le train au frais. Je souhaitais me rendre à Nice depuis Cannes, mais je ne me suis pas réveillé. »
Ce sans domicile fixe, aux casiers judiciaires français et monégasques néants, vis ou plutôt survis grâce a de « petits boulots » dans le bâtiment, et se trouve en France depuis 2019. S’il assure ne pas être violent en temps normal, l’avocat du policier blessé insiste : « ce contrôle n’aurait tout de même pas dû se terminer ainsi. Nous sommes dans la situation paradoxale où, pour ne pas blesser l’individu, le policier a lui-même été blessé. Je rappelle d’ailleurs que cette altercation lui a valu deux jours d’ITT. Aujourd’hui le but n’est pas de s’acharner sur la situation du prévenu c’est pourquoi mon client ne réclame que l’euro symbolique ». Le procureur a rappelé à son tour qu’« à Monaco, peut-être plus qu’ailleurs, on respecte l’autorité ».
En suivant les réquisitions du ministère public, le tribunal condamnera l’homme à huit jours de prison ferme. Une période qui permettra au jeune, les magistrats l’espèrent, de se nourrir, se doucher et faire appel à l’assistance sociale. Une peine « juste » selon son avocat.