Récit

7 ouvrages pour se faire peur à la Médiathèque de Monaco

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Le cauchemar d'Innsmouth, adapté par Gou Tanabé du récit original de H.P. Lovecraft. © Monaco Tribune

Dans quelques jours, la Principauté fêtera Halloween comme il se doit. Pour accompagner les festivités, pourquoi ne pas choisir un ouvrage effrayant, mais pas trop, dans les rayons de la Médiathèque de Monaco ?

Romans, nouvelles, bande dessinées, mangas… La Médiathèque de Monaco peut évoquer Halloween sous tous les formats et pour tous les âges. De 4 à 99 ans, voilà sept ouvrages qui vous plongeront dans l’ambiance particulière des fantômes, des frissons, de la surprise et de l’effroi.

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1. La Cage

  • La Cage, Hervé Gagnon – Éditions Hugo Jeunesse, 2022.

Hervé Gagnon est un auteur québécois. Il délaisse l’enseignement et la muséologie en 2010 pour se consacrer entièrement à l’écriture de thrillers et de polars obscurs ayant le plus souvent l’histoire en toile de fond. La Cage nous plonge dans l’univers du Canada, d’abord en 1763 où Marie-Josephte Corriveau est condamnée à mort pour le meurtre de son mari et pendue. Son corps est ensuite exhibé dans une cage en fer à la croisée des chemins. L’histoire se poursuit à Montréal en 1851. La cage est exposée dans une foire et rachetée par deux jeunes orphelins, désireux de se divertir avec cet objet morbide. Soudain, des mystérieux événements surviennent dans la ville, reliant tous ceux s’étant retrouvés en face de cette cage… maudite.

« C’est vraiment efficace. Il y a un côté historique qui est totalement vrai avec ces cages, ces pratiques qui se faisaient à l’époque. C’est un bon mélange entre la peur surnaturelle et comment la monstruosité humaine peut aussi nous effrayer », développe Diane Dall’Osso, en charge du projet Ado/Jeune adulte de la Médiathèque de Monaco, qui reconnaît plusieurs scène gores et violentes, bien que le livre soit à destination d’un public adolescent.

2. La Légende de Sleepy Hollow

  • La Légende de Sleepy Hollow, Washington Irving – Éditions Folio Bilingue, 2014.

La légende du Cavalier sans tête est très connue, notamment grâce à la célèbre adaptation du réalisateur américain Tim Burton. « Je ne savais pas du tout d’où est-ce que ça venait. C’est en fait une nouvelle, écrite par Washington Irving dans la première moitié du 19ème siècle », nous explique Céline Sabine, conservatrice adjointe au sein de la médiathèque monégasque. L’auteur américain situe ce conte dans la campagne de l’Amérique de la Côte Est, au début du 17ème siècle. L’histoire se déroule dans une vallée mystérieuse, terre de contes populaires et merveilleux.

Un instituteur, Ichabod Crane, doit se rendre chez la femme qu’il aime, à cheval. C’est en traversant cette vallée, pendant plusieurs heures, qu’il va se remémorer toutes ces histoires, entendues en ville. Des histoires de cavaliers sans têtes qui viennent hanter le Val Dormant, le Sleepy Hollow. « C’est à découvrir, l’ambiance particulière de cette époque aux États-Unis est très bien restranscrite », apprécie Céline Sabine. Aux Éditions Folio Bilingue, le livre se lit en français et en anglais. Une page sur deux est réservée à une langue ou l’autre. L’occasion également de découvrir le rayon bilingue de la Médiathèque de Monaco.

3. Les Croques

  • Les Croques, Léa Mazé – Les éditions de la Gouttière, 2018 – 2020.

