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Portrait

AS Monaco Athlétisme : Téo Andant, itinéraire d’un prodige du tour de piste

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Plus rien n'arrête Téo Andant, désormais en quête d'une médaille olympique à Paris (Photo © Quentin Felden)

En plein ascension depuis plusieurs mois, le licencié de la Fédération Monégasque d’Athlétisme est en train de s’installer comme l’un des visages qui compte dans sa discipline : le 400 m. Au point de viser une médaille olympique lors des prochains JO de Paris 2024.

Dans le paysage sportif monégasque, la star du moment, c’est incontestablement lui.

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Accueilli en héros au stade Louis-II par les licenciés de l’AS Monaco Athlétisme et décoré par le Prince Albert II en personne, présent pour donner le coup d’envoi de Monaco-Marseille, officiellement sponsorisé dans sa carrière par la Société des Bains de Mer…

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Téo Andant a été reçu en héros lors de son retour à Monaco après sa médaille d’argent aux championnat du monde (Photo © Direction de la Communication)

Depuis sa médaille d’argent avec le relais français 4×400 m aux Mondiaux de Budapest en août dernier, la Principauté n’a d’yeux que pour Téo Andant (24 ans).

« J’ai encore parfois du mal à y croire, nous confie-t-il dans un grand sourire, qui ne le quitte décidément plus. Je ne m’attendais pas du tout à être reçu par le Prince Albert II. Je savais qu’il y avait une petite réception au stade Louis-II. Mais de là à avoir une haie d’honneur… Ce moment m’a vraiment fait chaud au coeur. »

Passionné de football et de l’AS Monaco

Une émotion partagée par Jacques Candusso, son premier entraîneur, celui qui a décelé son potentiel il y a quelques années.

« C’était un moment intense, souffle-t-il. Téo le mérite amplement. C’est un garçon formidable, à tout point de vue. » Pourtant, plus jeune, le Niçois de naissance qui a grandi à Menton se voyait un autre destin, loin du tour de piste.

« Moi, mon truc, c’était le foot, lance ce grand supporter de l’AS Monaco. Je ne faisais que du foot plus jeune, à l’école, en club. J’allais encourager l’ASM au stade. Si j’avais pu être footballeur professionnel, je n’aurais pas hésité une seule seconde. »

On a longtemps hésité entre le 400 et le 800m. Mais avec les Jeux Olympiques déjà dans le viseur, on s’est dit qu’il était préférable de partir sur le 400m

Jacques Candusso, son premier entraîneur

Mais la différence, Téo Andant ne l’a fait pas que sur le terrain, balle au pied. Surtout avec un genou capricieux qui le fait arrêter et prendre un autre chemin. Une voie toute tracé. Durant ses années collège, le garçon domine de la tête et des épaules les cross. Un premier signe.

« Je n’aimais pas forcément ça, se marre-t-il. Enfin pas les grandes distances. Mais je suivais quand même l’athlétisme à la télévision. Surtout après le Meeting Herculis 2014, où j’ai eu la chance de faire porte panier pour Christophe Lemaitre. »

Son potentiel certain, lui, ne met pas beaucoup de temps à attirer l’attention d’un certain Jacques Candusso. « Lors de sa première année en cadet, il a battu le record de France du 400m. Je me suis tout de suite dit qu’il avait un talent à part. »

Une seule interrogation demeure : la distance. « On a longtemps hésité entre le 400 et le 800m. Mais avec les Jeux Olympiques déjà dans le viseur, on s’est dit qu’il était préférable de partir sur le 400m. » Un choix payant.

Les podiums et les médailles commencent à se multiplier. L’argent aux championnats d’Europe juniors en 2017, le bronze aux championnats d’Europe espoirs en 2019. Jusqu’à l’or en 2021 lors de ces mêmes championnats d’Europe espoirs. Le début de la gloire.

Surtout qu’entre temps, Téo Andant fait briller l’AS Monaco Athlétisme en écrasant chaque édition des Jeux des petits États d’Europe. En trois éditions (2017, 2019, 2023), le diamant du Rocher a raflé 5 médailles d’or (3 sur le 400m individuel, 2 sur le relais 4×400 m) et une médaille de bronze (relais 4×400 m).

Un athlète à la tête bien faite

Une accession fulgurante mais linéaire, qui l’ont conduit jusqu’à cette année 2023 époustouflante et cette médaille d’argent aux championnat du monde avec le relais 4x400m.

« Cette année, j’ai passé un cap, concède celui qui a récemment été diplômé d’une école de journalisme en parallèle de sa carrière d’athlète.

Les Jeux Olympiques, j’y pense forcément tous les jours. Avec le relais, on peut faire quelque chose de grand. Champions olympiques ? On en est capable

Téo Andant

En 2022, je n’avais couru qu’une seule fois en 46 secondes. Cette année, je suis passé cinq fois sous cette marque. J’ai gagné en régularité dans mes performances. Cette course à Budapest, je m’en souviendrai toute ma vie. »

À 24 ans, le potentiel du jeune homme est encore grand. Surtout qu’il s’apprête à entrer dans ses meilleures années. Avec encore une belle marge de progression, Téo Andant a l’avenir devant lui. Mais le présent tape déjà à sa porte.

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Téo Andant, Ludvy Vaillant, Gilles Biron et David Sombe ont battu le record de France (Photo ©FFA)

« Les Jeux Olympiques, j’y pense forcément tous les jours. Avec le relais, on peut faire quelque chose de grand. Champions olympiques ? On en est capable. Cette énergie, ce supplément d’âme que l’on peut avoir à domicile peut nous aider à nous surpasser dans une finale olympique. »

De retour à l’entraînement depuis début octobre après une coupure bien méritée en Californie, Téo Andant est déjà lancé vers son obejctif.

Un stage en Afrique du Sud puis le retour à la compétition en février avec le début de la saison hivernale. La première grande échéance ? Les Mondiaux de relais début mai aux Bahamas. Puis les championnats d’Europe d’athlétisme à Rome en juin.

Avant les Jeux Olympiques de Paris 2024. Le rendez-vous qui pourrait changer sa vie. Et l’asseoir définitivement à la table des grands.