Les bons réflexes à avoir en cas d’accident de la route à Monaco
Auteur ou témoin d’un accident, savez-vous ce que vous devez faire ou ne pas faire ? Réponse avec la Sûreté Publique.
« Protéger, alerter, secourir. » Le Commissaire de Police Frank Fischer, chef de la Division de Police urbaine de la Direction de la Sûreté Publique est formel : en cas d’accident de la route corporel, il nous faut suivre ce schéma.
Que l’on soit impliqué dans l’accident ou témoin, ces trois principes s’adressent à tous :
- Protéger : se protéger soi-même et protéger les éventuelles victimes. Même si la vitesse est assez limitée à Monaco, à la différence des autoroutes, nous restons exposés au danger en restant sur la voie. Si la victime est blessée et ne peut être déplacée en lieu sûr, il faut utiliser les triangles de signalisation ou revêtir une chasuble pour signaler sa présence aux autres conducteurs.
- Alerter : une fois que tout le monde est en sécurité, il faut prévenir les secours. Composez le 112 (numéro européen), le 17 (la police) ou le 18 (les pompiers). Les services français re-basculent votre appel aux services monégasques.
- Secourir : si vous le pouvez, prodiguez les gestes de premiers secours aux victimes. Pour rappel, la Croix-Rouge Monégasque vous permet de les apprendre gratuitement. En attendant, vous pouvez consulter leurs vidéos Youtube dédiées aux premiers secours.
Que dois-je faire si je suis témoin ?
Au-delà de ces trois principes de base, un témoin d’accident – matériel ou corporel – est un acteur précieux pour les enquêteurs. Si vous êtes concerné, voici ce que vous devez faire :
- Signalez-vous comme témoin auprès de la victime et de l’auteur : laissez-leur votre identité et vos coordonnées pour être contacté.
- Dans la mesure du possible, restez sur place jusqu’à l’arrivée des services de police.
- Prenez la scène et les lieux en photo : parfois, les véhicules ou engins doivent être déplacés, ce qui complique l’enquête. Vos clichés permettront à la police de mieux comprendre ce qu’il s’est passé.
Attention : la non-assistance à personne en péril constitue un délit si vous décidez de ne pas porter secours à une victime alors que votre sécurité n’était pas menacée. Si porter secours à une victime peut porter atteinte à votre intégrité physique (par exemple, dans le cas d’un véhicule en flammes), la justice n’attend pas de vous que vous interveniez autrement qu’en contactant les autorités.
Que dois-je faire si je suis auteur ?
Là encore, se protéger, alerter et secourir sont les règles à suivre si vous provoquez un accident de la route. Mais pas seulement. Vous devez, le cas échéant, rester aussi sur place dans l’attente de l’arrivée des services de police. « Ce qui est prioritaire, c’est de porter secours aux victimes et de se protéger. C’est plus important que les dégâts matériels », rappelle Frank Fischer.
Ce dernier nous indique également certaines peines encourues :
- Pour délit de fuite : une peine d’emprisonnement de six jours à un mois et/ou une amende comprise entre 90 et 900 euros.
- Pour conduite sous l’emprise d’alcool et/ou stupéfiants : un à six mois d’emprisonnement et/ou une amende pouvant monter jusqu’à 9 000 euros. Pour rappel, ce délit constitue une circonstance aggravante en cas d’accident.
- Peuvent s’ajouter des peines complémentaires, comme la suspension ou l’annulation du permis de conduire, ou une interdiction de conduire sur le territoire pour les étrangers. De nombreux contrôles de police sont effectués quotidiennement en Principauté, pour s’assurer du bon respect de ces interdictions.
Comment éviter les accidents de la route à Monaco ?
Alors que le mois de juillet vient de débuter – l’un des mois les plus accidentogènes en 2022 – Frank Fischer nous rappelle quelques bons conseils pour circuler en toute sécurité.
« La Principauté est très touristique, surtout l’été. Les touristes sont généralement fixés sur leurs GPS, qui ne sont pas toujours actualisés, et certains font parfois des manœuvres au dernier moment, qui nous surprennent. Il faut donc bien respecter les distances de sécurité : gardez à l’esprit que les touristes ne savent pas toujours où ils vont. On voit aussi une multiplication des véhicules électriques, qui sont assez silencieux. Les piétons qui traversent ne les entendent pas, ne font pas toujours attention, ou ont leurs écouteurs. Ça représente un danger. Il faut donc réduire et adapter la vitesse. Si une route est limitée à 50 km/h, ce n’est pas une raison pour rouler à 50 km/h, s’il y a des piétons partout », explique-t-il.
Autre conseil important : ne pas oublier les (nombreux) camions et bus qui circulent en Principauté et qui ont un champ de vision réduit. « Il faut prendre en compte les angles morts, surtout quand on est en deux-roues ou à pied. D’ailleurs, les deux-roues sont les véhicules les plus majoritairement impliqués dans les accidents corporels », précise Frank Fischer.
Enfin, le Commissaire de Police insiste : le téléphone au volant (l’infraction la plus souvent recensée en Principauté) est bien sûr interdit, de même que l’usage du kit mains-libres ou des écouteurs. Seul le dispositif déjà intégré au véhicule (via le Bluetooth) est autorisé. Mais Frank Fischer conseille vivement de ne rester concentré que sur la route et d’éviter toute distraction. De même, bien que son port ne soit pas obligatoire à Monaco, la ceinture de sécurité est très vivement recommandée.
La prudence reste donc de mise : si, d’après les statistiques, peu d’accidents corporels à Monaco sont liés à la consommation d’alcool ou de stupéfiants, les infractions les plus recensées par les autorités sont aussi dangereuses. Sont pointés du doigt la vitesse excessive, le refus de priorité, le franchissement de la ligne continue et le franchissement de feu rouge.
Numéros d’urgence :
- 112 : Service d’urgences européen
- 17 : Police
- 18 : Pompiers