Les parents de Céline et Colin tiennent une entreprise de pompes funèbres. Pour les jumeaux, le métier de leurs parents leur vaut d’être raillés en permanence par leurs camarades. Surnommés Croque-mort et Croque-mitaine, les enfants s’isolent et, ne voyant que peu leurs parents très occupés, accumulent les bêtises. Quand ils sont renvoyés deux jours de leur école, une sacrée aventure démarre pour Céline et Colin. « En traînant dans le cimetière, ils réalisent quelques anomalies, c’est étrange que beaucoup de personnes sans famille disparaissent, et que leur héritage aussi… » Didier Braquetti, responsable de la section jeunesse, nous tease ce qui va être une vraie enquête, avec ses dangers, menée par nos deux personnages principaux tout au long de cette histoire en trois tomes.

Pour en avoir feuilleté quelques pages, il est vrai que Léa Mazé retranscrit parfaitement l’ambiance pesante et parfois sombre du cimetière et de son environnement. Les Croques n’est pas une BD d’épouvante, mais étant recommandé aux enfants à partir de 9 et 10 ans, l’immersion est surprenante et cela, au-delà des illustrations de l’ouvrage.« C’est la méchanceté des personnages qui fait peur, des personnages adultes notamment », développe Didier Braquetti, qui recommande vivement Les Croques.

4. Le cauchemar d’Innsmouth

  • Le cauchemar d’Innsmouth, Gou Tanabé (adapté des oeuvres de Lovecraft) – Éditions Ki-oon, 2021 – 2022.

Howard Phillips Lovecraft est une référence, connu pour ses récits fantastiques, d’horreur et de science-fiction. Pourtant, de son vivant, l’auteur américain du 20ème siècle n’a jamais joui d’une grande célébrité. C’est après sa mort, en 1937, que l’héritage perdurera. Et ce, notamment grâce au mythe de Cthulhu, un univers de fiction collectif, développé par de multiples auteurs à partir de l’Appel de Cthulhu, publié par H.P. Lovecraft en 1928. Stephen King a notamment dit de lui qu’il était « le plus grand artisan du récit classique d’horreur du vingtième siècle ».

Le cauchemar d’Innsmouth de Gou Tanabé est une adaptation, sous le format du manga, d’un récit de Lovecraft intégré au mythe de Cthulhu et publié en 1936. « Dès les premières pages, on est complètement immergé dans cette ville abandonnée, détruite où on ne sait pas ce qu’il s’est passé. La population de cette petite ville ont tous un faciès particulier, qu’on appelle le masque d’Innsmouth », nous raconte Céline Sabine. On y suit un jeune homme qui, souhaitant rejoindre le village natal de sa mère, doit passer par la ville d’Innsmouth. Il va y découvrir qu’un des entrepreneurs ayant fait la fortune de la ville aurait pactisé avec des forces maléfiques… Graphiquement, l’oeuvre de Gou Tanabé est une vraie réussite et illustre parfaitement le récit horrifique de Lovecraft. À découvrir !

5. Frankenstein

  • Frankenstein, Mary Shelley – Éditions Folio SF, 2019.

Avec Frankenstein ou le Prométhée moderne, Mary Shelley signe l’un des textes précurseurs de la science-fiction. L’idée lui vient lors d’un séjour en Suisse, en 1816. Pour passer le temps, la future auteure et ses amis décident d’écrire des histoires d’épouvante. Ce jour là, l’histoire de Frankenstein voit le jour et sera, dès sa parution, considérée comme un chef d’oeuvre dans le genre du roman gothique. « Je n’avais de l’image de Frankenstein que celle retrouvée dans les films. Je ne m’attendais pas du tout à un récit aussi bien écrit », admet Céline Sabine.

À la différence de ses adaptations modernes, le récit n’est pas axé sur l’aspect horrifique de l’assemblage de la créature du Dr Frankenstein, mais plutôt sur l’aspect philosophique de leur relation. L’ouvrage tient en plusieurs parties narratives, enchâssées les unes dans les autres. Un explorateur va retrouver Victor Frankenstein au fin fond de l’Antarctique. Ce dernier va lui raconter son histoire de jeune savant ayant appris à donner la vie. Il créé une créature à partir de chair mortes mais, horrifié par son aspect, l’abandonne après l’avoir rendu vivant. Ce « monstre » veut se venger et fait du mal aux personnes qu’il aime. Dans ce récit va venir s’intégrer celui du « monstre », où il raconte à son créateur les années qu’il a passé en exil, rejeté par lui et les humains. « Cela pose la question : qui est le monstre ? », conclut Céline Sabine.

