Récit

Elle consomme pour plus de 1 000 euros au Nikki Beach et ne paye pas l’addition

nikki-beach-affaire-tribunal-vol
L'établissement est situé sur le toit de l'hôtel Fairmont - © Nikki Beach via Facebook

L’affaire est portée devant le tribunal correctionnel de Monaco.

Champagne, tartare à la truffe, salade composée… On peut dire que cette Française d’origine russe n’a pas fait les choses à moitié. Vendredi 21 juillet dernier, alors que ses revenus – composés essentiellement de l’allocation aux adultes handicapés de 900 euros – ne lui permettent absolument pas un train de vie de luxe, elle se rend au Nikki Beach, établissement de haut standing, afin de profiter d’un espace détente aménagé de deux transats et d’une table près de la piscine. Espace qui, à lui seul, demande déjà de débourser la somme de 200 euros.

Publicité

Sur place vers 16 heures, elle consomme boissons et mets raffinés pour un total de 1 030 euros. Au moment de payer l’addition, le personnel s’aperçoit que la cliente n’a ni carte bancaire, ni chéquier, ni espèces sur elle. Pour se justifier, cette dernière avance qu’elle doit être rejointe par sa fille qui réglera l’addition. Elle n’est jamais venue et la direction du palace est toujours dans l’attente du règlement. Le jour de l’audience, le président du tribunal indique même qu’elle aurait tenté de s’échapper par la porte de secours, selon les déclarations du personnel.

À l’audience de flagrance, la prévenue est entrée dans le box menottée, aux côtés de deux policiers après avoir passé quelques jours en détention. « J’avais faim », glisse la mise en cause en guise de justification. « Quand on a faim, on ne choisit pas un tel établissement qui est au-dessus de nos moyens », rétorque le président. À la lecture du dossier, il précisera que la quinquagénaire est placée sous curatelle depuis deux ans et a déjà été condamnée pour des vols à Décathlon ainsi qu’à la pharmacie Ferry. Elle avait écopé pour ces faits de prison avec sursis et d’une obligation de réparer le préjudice.

Deux mois de prison ferme requis

Le même argument est avancé par le procureur : « lorsqu’on a faim, on peut aussi se contenter d’un hamburger chez McDonald’s, plutôt que d’aller consommer une bouteille de Dom Pérignon à 750 euros. On ne peut pas accepter que la Principauté soit pillée. » Le ministère public requiert la révocation du sursis et deux mois de prison ferme.

Une peine « disproportionnée » selon l’avocat de la défense qui souligne que madame « est en dépression et doit être suivie psychologiquement ». Il assure, en outre, que l’addition serait payée très prochainement et demande aux magistrats une dispense de peine ou une peine d’amende pour sa cliente, afin que son sursis ne soit pas révoqué.

Si l’objectif de la procédure était d’apporter une réponse pénale immédiate, le tribunal a souhaité renvoyer l’affaire au mercredi suivant, le temps qu’une expertise psychiatrique ait lieu. À la suite de cette deuxième audience, on apprendra que la mère de famille est atteinte d’un trouble de l’humeur dépressif et que les mensonges lui sont familiers. En effet, sa fille, présente à la seconde convocation, a affirmé qu’il n’était absolument pas prévu qu’elle vienne. « Elle méprise la loi et n’éprouve aucun remords », a également fait savoir le spécialiste qui l’a analysée. Le tribunal tranchera finalement pour une amende de 2 000 euros. La contrevenante quitte alors le Palais de justice, libre.