6. Trilogie du Mal

  • L’âme du mal, In Tenebris, Maléfices, Maxime Chattam – Éditions Pocket, 2004/2005.

« Sans faire l’apologie de l’horreur, j’ai tenté d’écrire ce roman en étant le plus proche possible de la réalité. C’est sans doute ça le plus effrayant. » Voilà un court passage d’une préface de la Trilogie du Mal écrite par Maxime Chattam. L’auteur, l’un des spécialistes du roman policier et thriller en France, a pensé et écrit cette trilogie il y a plus de 20 ans, au même moment où il réalisait des études en criminologie. L’âme du mal, In tenebris et Maléfices sont trois livres indépendants, qu’il est possible de lire séparément même si la série possède sa propre chronologie.

On y suit un inspecteur de police trentenaire, Joshua Brolin, aux États-Unis. Dans chacun des ouvrages, l’inspecteur enquête sur des meurtres, souvent effroyables, réalisés par des serial killer. « Maxime Chattam écrit très bien, il y a des moments où l’histoire est trop horrible. Je fermais le livre mais, en même temps, j’avais envie de savoir la suite », sourit Diane Dall’Osso, qui a lu la série de livres peu après sa sortie. La Trilogie du Mal, ce sont pas moins de 400 000 exemplaires vendus. L’âme du mal a notamment reçu le Prix Sang d’Encre, qui récompense les romans policiers, l’année de sa sortie.

7. Vraiment peur !

  • Vraiment peur !, Gaël Aymon et Mathilde George – Éditions Nathan, 2022.

Après toutes ces émotions, nous terminerons bien par un peu de légèreté. « Dans Vraiment peur !, le petit garçon en a marre que son père lui lise à chaque fois les mêmes histoires qui ne font pas peur », raconte Didier Braquetti. Dans ce court album, destiné aux plus jeunes (dès 4 ans), ce petit garçon va déconstruire tous les personnages habituellement effrayants à cet âge là. On y rencontre alors un vampire avec des dents en caoutchouc, un ogre amateur de radis, un fantôme qui a peur du noir… Notre personnage veut une histoire qui fait vraiment peur ! Gaël Aymon et Mathilde George signent un très bel album, composé d’illustrations en pleine page et d’un superbe pop up qui apporte avec lui une drôle de chute à cette histoire, à lire avec ses enfants pour Halloween.

Squid Game et Résident Evil

  • Le jeu de société Squid Game et le jeu vidéo Resident Evil, tous deux disponibles à la Médiathèque de Monaco.

La série à succès de Netflix est maintenant disponible à la Médiathèque de Monaco, sous le format d’un jeu de société. Une série de mini-jeux plonge le joueur dans cet univers où la victoire est la seule porte de sortie si vous souhaitez survivre. Et rester en vie signifie gagner beaucoup d’argent. « On passe un bon moment en y jouant, il faut surtout un bon groupe de joueurs », témoigne Diane Dall’Osso, qui a expérimenté le jeu plusieurs fois à la Médiathèque de Monaco. « C’est accessible rapidement et simple à comprendre », conclut Didier Braquetti.

Resident Evil 4, c’est tout simplement le jeu de l’année en 2004. Une nouvelle réédition paraît l’an dernier, sur les consoles Playstation 4 et 5. « Ils ont retravaillé la lumière, les textures, les personnages mais l’intrigue reste la même », décrit Didier Braquetti. Resident Evil 4 fait partie des quelques jeux d’horreur empruntantes à la ludothèque. Un classique du monde du jeu vidéo, réservé aux jeunes âgés de 18 ans et plus. Frissons garantis.